Privée de
commodités les plus élémentaires, la salle de soins Achour Rahmani Chérif
(ex-Bardo) est abandonnée à un triste sort. Le lieu souffre du froid en
l'absence de chauffage, depuis deux ans, malgré la disponibilité de deux
chaudières dont une acquise récemment. « Les deux techniciens qui ont tenté de
remettre en fonctionnement les deux chaudières sont repartis bredouilles,
laissant le personnel et les malades dans des pièces frigorifiques », ironisent
des agents qui portent de chauds vêtements sous les tabliers blancs, ainsi que
les patients venus en consultation presque emmitouflés dans des draps. Les murs
de cette salle de soins se trouvent dans un état de dégradation lamentable. Des
toits dont l'étanchéité est défaillante, des murs décapés par les infiltrations
des eaux de pluie, qu'on essaye tant bien que mal de maquiller par des affiches
médicales, une femme de ménage qui s'échine le dos à faire disparaître des
flaques d'eau, c'est « le décor d'une structure de santé sinistrée », comme
tiennent à la qualifier les malades. Ces mauvaises conditions influent
forcément sur la qualité des prestations médicales fournies par le staff
médical, paramédical, administratif et même les personnes chargées du maintien
d'un certain degré de propreté et d'hygiène exigé dans des endroits pareils. Des
patients témoignent qu'ils ont même « vu passer des rats près des sanitaires !
». Même le téléphone fixe ne fonctionne pas ! « Un établissement de proximité,
comment serait-il considéré comme tel si ses riverains ne peuvent pas le
joindre en cas d'urgence ?! » se demande en colère l'accompagnateur d'un
malade. Un état de la salle des plus hostiles, totalement déphasée par rapport
à sa vocation essentielle.
Interrogé au
sujet de la dégradation du centre de soins en question, le directeur de la
polyclinique Filali, M. Benahmed, avouera que le centre ne dépend pas de ses
prérogatives, non sans reconnaître que le lieu patauge dans une situation
lamentable. L'entretien de ce centre est du ressort de la municipalité, qui
reconnaît elle aussi la dégradation des murs par la voix du vice-président
chargé de l'assainissement, de l'hygiène et de la santé, M. D. Toufik.
«Situation navrante», dira ce dernier sans trouver d'autres mots quant au
remède à apporter au centre de soins.