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19 mai 56 :«Nous ne ferons pas de meilleurs cadavres»

par Abdelkader Leklek

C'est là une strophe de ce qui fut le slogan de ralliement de toute une génération de jeunes, qui voulaient déplacer les limites d'un horizon, jusque-là imposé par le système éducatif colonialiste.

Ils avaient ce jour là annoncé haut et fort, à la face de la France et à celle du monde entier, qu'ils avaient choisi d'être libres, et par les armes désormais. Comme l'avaient fait leurs aînés, avant eux, sans avoir pour la majorité, un jour été à l'école. Ces jeunes criaient, et ça leur sortait des tripes :«avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres».et là ils s'étaient libérés.

Et même si la comparaison, est ici inappropriée, j'ose affirmer, que dans tous les slogans des jeunes français de mai 68, il y avait un fort parfum cette formule révolutionnaire.

Les soixante-huitards, scandaient eux :«prenons nos désirs pour des réalités», sinon, «soyons réalistes demandons l'impossible», ou bien, «sous les pavés, la plage». Cette comparaison s'arrête là, sauf que dans les deux cas, ce sont des jeunes qui se sont révoltés et pas pour les mêmes raisons bien sûr. Les nôtres faisaient à ce moment là, la fierté des leurs, et toute leur ville ou bien de leur village. Ils avaient par leurs propres moyens, réussi à avoir de l'instruction, et pu battre les enfants des colons sur leur propre terrain, avec leurs propres armes et dans leur langue maternelle. Ils avaient pour certains du confort chez eux, mais pour tous, ils caressaient l'espoir d'une promotion sociale par l'école et surtout, par leur mérite. Cependant, ils renoncèrent à tous ces rêves et choisirent de répondre à l'appel historique, du 19 mai 1956.Ils quittèrent les amphithéâtres de l'université d'Alger et les salles d'études des lycées pour rejoindre les maquis dans tous les djebels d'Algérie, les rangs de l'Armée de Libération Nationale. Deux sacrifices en un, peut-être et aléatoirement pour la pseudo promotion sociale, fiers et sûrement quant au martyre pour la libération du pays. Cette ardeur fut la réponse à l'appel, du 19 mai 1956, de l'Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens. L'Union des étudiants, tint son congrès constitutif à la salle de la Mutualité à Paris du 8 au 14 juillet 1955, et son premier président fut Ahmed Taleb Ibrahimi, de juillet 1955 à mars 1956. Ce dernier, curieusement, ne dit pas un mot sur cette grève du 19 mai 1956, dans son livre «mémoires d'un Algérien» édité par Casbah éditions. Par contre, il révèle en revanche, à la page 103, que quand pour assurer sa succession à la tête de l'organisation révolutionnaire estudiantine, il sondait en 1956 Bélaïd Abdessselem. Ce dernier dit-il :»se récusa, exhibant une lettre de son père qui lui reproche de ne pas réussir dans ses études en privilégiant la politique et le somme de s'y consacrer désormais».

C'est lors du congrès de l'UGEMA qui a lieu du 24 au 30 mars 1956 à Paris, et qui se conclut par des recommandations dont l'indépendance nationale, la libération de tous les détenus et l'ouverture des négociations avec le FLN, que l'idée d'une action consistant en une grève des cours et des examens, est évoquée. L'initiative revint en premier la section d'Alger qui s'en empara du mouvement et décréta la grève, qui ensuite, fit tache d'huile, touchant même les sections des étudiants algériens des universités de métropole. Et pour ne pas rater cette occasion, selon des témoins ayant vécu cet évènement, des lycéens firent le pressing, pour participer à la grève des cours et des examens, mais surtout pour faire leur révolution. A la rentrée scolaire d'octobre 1956, même les petits du primaire refusèrent d'aller à l'école, sur les conseils des parents.

1956 fut une année charnière et riche en évènements déterminants, pour la révolution de novembre. Le plus saillant de ces faits, fut sans conteste l'organisation du congrès de la Soummam, le 20 Août 1956, et l'élaboration de la plateforme éponyme, qui évoque brièvement la jeunesse algérienne d'une part, et les intellectuels d'une autre, mais amalgamés aux professions libérales ? C'était également l'année de l'arraisonnement dans l'espace aérien international, le 22 octobre, de l'avion d'Air Maroc, qui transportait, messieurs, Aït Ahmed, Boudiaf, Benbella, Khider et Lachraf, en route vers Tunis, par l'aviation de chasse française, et son détournement sur Alger. Le 31 octobre de la même année, les forces armées françaises, après leur cuisante défaite infligée par les révolutionnaires vietnamiens, commandés par le général, légende vivante, stratège militaire, enseigné dans les académies de guerre, et reconnu par ses propres ennemis, Vo Nguyen Giap à Dien Bien fu, cet homme mythique, qui n'a jamais connu la défaite. Cette bataille cassa le tabou de l'invincibilité des armées coloniales, face aux peuples colonisés, et auxquels elle apporta l'espérance et la certitude dans leurs combats. Elle dura du 13 mars au 7 mai 1954.Déçus et voulant psychologiquement se défaire de cet affront, et du complexe de la honteuse fessée selon la métaphore du vainqueur de cette bataille.

Les forces françaises aidées par les forces de Grande Bretagne, pilonnent et bombardent, plusieurs points en Egypte pour forcer, les officiers libres de la révolution égyptienne du 23 juillet 1952, et à leur tête, le colonel Djamel Abdenasser à rouvrir la navigation, sur le canal de Suez, qu'ils avaient pris la décision de le nationaliser, le 26 juillet 1956, et par la même occurrence, bouter la Compagnie Universelle du Canal de Suez, hors de son aire d'influence. C'est l'année également, où le 19 mars Mitterrand alors ministre, se défaussait de ses pouvoirs et de ses responsabilités de ministre de la justice, garde des sceaux, au profit d'une justice militaire d'exception dont les récipiendaires commettaient eux-mêmes, des crimes de sang la nuit en Algérie, et disaient la justice dans leurs tribunaux contre les algériens le jour. Le président du Conseil, Guy Mollet co-signe avec le ministre de la Défense, Bourgès-Maunoury, celui de la Justice, François Mitterrand, et Robert Lacoste, gouverneur général de l'Algérie , un décret relatif à l'application de la justice militaire en Algérie. Ce décret donne les pleins pouvoirs à l'armée, qui va pouvoir utiliser la torture à large échelle contre tous ceux qu'elle soupçonne d'aider le FLN. Cette année aussi, 400 000 soldats du contingent, seront envoyés, pour guerroyer et se faire tuer en Algérie dans les djebels. C'est l'année où Albert Camus, publie «La Chute», ce roman soliloque, dont le personnage principal, se transforme en miroir pour l'homme, et où l'homme lui-même prend conscience de ses propres fautes et acquiert ce que le personnage et par son biais l'auteur qualifie de «liberté». Camus vint à Alger et lança son «appel pour une trêve civile en Algérie», afin que les populations civiles soient épargnées dans le conflit. Mais cet appel, guère réaliste dans le contexte d'alors, ne fut pas entendu. Après cet échec, Camus décida de ne plus prendre part aux débats politique sur l'Algérie, et il dira :«dans l'impossibilité de me joindre à aucun des camps extrêmes, j'ai décidé de ne plus participer aux incessantes polémiques qui n'ont eu d'autres effets que de durcir en Algérie les intransigeances».

Cette année 1956 fut celle aussi de l'indépendance du Maroc, le 7 mars et de la Tunisie, le 20 du même mois. Ce pays désormais indépendant accueillera les instances de la révolution algérienne, sur son territoire, le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, et surtout l'Etat Major Général, à Ghardimaou ville moyenne dans la vallée de l'Oued Medjerda qui prend sa source dans les monts de Souk-Ahras, et auquel elle est reliée par une ligne de chemin de fer à l'arrêt, depuis des années. Cette ville abrite depuis 2005, Le Musée de la Mémoire Commune Tuniso - Algérienne, qui est implanté dans les bâtiments qui avaient abrité le quartier général de la Révolution algérienne pendant la Guerre de Libération (1954-1962). Ce musée qui est dédié à la mémoire, comprend une exposition de documents d'archives, de photos, de cartes, d'armes et de supports audio-visuels relatifs :

-à la situation géopolitique des pays du Maghreb à la fin de l'année 1954.

-aux différentes étapes de la révolution.

-à la naissance de l'Etat Major Général

-à la vie quotidienne du commandement politique et militaire.

- au soutien politique militaire et social de la Tunisie à la Révolution Algérienne de 1954 à 1962.

- à l'utilisation du territoire tunisien comme base arrière pour l'Armée et le Front de Libération Nationale. Et enfin une visite virtuelle des différentes composantes du musée.

Ce pays frère payera par le sacrifice, son aide à notre guerre de libération, 8 février 1958, où l'aviation française, un jour de marché, jour d'affluence, bombarda le paisible village de Sakiet Sidi Youssef, qui fit pour la même cause, beaucoup de martyres tunisiens et algériens.

L'U G E M A, dissoute par décret des autorités françaises, le 28 janvier 1958, prendra également ses quartiers à Tunis, de 1959 à 1962. L'organisation révolutionnaire estudiantine, donnera la fine fleur de l'Algérie, en offrande et en tribut pour l'indépendance du pays. Ils seront jusqu'à l'indépendance des djounoud, des officiers, des médecins, des infirmiers, des secrétaires de katiba et de bataillons. Ils seront les acteurs historiens de la révolution, et ils seront par milliers des chouhada.

Ce sera le cinquième et dernier congrès de l'U G E M A, tenu à Alger le 21 Août 1963, qui la transformera en Union Nationale des Etudiants Algériens. Imaginée par les doctrinaires du parti unique et plus tard par le conseil de la révolution de 1965, comme une organisation de masse satellite, elle sera dans les faits, une organisation de contestation de l'ordre établi, non-conformiste, et réellement révolutionnaire, elle n'avait jamais accepté une quelconque caporalisation. Cette démarche d'action et de philosophie, s'il en est, fut parsemée de chasses aux sorcières, d'intimidations et d'emprisonnement. Elle aura duré, huit ans de 1963 au 15 janvier 1971. S'en suivra alors en milieu universitaire une période flottement, de marasmes et de léthargie. Aucune activité syndicale n'est permise. Toutefois, une reprise en main par le pouvoir se fera, à l'occasion du lancement de la révolution agraire, à travers les comités de volontariat universitaire, qui seront officialisés le 16 mars 1973. Pour les exalter et les entraîner, le président Boumediene sillonnera le pays, pour asseoir sa révolution, qui faisait face dès sa conception, à des réfractaires au sein même de son équipe dirigeante. Loin d'être dupe, président n'hésitait pas dès lors pour contrer ses adversaires, soit au lancement, sinon à la fin de la campagne de volontariat estival, à rencontrer ses volontaires et à engager avec eux le dialogue, souvent empreint de paternalisme, pour intimider ses opposants. Ces joutes étaient transmises, en noir et blanc, aux grandes heures d'écoute, par l'unique chaîne de télévision. La présence de feu Mohamed Seddik Benyahia, ce grand homme de l'Algérie, durant ces rencontres était la panacée, ce fut un faiseur honnête, d'idéologie. Lors de l'un de ces rassemblements, ce dernier annonçait à l'endroit des volontaire, en juillet 1973 :«votre présence prouve que vous refusez l?université bourgeoise, l'université citadelle, que vous rejetez l'extraterritorialité culturelle pour rentrer dans le pays réel».

Et du coup, une sémantique nouvelle fit irruption en Algérie, il y avait désormais, pour ceux d'un bord, des féodaux, des réactionnaires, et des absentéistes, que les comités de volontaires, allaient dénicher et en lieu et place des officiels, dénoncer. Et pour ceux de l'autre bord, des attributaires, des Assemblées Populaires Communale Elargies, des brevets d'attribution de terres et même des cérémonies de redistribution de bénéfices ! L'opposition à la nationalisation des terres, ne recula devant aucun moyen pour dénoncer et mettre en échec cette révolution agraire. Elle ira jusqu'à invoquer le Coran et la religion, pour ce faire. Ses fers de lance, furent appelés les brigades vertes, qui sillonneront, elles aussi discrètement le pays après le passage des volontaire, de préférence le vendredi, pour faire leur contre révolution agraire. Elles gagnaient silencieusement ces années là, de l'espace dans toutes les cités universitaires. Ce furent les premières manifestations de l'islamisme dans le milieu estudiantin. Sûr dans son élan, le président Boumediene chargea, alors son ministre de l'enseignement supérieur, d'engager une réflexion sur un processus, ayant pour but de fédérer tous les mouvements de jeunesse. Il s'agissait, ni plus ni moins, de créer une seule formation, où seront regroupés et structurés, sous la férule de parti unique, en organisations de masses, tous les jeunes d'Algérie. La mission était importante en volume et délicate en approche. Mettre ensemble, ce qui restait de l'Union des étudiants, ceux de la Jeunesse du Front de Libération Nationale, et les troupes de Scouts Musulmans Algériens, n'était pas une sinécure. Les différences dans les idéologies, les atteintes aux leaderships, le chamboulement d'un ordre établi dans les états major, et la remise en cause d'intérêts souvent vitaux pour leurs détenteurs, provoquèrent de la résistance. Si chez les jeunes F L N, le slogan était :«l'arme d'un jeune, c'est sa politique» et aussi, «nos bras pour construire et nos cerveaux pour instruire». Chez les scouts c'était par contre :«le scout est apolitique» et la devise demeurait, «le scout est toujours prêt».

Mais c'était résister sans connaître les capacités de celui qui participant aux accords d'Evian, fut dépeint par Albert-Paul Lentin, journaliste né en Algérien et ami des peuples, comme on disait alors, du tiers monde, qui avait participé à des négociations secrètes entre responsables français et ce du F L N. le journaliste décrivait Mohamed Seddik Benyahia, jeune homme, il avait alors, vingt-huit ans, de la sorte :» ce jeune renard aux traits aigus et à l'oeil futé se distingue non seulement par une astucieuse subtilité, mais par une volonté de fer. Efficace et avisé, il va de l'avant, en dépit de sa santé chancelante et il se fraie son chemin coûte que coûte, à force de prudente ténacité et de dynamisme contrôlé». Mohamed Seddik Benyahia, fut l'artisan, selon sa conception de cette fédération des mouvements algériens de jeunes.

Et sans polémiquer, ici, sur les résultats, elt le devenir de cette catégorie de la population, il eut l'insigne honneur, de déclarer au palais des nations à club des pins, tôt le matin du 19 mai 1975, dans une atmosphère survoltée, et une ambiance bleutée de fumée de cigarettes, la naissance de l'Union Nationale de la Jeunesse Algérienne. Je peux en témoigner, j'étais présent. J'ai été le délégué élu de mon lycée à la conférence nationale de la jeunesse. Durant cette rencontre, les participants les plus politiquement aguerris, débattaient du fait de privilégier une organisation à structures verticales ou bien horizontales, et tous se ruaient sur l'édition du journal le Monde, pour décrypter ce qu'on disait ailleurs de ce rendez vous. La veille de l'annonce de la création de l'U N J A, le président Boumediene invita, par faire-part personnalisé, chaque participant à un dîner qu'il avait offert et rehaussé de sa présence. C'était organisé en banquet, le président haut en couleur, son burnous sur le dos et son havane à la main ne mangea pas. Mais galant il offrit à une ou deux filles participantes, qui voulaient lui serrer la main, un gâteau.

Cependant, qu'est-il parvenu aux jeunes d'aujourd'hui, à la veille cinquante cinquième anniversaire du 19 mai 1956 et de ses valeurs ?

 Dans un projet de société la place réservée à la jeunesse doit être essentielle, sinon centrale. Cependant à qui revient cette autorité de réserver cette centralité, dans ce projet à cette frange de la société ? Il en va de même pour l'espace destiné à l'université dans le projet, pour former l'élite, mais pas seulement, et pas, non plus dans le sens mandarinal et corporatiste. Mon propos concerne les meilleurs selon leur intelligence, leurs savoirs, leur savoir faire, leur savoir être et leur talent. Mais a-t-on, nous autres adultes, laissé des opportunités libres aux étudiants de s'organiser et de créer leur propres syndicat ? Aujourd'hui toutes les organisations syndicales estudiantines sont des satellites de partis politiques, alors qu'elles devraient être, politiquement libres, et financièrement indépendantes. Le plus entreprenant de ces syndicats est affilié à un parti qui rêve du portefeuille de l'éducation nationale, pour modeler selon sa propre conception, le futur citoyen algérien. Il sera made in la typologie frères musulmans, dont la capitale ne sera plus Alger, et son histoire occultera par culpabilisation, ses périodes berbère, phénicienne, numide, romaine, vandale, et byzantine. Par ailleurs et ceci est une caractéristique commune à tous les syndicats. Leurs revendications depuis les années 90, ne portent que sur la réduction du volume horaire des cours, l'obtention de notes par le moindre effort, la remise cause de la discipline et de la rigueur académique de certains professeurs, et le soutient à ceux qui pratiquent, ce que le regretté professeur de sociologie, et ancien ministre de la culture, Abdelmadjid Meziane, qualifiait déjà durant les années 80 et à juste titre d'ailleurs de :«médiocratie».

Oui mais la formation d'une jeunesse c'est un tout interactif. Cela commence dans sa propre famille, cela passe par l'école pour aboutir à ce que propose l'environnement. Ces trois étapes sont l'œuvre des adultes, parents, enseignants et responsables politiques. Interrogeons-nous alors sur les outils de décodage, et les clefs de lecture, dont nous avons doté nos filles et nos garçons, pour vivre et selon les exigences de leur siècle, d'une part, et rendre, d'une autre, à la nation, ce qu'elle leur a, libre et indépendante offert. Et également faire restitution, à ceux de leurs aînés de l'U G E M A, et à toutes celles et à tous ceux qui avaient, le 19 mai 1956 écrit une page de l'histoire de l'Algérie contemporaine, par acte de reconnaissance mémorielle, de surcroît, légitimement due.

 Enfin et pour éviter toute affirmation tranchante. Je citerais un américain étudiant et représentant de l'association des étudiants américains à Paris, qui fut expulsé par la police Française, en janvier 1958, parce qu'il avait, lors d'un des congrès de l'U G E M A, dénoncé : «les conséquences ignobles du colonialisme français pour les droits des étudiants algériens». Il s'agit de Clément Moore Henry, enseignant à l'université du Texas à Austin, qui relate dans son ouvrage consacré à l'U G E M A de 1955 à 1962, publié par casbah éditions, que cet incident lui avait fait changer de carrière, au lieu d'avocat, je suis, dit-il, aujourd'hui politologue, c'est un peu grâce à l'Ugema. Et il conclut en politologue averti : «L'UGEMA était une association qui avait sa propre ligne de conduite, c'était une pépinière de cadres universitaires, une association solide dont l'histoire peut être utile pour les générations à venir».Et pour prolonger un tant soit peu le débat, j'invite ce 19 mai, les étudiants de mon pays à jauger leurs diverses organisations syndicales en référence à l'aune de ce témoignage.