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Championne d'Afrique : l'Éthiopie s'apprêterait à l'être et pour longtemps

par Ahmed Farrah

Trop dur, quand l'espoir et la confiance laissent la place à la désillusion, la déception et au désa-mour entre le peuple du football et son équipe exagérément adulée et démesurément magnifiée. Il est vrai que, par ce temps maussade, la plus petite éclaircie dans le ciel algérien est la bienvenue, pour mettre du baume aux cœurs de ceux qui ont misé leur bonheur sur la prestation des verts en Guinée Équatoriale. Un moment d'angoisse pour ceux qui désespèrent avec la réalité, quand la fin du rêve est brutale et frontale. Est-il catastrophique pour un pays, de voir sa sélection nationale éliminée d'une compétition sportive ? La raison dit : non, au contraire de l'émotion qui prend une toute autre allure, elle est grande et déprimante, heureusement que dans ce genre de situation, elle est toujours furtive et éphémère. Les éléphants, plus aguerris et tactiquement mieux disciplinés, ne se sont pas laissé impressionner par des fennecs donnés favoris par les bookmakers et par leurs inconditionnels supporters, qui n'espéraient au bout que de la joie. Certains se cachent derrière cette dérive pour trouver des arguments, des excuses insensées et feignent d'oublier que le mal est plus profond ; il est structurel. Le travail à la base est indispensable mais ne se fait pas, le sport scolaire, qui autrefois était le grand découvreur de talents est aujourd'hui trop timide et les écoles de football quasiment inexistantes.

A l'opposé des grandes nations de football qui investissent dans la formation des jeunes pendant que nos rues pullulent de milliers de mômes laissés et livrés à eux mêmes, se disputer un ballon de fortune et deux pierres écartées comme buts improvisés, sans apprentissage tactique et sans discipline de jeu. Que font les responsables de la jeunesse et du sport, pour mettre ces enfants au travail ? Les compétences ne manquent pas à l'image de ce que fait quotidiennement à Oran avec des enfants et peu de moyens, l'ancien joueur du M.C.O, Senouci Medjahed ; les Tahar Benferhat, Salhi, Guemouh, Kaoua et beaucoup d'autres vétérans encore, pourraient tant donner avec amour et désintéressement, au football si les responsables du secteur les sollicitaient et leur mettaient les moyens nécessaires. La baisse du niveau du jeu a fait que les amoureux du football désertent les stades et se confinent chez eux à suivre les matchs des championnats européens, ce vide laissé est rempli par un nouveau genre de supporters, qui font plus de mal au football que de bien. Disputer une compétition continentale avec une sélection de joueurs formés en France et évoluant tous dans des championnats étrangers est un non sens : Pour eux, l'enjeu n'est pas celui de la coupe du monde, le timing désavantage ces joueurs qui sont d'abord des salariés liés par des contrats à leurs clubs, la phobie des blessures qui peuvent les empêcher de poursuivre leurs carrières (Cas de Meghni) aussi la peur de certains de se retrouver sur le banc des remplaçants à la suite de leur absence prolongée. Pour toutes ces raisons, il aurait été plus judicieux d'aligner une équipe de compétiteurs locaux qui ont tout à donner, à prouver et à gagner pour se mettre au devant de la scène médiatique internationale, et représenter avec cran et cœur leur sélection. Le sport algérien a besoin de mesures et de refonte globale, et non pas d'un empilement de «mesurettes» conjoncturelles. Trop de gâchis ! Quand dans d'autres volets, d'autres pays comme l'Éthiopie, qui n'a ni les richesses de l'Algérie ni ses potentialités, se fait le défi de devenir le plus grand pays africain producteur d'électricité avec ses propres moyens. Meles Zenawi, le défunt président de l'Éthiopie avait juré d'en finir une fois pour toute, avec la misère et la pauvreté de son pays, en réalisant un Méga barrage - Le barrage de la renaissance- sur les eaux du Nil, qui produirait 5000 Méga Watts et le plus grand parc d'éolienne en Afrique, ce projet titanesque donnerait à l'Éthiopie une emprise totale sur les eaux du Nil et de la superpuissance énergétique. L'Égypte est sonnée, cette décision prise en avril 2011 pendant le «printemps arabe» quand les Égyptiens étaient encore occupés à se faire la guerre, est considérée comme un dangereux coup contre la sécurité de l'Égypte. Aujourd'hui l'Éthiopie fait un taux de croissance annuelle de 10%, sa diaspora est rentrée pour investir dans le pays, commence à exporter des produits manufacturés et demain son électricité, puis deviendra championne d'Afrique en énergie renouvelable (Hydraulique et éolienne). A ce moment là, l'Algérien puisera encore et encore dans ses fossiles volatils et rêverait toujours d'une coupe d'Afrique de football.1,2,3, autant en emporte le ballon.