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CANNES-CHRONO (4/8) - Des morts et des survivants

par T. H.

Les humeurs de notre envoyé spécial à Cannes entre réalité augmentée et délire-fictions.



Vendredi 9H55. Le décès de l'acteur Ahmed Benaïssa est commentée sur les RS. Mort à Cannes à quelques heures de la présentation du film de Clément Cogitore où il joue le père de Karim Leklou.

Vendredi 10H55. La mort de l'acteur égyptien Samir Sabri est commentée sur les RS.

Vendredi 12H51. On lit les nécros de Jean-Louis Comoli, mort l'avant-veille, et on regrette de ne pas l'avoir revu ces derniers mois.

Vendredi 13H58. Confirmation de la mort d'Ahmed Benaïssa. On regrette ces moments de rencontres impromptues où on aurait pu prendre plus de temps à échanger.

Vendredi 15H55. L'acteur Hussein Fahmy annonce qu'il maintient sa conférence de presse en tant que nouveau président du Festival du Caire et qu'il en profitera pour rendre hommage à Samir Sabri.

Samedi 6H00. Les fantômes du permanent ou comment vivre avec nos morts, c'est le thème de mon émission à la radio. Comment évoquer et raconter la mort de nos proches ? Et comment continuer à leur parler afin de les empêcher de disparaître tout à fait ? Mes invités sont Charlotte Le Bon qui présente à la Quinzaine son premier long-métrage en tant que cinéaste «Falcon Lake» sur la mort d'un adolescent, un été, en vacaances, Claire Vassé qui continue à s'adresser à l'homme qu'elle a aimé, le réalisateur Claude Miller, des années après sa mort, et enfin Jean-Louis Tripp qui raconte dans sa dernière bande dessinée, 45 ans après les faits, la mort de son jeune frère. L'émission était prévue depuis deux semaines.

Samedi 08H55. Elvis Presley est mort depuis tellement longtemps que peut-être il pourrait se permettre de revenir faire la promotion de son bio-pic annoncé comme un évènement de la fin du festival.

Samedi 09H55. Pas envie d'aller voir un film.

Samedi 10H15. Il ne me reste plus que 45 minutes pour envoyer la page que vous lisez en ce moment. Pas de cinéma aujourd'hui, pas de page demain. Pause. On va voir nos morts. À mardi.