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Le faux procès intenté au FFS

par Kharroubi Habib

L'offre faite par le Front des forces socialistes (FFS) aux partis et personnalités politiques membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) de prendre part au cycle de consultations qu'il a entrepris autour de son projet de réunir une conférence nationale destinée à établir les fondamentaux sur lesquels se reconstruirait le consensus national dont le pays a crucialement besoin pour faire face aux problèmes auxquels il est confronté, qui mettent en péril et sa stabilité et son unité, s'est vu opposer de leur part une fin de non-recevoir accompagnée d'accusations visant à ternir l'image de parti d'opposition que le FFS revendique être.

Ils ne se sont pas en effet contentés de rejeter le projet de conférence nationale du consensus prôné par le FFS, au motif que la CNLTD s'est fixé une démarche et des objectifs qui ne sont pas ceux qu'ils entrevoient dans son initiative, ils se sont également adonnés à une campagne de dénigrement à son encontre dont l'argumentaire « choc » est que ce parti a déserté l'opposition pour se faire le « supplétif » du pouvoir avec lequel il aurait passé un sordide deal politique qui lui procurerait les dividendes qu'espère sa direction. Que par conséquent ce que le FFS propose serait entaché par ce deal et n'est qu'une tentative concertée avec le pouvoir de faire diversion à l'initiative politique de la CNLTD.

Le FFS s'inscrit évidemment en faux contre ce procès de renoncement à son statut de parti d'opposition qui lui est fait et nie toute forme de connivence ou compromission avec le pouvoir et fait valoir que sa démarche est conforme à la vision politique et aux principes qui sont les siens depuis sa création. Il est vrai qu'en proposant un dialogue inclusif sur le consensus national donc incluant la participation du pouvoir en place, le FFS a paru avoir renoncé à n'entrer dans aucun compromis avec ce dernier comme il s'y était refusé des décennies durant et acquis ce faisant l'aura de parti d'opposition sans concession. Cela ne valide pas pour autant le soupçon voire carrément l'accusation dont il fait l'objet. Son initiative que décrie la CNLTD en tant que manœuvre politique de sa part inspirée par le pouvoir auquel il se serait « vendu » est antérieure à celle de cette CNLTD.

Il faut se rappeler en effet que le FFS a lancé son idée d'une conférence nationale en vue de reconstruire le consensus national réalisé par les novembristes de 54, en mai 2013 c'est-à-dire bien avant que ne se constitue le Front d'opposition ayant donné naissance à la CNLTD. Voir alors dans son projet une tentative préméditée de court-circuiter sur incitation l'initiative de ce pool d'opposition revient à lui attribuer un extraordinaire don d'anticipation. C'est pourtant ce que ses détracteurs persistent à développer contre lui.

Il est compréhensible que des partis et des personnalités politiques s'étant rassemblés sur un agenda politique ne veuillent pas s'associer à une initiative autre. Il ne l'est pas quand ils empruntent au pouvoir sa pratique de l'anathème et des fausses accusations pour ternir celui qui en est le promoteur. C'est bien leur comportement envers le FFS dont la seule « faute » est de s'en tenir à ce qu'il croit être la solution la plus conforme à l'intérêt national. Il n'y a pas photo vers qui va le respect et le crédit entre le FFS et certains des membres de la CNLTD au regard de l'itinéraire de l'un et des autres.