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Sécurité: Des équipements britanniques pour l'Algérie

par Ghania Oukazi

Les responsables britanniques proposent à l'Algérie de lui vendre des équipements qu'ils viennent de développer pour assurer la sécurité.

La visite depuis hier à Alger de Mme Susan Haird, chef exécutif adjoint au département du Commerce et de l'Investissement britannique, a pour objectif principal la découverte de nouvelles opportunités d'affaires dans un marché qualifié «d'important». Marché dont l'importance s'est davantage précisée depuis que le président de la République a annoncé un programme d'investissements publics pour la période 2010-2014 doté d'une enveloppe de 21 214 milliards de dinars, soit l'équivalent de 286 milliards de dollars.

«Je ne suis pas venue pour annoncer des projets privés mais pour voir des opportunités d'investissements et d'affaires», a déclaré d'emblée la responsable britannique hier lors d'un point de presse qu'elle a animé à l'ambassade britannique à Alger. «Notre rôle est d'aider les entreprises à chercher l'investissement et à voir les opportunités qui existent ici, dans ce marché important», a-t-elle commencé par dire. Susan Haird a fait savoir que ses rencontres avec les responsables algériens, les entreprises britanniques installées en Algérie et celles algériennes lui ont permis de voir que «tout le monde pense qu'on peut faire plus ensemble en matière d'échanges ». D'ailleurs, a-t-elle ajouté, «nous sommes très intéressés par le développement d'une structure afin de lier les hommes d'affaires algériens et britanniques». Il est question ainsi de la création «très prochainement, nous y travaillons depuis quelques mois», d'un Conseil d'affaires algéro-britannique qui regroupera en son sein le forum qui réunit déjà les hommes d'affaires des deux pays.

Bien que la Grande-Bretagne entretient, a-t-elle indiqué, «avec l'Algérie une coopération traditionnelle dans le domaine de l'énergie, nous avons abordé hier, le ministre de l'Energie et moi, la question des énergies renouvelables». Elle fera savoir que la Grande-Bretagne a une grande expérience dans le domaine de la sécurité, la formation, l'éducation, les produits pharmaceutiques et les produits de consommation. «La Grande-Bretagne entretient des relations traditionnelles avec l'Europe et l'Amérique en matière d'échanges mais aujourd'hui, nos entreprises essayent de diversifier leurs marchés. Nos équipes qui sont ici en Algérie ont constaté un grand intérêt de ses entreprises au marché algérien», a-t-elle souligné. «L'Algérie est assez compétitive sur la scène internationale (?), on doit voir ce que font nos concurrents (l'Europe et l'Amérique) et faire en sorte de rester toujours compétitif pour maintenir notre position», a-t- elle encore indiqué.

Considéré comme numéro deux du ministère britannique du Commerce et de l'Investissement, Susan Haird a affirmé qu'elle a eu à aborder avec des responsables algériens la coopération en matière de sécurité entre l'Algérie et la Brande-Bretagne «notamment pour ce qui est des équipements sécuritaires». Tout en rappelant ainsi que la Grande-Bretagne a des problèmes de terrorisme, elle dira en substance à ce sujet que «j'ai abordé avec les responsables algériens que j'ai rencontrés la question des équipements sécuritaires que la Grande-Bretagne a développés». Elle n'en dira pas plus. Mais il est dit dans les milieux informés que le sujet a débordé sur une probable vente de ces équipements britanniques à l'Algérie «notamment lorsqu'il a été question d'évoquer ce qui se passe au Sahel et particulièrement aux frontières sud de l'Algérie».

Interrogée sur la réaction des hommes d'affaires britanniques par rapport aux dernières lois de finances algériennes, la responsable britannique a dit «nous avons abordé cette question avec les responsables algériens en particulier la part de la participation étrangère dans la création d'entreprise (51-49) et l'interdiction d'exportation vers l'Algérie de produits qui sont déjà fabriqués chez elle. On peut comprendre les raisons de la prise de telles mesures par un pays mais on doit aussi comprendre les besoins des entreprises à exporter leurs produits.» Elle nuancera cependant sa réponse en ajoutant «c'est au gouvernement algérien de décider des priorités de son pays, ce n'est pas à moi de dire à l'Algérie ce qu'elle doit faire». Elle ajoutera quand même «je conseille à l'Algérie de s'ouvrir aux investissements étrangers».

 Interrogée sur une éventuelle vente d'actions de BP à l'Algérie ou alors à la Russie comme il est dit dans certains milieux, Susan Haird répondra «cela relève de la gestion commerciale de BP. Elle est effectivement en train de revoir ses choix stratégiques, ce qui aura donc des répercussions».

Elle annoncera la venue en février prochain en Algérie d'une mission économique relevant du secteur de l'éducation, «ça nous permettra de voir les opportunités dans ce domaine et ce qu'il y a lieu de faire ensemble». Entre autres visites qu'elle a effectuées, celle d'une école britannique qui, a-t-elle dit, «m'a impressionnée par le travail qu'elle fait».

Une autre mission économique britannique, celle-ci dans le domaine de la construction, est aussi annoncée prochainement en Algérie et une autre «de divers secteurs», celle-là «pour janvier prochain». «On encourage l'Algérie dans son adhésion à l'OMC, nous souhaitons qu'elle soit bien préparée pour le faire», dira-t-elle par ailleurs.