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Aïn Defla: Le nouveau rang de l'école Malékite

par M. N.

Le colloque national et maghrébin sur l'école de l'Imam Malek à Aïn Defla, qui vient de se dérouler à la maison de la culture, accède au rang de colloque international avec la participation de nombreux ouléma tenant à ce rite, venus du Liban, l'Arabie Séoudite, la Lybie, la Tunisie; du Maroc et la Mauritanie au total il y a eu quelques 900 participants à ce colloque.

 C'est le secrétaire général du ministère des Affaires religieuses qui a procédé à l'ouverture officielle en présence des autorités civiles et militaires. M. Touahria Miliani Abdelbaki, vice- président de l'APW de Aïn Defla a expliqué pourquoi le rite malékite est adopté tant en Orient qu'en Occident musulman (tout le nord-ouest de l'Afrique).

 Durant deux journées, 36 intervenants ont pris la parole. Ces interventions se rapportaient à plusieurs sujets liés à ce rite, à la Sunna et au Coran. Cependant ces problèmes de définitions consensuelles ont constitué l'essentiel de nombreuses interventions. A noter que dans toutes les interventions, les Ouléma se sont évertués à affiner les 2 grands concepts qui caractérisent l'école Malékite à savoir la «Nazila», l'émergence d'une situation nouvelle qui n'a bénéficié d'aucune législation émanant des textes sacrés et sur laquelle il faut légiférer par «l'Idjtihad» individuel ou collectif. L'histoire de la juridiction musulmane, au fil des siècles n'a pas cessé d'être confrontée selon plusieurs intervenants, à des «Nawazil» pluriel de «Nazila»: apparition d'un phénomène, une problématique auquel le législateur se doit de légiférer par une «Fetwa».

 Le mérite de la doctrine malékite affirme-t-on c'est justement de permettre à certaines personnes ou collectif de statuer en l'absence d'une jurisprudence sur une problématique nouvelle, faisant de ce rite un rite qui n'a jamais cessé de permettre à la législation musulmane de s'adapter, évitant ainsi une sclérose des sociétés musulmanes confrontées à des problématiques intérieures ou venant de l'extérieur.

 On rappelle que l'Algérie a été le précurseur des temps modernes dans le monde musulman, à propos d'une «Nazila», celle du remplacement d'organe ou une partie d'organe comme la greffe de la cornée qui peut sauver des milliers de personnes de la cécité visuelle ? et ce grâce à la Fetwa de Cheikh Hamani, fetwa qui légalise l'acte médical de la greffe de la cornée, une légalisation reconnue et adoptée par de nombreux pays musulmans. Il faut dire que les travaux de ce colloque ne cesse de susciter un intérêt de plus en plus important. A la clôture, le Dr Slimane Ould Khessal de l'université de Médéa a parlé de l'inventaire des sources juridiques du droit humanitaire international, sources à l'origine des accords internationaux sur les droits de l'homme et pourquoi la législation musulmane a été le précurseur.

 Enfin, selon de nombreux participatifs, l'objet de ce colloque revêt une très grande importance parce qu'il éclaire la notion de «Fetwa» et il ferme la porte à tous «les arrivistes» qui s'érigent en législateurs alors que rien ne les prédispose à cette grande responsabilité, tous ces tenants du «Ya Djouz» et «la Yadjouz» qui ont proliféré surtout durant la décennie 90, et qui sans foi ni lois, ont édicté et distribué des «Fetwas» à l'origine de crimes. Pour ces participants l'objet de ce colloque arrive certes pour remettre les pendules à l'heure mais malheureusement avec des années trop tard. Mais ne dit-on pas il vaut mieux tard que jamais?