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S'arrêter et vouloir
comprendre le mot «histoire» renvoie automatiquement à son synonyme qui est le
mot «passé», c'est-à-dire un fragment de temps illusoire qui échappe à la
réalité absolue et qui est consommé sous forme de représentations mentales
désignées communément de souvenirs.
Selon le dictionnaire Le Larousse, Histoire est un mot emprunté du latin et du grec «Historia» qui signifie «recherche», lui-même dérivé du nom «Histôr» qui indique le connaisseur ou le savant. L'historien Fernand Braudel décrit dans son ouvrage «Ecrits sur l'histoire» (1969) l'histoire en tant que science comme la discipline qui étudie le passé et cherche à le reconstituer. Il voit qu'après s'être longtemps limitée à la description des événements politiques, l'histoire tente aujourd'hui d'appréhender le passé dans tous ses aspects, en s'associant à diverses sciences humaines. Ces recherches qui visent à reconstituer l'enchaînement et l'évolution des événements s'appuient sur des ressources matérielles ou immatérielles qui servent de témoins à la recomposition des faits pour la restitution de vérités importantes dans une période, une région, un peuple ou chez une personne quand il s'agit de biographie. Ainsi, l'exploitation des arts comme la littérature, la peinture ou l'architecture et d'autres disciplines scientifiques telles que l'archéologie, la géographie ou la philosophie, est nécessaire pour l'assemblage d'une historiographie concluante d'un sujet passé déterminé. La légende et la transmission de faits oralement contribuent également à l'identification des thèmes soumis aux études historiques bien que la parole ne soit pas aussi persuasive que les preuves matérielles concrètement palpables. L'importance de l'événement historique réside dans son impact dans la progression de l'histoire elle-même et dans le volume de la population concernée par tel ou tel fait. Les guerres, les désastres, l'occurrence des mouvements idéologiques, l'avènement en matière d'avancée technologique, les catastrophes naturelles et environnementales et bien d'autres épreuves humaines, mauvaises ou bonnes soient-elles, sont des raisons susceptibles de créer des bouleversements dans le déroulement de la vie des hommes. Ces actes représentent des points de repères tenables qui soutiennent la progression du voyage de l'homme dans le passé car il est indispensable de se situer dans l'espace pour penser fidèlement des images d'un lieu à une époque donnée. Les incidents isolés et les faits divers ne sont pas pris en considération par l'histoire car ils n'impliquent que des petits groupes ou des personnes restreintes, leur influence n'est donc pas remarquable dans le cheminement de la dynamique humaine. Certaines théories notent que l'histoire n'existe pas, du moins la vraie histoire. Elle est la conception morale individuelle que chacun réalise selon ses déductions, ses facultés imaginatives, son intelligence ou bien ses croyances personnelles. C'est une assise virtuelle qui se renouvelle continuellement, un socle sur lequel les hommes édifient d'éventuelles assises pour marquer leur passage de génération en génération pour toute une vie humaine. Les faits appartenant au passé ne sont que des visions captées dans un temps mort, imposées par la mémoire à force de rappels et de répétitions au point de devenir des références objectives, autrement tout est pensées vagues et subjectivité. En somme, l'histoire n'existe qu'en soi, les hommes ne font que déconstruire et reconstruire l'ensemble des faits accomplis qui se succèdent tout le temps, chacun suivant ses capacités intellectuelles et ses dispositions morales et sociales. Des philosophes et des penseurs comme Nietzsche ou Kant expliquent cette hypothèse en incluant le passé, l'histoire, dans le côté métaphysique de l'existence du moment où le passé, avec ses choses et ses êtres, n'est pas reconnu dans sa non forme par le contrôle du présentéisme réel. D'autres réflexions regardent l'histoire comme un élément abstrait qui s'impose spontanément comme une réalité qui se reflète dans le présent des hommes et qui s'avoue décisive comme un tremplin qui les conduit vers l'avenir. Cette approche conclut que le passé n'est pas du temps vain et que l'histoire est toujours présente car la mémoire ne retient que les faits passés, vécus, attestés vivants par leurs empreintes et leurs conséquences relayées chronologiquement d'une époque à une autre. Les partisans de l'idée de «l'histoire positive ou néo-positive» décortiquent l'événement historique comme un sujet laborantin. Ils rejettent l'appréhension de la rumeur non fondée, de l'intuition, de la spéculation de la métaphysique ou de la théologie. Ils fondent leur jugement sur l'exercice de la science expérimentale exacte pour la réfection de l'histoire, sachant l'impossibilité d'obtenir une photocopie conforme à cet ensemble de faits passés et révolus. L'histoire moderne s'applique largement au positivisme à cause des contraintes économiques et des innombrables courants politiques qui troublent les individus et les nations entières. Elle devient un outil de propagande et de dissuasion qui oriente les peuples vers un avenir voulu par la conjoncture du moment. L'histoire religieuse est aussi l'ensemble des faits passés, toujours présente à travers ses écrits hagiographiques, ses livres saints et ses multiples interprétations dialectiques qui conspirent également à la formation des hommes, au modelage de leur personnalité et au choix de leurs opinions quant à leur avenir. Constamment présente, l'histoire aide les hommes à estimer leur marche à travers le temps. Elle tient le rôle du juge qui évalue les œuvres des personnes et des peuples durant leur passage sur terre. Les êtres humains disparaîtront sûrement, l'histoire, elle, restera vivante dans la mémoire collective. Elle sera là aussi longtemps que les hommes y seront. Elle rendra l'hommage honorifique éternel à ceux qui méritent le salut et punira sévèrement ceux dont l'existence était un malheur pour eux-mêmes, pour la nature et pour d'autres humains. |
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