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Le Polisario et les conseillers du roi

par Ghris Djillali

Durant trente cinq ans maintenant, les sahraouis ont, par tous les moyens légaux, essayé de faire connaître leur cause, et ils ont réussi à gagner la sympathie d’un grand nombre de pays libres. Ils sont reconnus par la communité internationale, à commencer par notre continent. Bien sur, pour les intérêts économiques et politiques les liant au royaume, certains pays préfèrent ignorer la légalité internationale pour se positionner soit carrément au coté de leur allié, soit faire semblant de ne pas comprendre réellement le problème. Pourtant, les mensonges multiples du Maroc sont très clairs. On répète ici et là, que le Polisario est une fabrication algérienne, en commettant l’erreur flagrante de présenter des cadres sahraouis comme étant des ex leaders sahraouis, créateurs du mouvement de libération, revenus à leur raison et ayant compris que la seule issue pratique aujourd’hui est de revenir au maroc. Evidemment, à l’ère de l’Internet, les peuples ne sont plus les marginaux qu’ils étaient, et tout le monde a accès à l’information. Bien sur, théoriquement quelques sahraouis peuvent très bien choisir de vivre avec le Maroc, comme d’autres peuvent très bien refuser cette option. Ce qui est certain, c’est que le royaume sait très bien que la grande majorité cherche l’indépendance payée au prix de leur sang, et donc continue à rejeter le referendum. Ce qui est certain également, c’est que les archives montrent bien qu’avant 1975, le Maroc entretenait de bonnes relations amicales avec le régime espagnol, au moment même ou les sahraouis portaient les armes pour libérer leur territoire. On ne peut pas être ami et ennemi à la fois. Donc il s’agit bien d’un autre mensonge marocain que tout le monde comprend. Bien sur, les monarques à travers l’histoire, ont tous pratiqué cette politique de création d’un ennemi pour occuper les populations, mais les temps ont changé et les vérités ne peuvent être cachées. Le peuple marocain lui-même comprend aujourd’hui que la marche verte était tout simplement une colonisation d’un petit pays voisin affaibli après des années de guerre. De mensonge en mensonge, et de contradiction en contradiction, les conseillers du roi cherchent à semer le flou et gagner du temps en espérant que l’usure affaiblisse beaucoup plus les sahraouis. Ces pauvres malheureux, fuyant les armes du roi n’avaient d’autre choix que les pays voisins. Une fois de plus, on cherche à faire croire que l’Algérie est pour quelque chose. Pourtant, ce qui s’est passé récemment est bien simple. Un officier du Polisario se comportant comme un traître a été arrêté par sa hiérarchie, ce qui est tout à fait naturel. Ce qui reste incompréhensible dans toute cette affaire, c’est que le royaume a tout à gagner en allant au referendum. Si le Sahara opte pour l’indépendance, c’est bien aux citoyens marocains qu’il fera appel, vu la proximité géographique, pour ne citer que ce paramètre. C’est bien également tout le Maghreb qui se stabilisera au profit de son peuple, et au profit des voisins européens. Cette région déjà sous développée et enflammée, a-t-elle besoin d’un autre conflit de cette envergure ? Si le Sahara opte pour le Maroc, c’est tant mieux et c’est toute la région qui sortira gagnante. Bien sur, sans les frontières politiques, un sahraoui, un marocain, un algérien, un mauritanien, un tunisien, un libyen ou autre ne ferait qu’une seule personne. Et quelque soit l’origine, la couleur ou la tribu, ces gens ont vécu des siècles ensemble. Aujourd’hui, ce sont donc des petites familles qui peuvent vivre en bon voisinage et former ensemble un bloc pour le bien des citoyens. La question donc qui reste posée, ces conseillers du roi sont–ils pour le bien de nos peuples ou cherchent-ils autre chose que nous devons déchiffrer ?