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Il n'y a pas un problème de l'islam en France mais un problème de la France sioniste avec l'islam

par Arezki Belkacimi

De nos jours, tout est fait pour faire croire que l'Islam menacerait la France. Comme autrefois on prétendait que le stalinisme menaçait l'Occident, alors qu'il était le meilleur allié du capital transnational.

Ces trois dernières décennies, on a affaire à la même méthode pernicieuse employée par la classe dirigeante française et ses médias stipendiés: faire croire que la France serait menacée par l'islam.

Selon les thuriféraires du choc des civilisations, notamment Boualem Sansal et Kamel Daoud, biberonnés au sionisme islamophobe ou islamophobie sioniste, il y aurait une opposition fondamentale entre l'idéal occidental de démocratie né des Lumières, incarné par la France républicaine et laïque, et la civilisation islamique.

Cette thèse bourgeoise n'a aucun fondement historique, ni politique, ni social. Ce ne sont pas les religions qui dominent et façonnent le monde, mais les classes capitalistes. Encore moins l'idéologie démocratique parée de toutes les vertus.

Pour preuve, aujourd'hui, les classes dominantes occidentales, en proie à une crise économique systémique, jettent elles-mêmes l'idéologie démocratique aux orties pour adopter l'idéologie fasciste, plus conforme à leurs intérêts gouvernementaux actuels.

Cela étant, quand des idéologies nauséabondes et des courants politiques réactionnaires, notamment fascistes ou islamistes, ressurgissent massivement au sein des sociétés, on peut être sûr que les classes dirigeantes sont à la manœuvre. Elles sont les principales inspiratrices et instigatrices du retour en force de la réaction, du fascisme.

De manière générale, l'islam est souvent accusé de contenir des versets responsables des violences terroristes actuelles. Chercher dans le Coran l'explication des violences contemporaines au sein des sociétés musulmanes est une approche réductrice. Voire erronée. Certes l'islam contient des textes religieux légitimant la guerre sainte.

Mais il en était de même du christianisme à son époque flamboyante où il régnait en maître absolu en Europe, notamment lors des croisades et des inquisitions.        

Il en était également de même de la Thora qui justifiait les guerres des juifs de l'époque antique contre les peuples cananéen, chaldéen, assyrien, babylonien ou égyptien. Et de nos jours contre les Palestiniens.

L'Islam n'a pas inventé la guerre juste, la guerre soutenue par Dieu, les massacres perpétrés en son nom. Aujourd'hui, en Palestine occupée les soldats juifs sionistes s'appuient sur les textes talmudiques foncièrement belliqueux pour légitimer leur guerre génocidaire contre les Palestiniens.

En réalité, de tout temps, les prétendues guerres de religion ont dissimulé d'autres enjeux des classes dirigeantes, y compris au Moyen Age, notamment en Europe lors des massacres des protestants par les catholiques, tout comme lors des croisades chrétiennes, ces expéditions terroristes menées en Orient contre les musulmans.

De nos jours, la majorité des violences sociales et politiques, en constante augmentation dans le monde, ne provient pas de l'intégrisme se couvrant de l'Islam. Pour preuve, au Moyen-Orient, l'Etat américain et l'État d'Israël ont tué infiniment plus de personnes que le terrorisme islamiste, au nom de la religion démocratique pour les Américains, et du messianique impérialiste judaïque en ce qui concerne les israéliens génocidaires.

Fondamentalement, contrairement à la théorie du choc des civilisations répandue notamment en France, la division du monde contemporain capitaliste ne se situe ni entre musulmans et non-musulmans, ni entre laïcs et religieux, ni entre partisans de la démocratie et de la dictature, entre Orient et Occident, mais entre exploiteurs et exploités, entre capitalistes et prolétaires.

Pour revenir à la France, la classe dirigeante française prétend être l'ennemie invétérée de l'islam rétrograde, c'est-à-dire de l'islamisme. Or, en réalité, elle est la meilleure alliée des régimes islamistes les plus réactionnaires du monde, notamment l'Arabie saoudite, les Emirats du pétrole, le Pakistan et l'Indonésie. Et, aujourd'hui, du régime islamiste syrien dirigé par le terroriste djihadiste Al-Joulani, récemment accueilli en grande pompe à l'Élysée par le président Macron.

D'autre part, dans tous les pays arabes et africains où les armées impérialistes françaises sont intervenues pour éradiquer prétendument les fantomatiques mouvements intégristes islamistes, ces interventions ont, au contraire, favorisé leur création,œuvré à leur expansion.

En tout cas, de nos jours, cette campagne d'apeurement de l'islam permet de dévoyer l'attention des Français de la question sociale, de plus en plus explosive, justifiant et légitimant la politique sécuritaire et le durcissement de la répression policière, le contrôle militarisé des quartiers populaires à dominante musulmane. La stigmatisation des musulmans et la criminalisation de l'islam.

Ces dernières années, tout est fait pour faire croire que la France serait menacée par l'islam. Car, selon certains médias, l'islam serait criminogène.

Récemment, le journal libéral Contrepoints n'a pas hésité d'écrire, se fondant sur le critère de la prétendue surreprésentation des «musulmans» dans les prisons françaises : «On pourrait donc se demander si l'islam n'est tout simplement pas criminogène». Cette opinion est partagée par de nombreux politiciens et journalistes français qui tirent un trait d'égalité entre l'insécurité dans les villes et les banlieues et la présence des musulmans.

Globalement, en France, en matière d'insécurité, le lien est systématiquement établi entre délinquance et islam. Insécurité et musulmans. Selon l'opinion publique française, relayée (ou instillée) massivement par les médias, les jeunes de culture familiale musulmane (Arabes maghrébins et Noirs subsahariens) sombreraient plus «naturellement» dans la délinquance que les jeunes issus de cultures familiales françaises ou européennes. En d'autres termes, selon les Français contemporains conditionnés par les médias inféodés aux puissants, la religion musulmane prédispose à la criminalité.

Or, tout au long des XIXe et XXe siècles, jusqu'aux années 1980, les institutions étatiques et éducatives françaises professaient qu'«un enseignement moral et religieux répandu dans nos villes et dans nos campagnes est l'un des moyens préventifs les plus efficaces contre l'expansion des vices qui portent aux actes coupables» (Alphonse Bérenger). Toute la société, de la famille aux dirigeants en passant par les enseignants, défendait l'idée selon laquelle «les religions en général (donc y compris l'islam) et le christianisme en particulier constituent un frein moral à la délinquance». Les religions paraissaient canaliser efficacement la délinquance. Voire prémunir contre toute déviance. Notamment l'islam dont les facultés d'inhibition des comportements déviants sont reconnues par tous les observateurs honnêtes.

Mieux. Historiquement, durant des siècles, du milieu à la fin du Moyen Âge, au cours du Siècle des Lumières, puis tout au long des XIXe et XXe siècles (1890 et 1990), des courants islamophiles ont œuvré au rapprochement entre musulmans et chrétiens. L'engouement pour l'islam a caractérisé une bonne partie de l'élite intellectuelle française et européenne. En effet, durant des siècles, en France, des intellectuels, religieux et laïcs, éprouvaient une réelle attirance pour l'islam. On peut parler de véritable islamophilie ou philo-islam (amour de l'islam).

On peut citer, en vrac, Victor Hugo, Alphonse de Lamartine, écrivain célèbre, ancien ministre français des affaires étrangères, qui avait érigé Mohammed en modèle, Napoléon Bonaparte.

Ainsi, tout au long du XXème siècle, jusqu'aux années 1980, nombreux sont les intellectuels, religieux et laïcs, à éprouver une réelle attirance pour l'islam. On peut parler de véritable islamophilie.D'aucuns considéraient le monde musulman et l'islam en particulier comme le rempart contre la nouvelle civilisation consumériste occidentale caractérisée par le matérialisme, l'individualisme, le narcissisme, la pornographie.

Le basculement de perception et de perspective intervient au début des années 1980.L'un des premiers intellectuels français à critiquer et dénoncer cette islamophilie ambiante est Jacques Ellul.Ce savant issu de famille juive, mais converti au protestantisme, se disait bouleversé par l'islamophilie grandissante. Il considérait que la France faisait preuve d'une tolérance béate à l'égard de l'islam et des musulmans.

Dès ses premiers écrits islamophobes, Jacques Ellul présentait l'islam « comme une religion totalitaire fondée sur la notion de droit divin à caractère non évolutif ».

Dans la préface du livre de Bat Ye'or The Dhimmi. Jews and Christians under Islam (conditions des juifs et des chrétiens vivant dans une société musulmane), Jacques Ellul, sioniste notoire, pour inciter les Français à se méfier de l'islam « en raison de son inclination à dissoudre l'identité des non-musulmans », écrit : « Nous sommes avertis par-là de la façon dont seraient traités ceux qui y seraient absorbés ». Il affirmait que les textes coraniques conduisent à privilégier la guerre sainte, quand les conditions sont jugées favorables. Il accusait les jeunes musulmans des banlieues d'être le fer de lance de l'antisémitisme. De la judéophobie.

L'islamophilie conduit à la judéophobie, répétait-il. Autrement dit, les juifs de France feraient les frais de l'islamophilie, à travers notamment l'antisionisme.

Selon Jacques Ellul, l'attirance pour l'islam a pour contrepartie inévitable un «certain mépris pour les juifs et le judaïsme». Selon ce sioniste invétéré, l'islamophilie conduit inévitablement à l'amenuisement de «la culpabilité envers le peuple juif » et, surtout, à l'effacement mémoriel de la shoah. Car, selon ce sioniste, «les Français islamophiles, laïcs ou chrétiens, en même temps qu'ils deviennent amis des musulmans ils deviennent automatiquement ennemis des Israéliens».

Sur le plan sécuritaire, jusqu'aux années 1980, une majorité de la population française s'accordait à expliquer la cause de la criminalité par la propagation de «l'irréligion généralisée» qui détruit «les principes traditionnels de la morale».

Aucune religion n'était associée à la délinquance, à la criminalité, au terrorisme. C'était une hérésie.

Au vrai, le renversement paradigmatique dans l'explication des causes de la criminalité intervient à la charnière des années 1980-1990, favorisé par la montée du racisme anti-Arabe et la flambée de l'islamophobie. Phénomènes xénophobes instillés par les médias, les organisations politiques de droite et d'extrême droite, manœuvrées par le sionisme.

La perception négative du niveau d'intégration des musulmans en France, tout comme de l'incompatibilité supposée de l'islam avec les «valeurs de la République», date en effet de cette époque. Elle a commencé dans les années 1980, à la faveur de l'essor vertigineux du lobby sioniste imprégné de suprémacisme et d'islamophobie. Une idéologie sioniste exogène importée d'Israël, pays déjà en voie de fascisation et de guerre déclarée contre l'islam et les musulmans.

Fondamentalement, en France, la stigmatisation des Français musulmans et la haine de l'islam sont corrélées à l'implantation du sionisme conquérant et dominateur. Au reste, c'est à cette époque que la laïcité a été érigée en arme de guerre contre les Français musulmans. Pour les empêcher de s'exprimer librement, de s'affirmer socialement, de se renforcer politiquement, il fallait les stigmatiser et les criminaliser. Notamment en les assignant à leur fantasmagorique religiosité. A leur religion, pour mieux souligner leur prétendue arriération civilisationnelle.

Le Français d'origine maghrébine ou subsaharienne a beau partager 99% de son mode de vie avec son compatriote ou concitoyen «de souche», notamment par l'exercice du même métier, la possession de la même instruction éducative, la même formation professionnelle, le même cursus universitaire, le même diplôme, la même habitation (pourvue des mêmes commodités), l'usage du même transport individuel (voiture) et commun (bus, métro, train), les mêmes habits, les mêmes goûts musicaux et cinématographiques, la même passion pour la littérature française, pour le sport (notamment le plus populaire : le football), l'opinion publique française, conditionnée par les médias inféodés aux puissants, l'assigne à sa religiosité, y compris quand il est laïque ou athée. Par préjugés racistes et stéréotypes culturels, amalgames identitaires, le Français conditionné perçoit tout basané ou Noir subsaharien comme musulman. Voire islamiste. Terroriste.

Ainsi, de nos jours, en France, par la faute des médias et des politiciens biberonnés au racisme et enivrés de sionisme suprémaciste, qui dit musulman dit islamiste, dit terroriste.

Qui dit jeune d'origine maghrébine dit délinquant. N'est-ce pas ainsi que sont perçus et traités les Palestiniens par les juifs sionistes d'Israël? Au point d'être le plus normalement du monde animalisés, déshumanisés, massivement massacrés ?

Tout comme elle associe délibérément terrorisme et islam, comme nous l'avons souligné plus haut, ces dernières années, en matière d'insécurité, la propagande bourgeoise et sioniste établit systématiquement un lien entre criminalité et islam. Insécurité et musulmans. Qu'en est-il en vrai ? Y a-t-il une corrélation entre la flambée de la délinquance et l'islam, entre explosion de la criminalité et immigration, comme le laissent entendre les médias et les politiciens français ?

Nous allons apporter la preuve du contraire, c'est-à-dire l'absence de corrélation entre islam et délinquance, criminalité et migrants, par l'exemple du département français de la Guadeloupe et des Etats-Unis.

Département français d'une superficie de 1 600 km², la Guadeloupe est située à presque 7 000 km de Paris. La population s'élève à quasiment 400 000 habitants. Les habitants de la Guadeloupe gagnent en moyenne 2 087 euros nets par mois, soit 25 050 euros nets par an. 1 800 euros en moyenne pour les ouvriers.

Par ailleurs, au point de vue touristique, avec ses plages paradisiaques, ses paysages dignes d'un décor de carte postale, l'île de la Guadeloupe est un véritable jardin d'Eden.

La religion dominante en Guadeloupe est le catholicisme, pratiqué avec ferveur. Les Guadeloupéens sont très pieux et fréquentent assidûment l'église. Aussi, les enfants reçoivent-ils forcément une éducation religieuse familiale très marquée. Hormis les catholiques, sont présents également sur l'archipel d'autres mouvements religieux, notamment la communauté hindoue, les méthodistes, les adventistes, les témoins de Jéhovah, etc. Donc, la religion chrétienne est très prégnante en Guadeloupe. La foi joue un rôle fondamental dans la vie des habitants de l'archipel. Elle structure abondamment la société.

Pourtant, en dépit de cette prégnance religieuse chrétienne, la société guadeloupéenne est en proie à une violence protéiforme endémique, à une criminalité structurelle alarmante. Depuis une décennie, la Guadeloupe, brutalement et violemment, sombre dans la criminalité. La délinquance est structurellement plus importante.

Les cas de violences intrafamiliales, d'agressions parfois mortelles sur la voie publique, ou encore les faits divers lies aux trafics de drogues sont en constante augmentation. Il ne se passe une semaine sans fusillade, ni règlement de compte, ni agression. La recrudescence de l'insécurité n'est plus qu'une impression, dans l'archipel, c'est une dramatique réalité. Les trafics d'armes et de drogues sont en constante augmentation.

La Guadeloupe, département français, aux habitants élevés dans la religion chrétienne, dépourvu de toute immigration, est pourtant gangrenée par la violence, orchestrée par une jeunesse désœuvrée et à la recherche d'argent facile. La Guadeloupe, en particulier Pointe-à-Pitre, est ainsi devenue un coupe-gorge», selon son maire Harry Durimel. «Avant, c'était 12% de mineurs dans la commission des délits et maintenant c'est 38% des faits délictueux», a déclaré l'élu. Le 24 mars, désespéré et découragé par la flambée des violences urbaines et les actes de violence armés, parfois mortels, Harry Durimel avait menacé de démissionner. Il s'est ravisé à la suite de la décision du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin d'instaurer pendant deux mois un couvre-feu pour les moins de 18 ans.

Selon la préfecture de Guadeloupe, l'archipel compte «six fois plus d'homicides, neuf fois plus de tentatives d'homicides – dont la moitié par armes à feu – et 20 fois plus de vols à main armée que la moyenne nationale». Or, de ces statistiques relatives à la criminalité en Guadeloupe, aucun média n'en fait état. Les médias préfèrent focaliser leurs projecteurs sur la criminalité de Marseille et du «93». Et pour cause. Ces deux départements (13 et 93) concentrent une forte population française et immigrée de confession musulmane. Par cette focalisation sur ces deux départements à forte population musulmane, l'amalgame entre délinquance et islam est plus aisé à instiller, à inférer.

Pour sa part, la société étasunienne se caractérise également par la prégnance de la religion. La ferveur et la piété de ses habitants. La place de la religion dans la société américaine demeure omniprésente.

Un président qui prête serment sur la Bible, une devise qui proclame «In God we trust» et qu'on retrouve sur la monnaie, des millions de fidèles qui communient chaque dimanche dans les églises, autant de symboles témoignant d'une religiosité omniprésente. Plus de 70% des Américains sont membres d'une Eglise.

Pourtant, les Etats-Unis détiennent le record en matière de criminalité. Selon les statistiques publiées par la police fédérale (FBI), les Etats-Unis ont enregistré plus de 21 500 homicides en 2020, soit près de 59 par jour. Un grand nombre de ces homicides est perpétré par des enfants âgés de 10 à 19 ans. Depuis 2012, il y a eu 3 865 fusillades de masse. Depuis 2020, il y a eu chaque année en moyenne presque 700 fusillades, soit plus d'une fusillade par jour, en majorité commises par des adolescents. 25 mineurs meurent chaque semaine par balle et 91% des enfants tués dans le monde par des armes à feu le sont aux Etats-Unis. Cette violence juvénile et infantile est autrement plus dramatique et meurtrière. Or, elle ne suscite pas le même émoi, le même effroi, la même indignation, la même fureur en France. Est-ce parce que ce fléau de la criminalité est répandu dans un pays chrétien et «démocratique» que les médias français l'occultent honteusement ?

Pour rappel, ce pays étasunien chrétien compte près de 2 millions de prisonniers. En effet, les Etats-Unis sont les champions du monde de l'incarcération. Ils affichent le taux d'incarcération le plus élevé du monde avec 655 détenus pour 100 000 habitants – presque 6 fois plus qu'en Chine. Ce pays chrétien compte un quart des détenus de la planète.

Les autres pays voisins, les nations sud-américaines réputées pour leur ferveur religieuse chrétienne, ne sont pas en reste. Dans ces pays, où les habitants sont élevés dans la piété catholique, la criminalité est devenue la seconde religion. Du Mexique à la Colombie en passant par le Honduras, on tue comme on prie, le plus naturellement du monde. On se livre au trafic de la drogue comme on va à l'église, de manière spontanée.

Pourtant, aucun média français (ou européen) ne s'est posé cette question souvent formulée quand la criminalité implique des individus de confession musulmane : on pourrait donc se demander si le christianisme n'est tout simplement pas criminogène.

Ainsi, fondamentalement, ces trois dernières décennies, ce ne sont pas les immigrés musulmans qui ont changé mais la perception des Français» à l'égard des musulmans. Des Français imprégnés de l'idéologie dominante bourgeoise et sioniste inoculée par les officines médiatiques, ces laboratoires de conditionnement des esprits. De nos jours, la majorité des Français n'appréhende la réalité de la société française, notamment la question de l'immigration et de l'islam, que par le prisme de l'idéologie nauséabonde dominante, teintée des pires préjugés racistes et islamophobesd'inspiration sioniste.

Certains immigrés algériens néo-colonisés reprennent à leur compte ces stéréotypes racistes et islamophobes. «Les Arabes posent des problèmes d'incivilités, de délinquance ; les musulmans envahissent trop l'espace public», colportent ces néo-colonisés.

«Les Anciens ne commettaient pas d'attentats, de violences, ni vols, ni crimes», écrit l'un de ces néo-colonisé. A contrario, déduction de ce commentateur zemmourien, «les Arabes et les musulmans de France d'aujourd'hui commettent des attentats, des violences, des vols, des crimes.» C'est abject.«Les islamistes ont créé le terrorisme en Algérie et l'ont transporté en France et en Europe.», ajoute-il. Un propos que ne renierait pas Zemmour : le terrorisme a été créé en Algérie et il a été importé en France. Ce n'est pas la France, par sa politique impérialiste belliqueuse et destructrice, qui s'est attiré les foudres des islamistes, ces combattants fanatisés fabriqués par les officines occidentales ; qui a importé terrorisme sur son territoire. «C'est l'attitude des musulmans qui ne respectent pas les lois, les coutumes des Français en tentant d'imposer leur religion.» On croirait entendre Jean-Marie Le Pen.

En 2023, en France, 84 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles (commises par une personne sans lien familial, ni conjugal). Et les femmes sont les principales victimes de ce type de violences sexuelles (viol, tentative de viol, agression sexuelle, harcèlement sexuel). Et plus de la moitié sont des mineures. Les auteurs de ces crimes sexuels sont majoritairement (96%) des hommes. Et ils sont quasiment tous des Français «de souche». Doit-on, par amalgame, déduire de ce phénomène de «terrorisme sexuel» commis par des hommes «Blancs» et, probablement, chrétiens, que tous les Français sont des détraqués sexuels, des violeurs, porteurs de mœurs sexuels dangereuses ?

De même, depuis 76 ans, les juifs sionistes d'Israël commettent des crimes abominables contre les Palestiniens. Et depuis deux ans, ils sont montés de plusieurs crans dans les massacres de masse par leur guerre d'extermination, opérations génocidaires qu'ils mènent contre les populations civiles palestiniennes. Accuse-t-on la Thora d'être responsable des massacres et génocide ? Cela donne-t-il le droit de maudire et de haïr tous les juifs, en particulier les juifs de France ? De considérer tous les juifs de France comme des criminels, des sociopathes ? Non.

Pourtant, c'est ce que font tous les commentateurs français avec les immigrés musulmans de France, stigmatisés, anathématisés, livrés à la vindicte populaire. «Les préjugés occupent une partie de l'esprit et en infectent tout le reste» et, surtout, le cœur et l'âme de nombreux français façonnés par l'idéologie nauséabonde dominante sioniste.