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Vieillissement de la population: Plaidoyer pour la création de services de gériatrie

par R. N.

Que ce soit pendant le Ramadhan ou le reste de l'année, les «personnes âgées ont besoin d'une prise en charge particulière» dans les structures hospitalières, a déclaré, jeudi, le Pr Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha Pacha, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3.

«Le problème de la gériatrie veut dire la gestion des personnes âgées qui décompensent en ces moments-là (Ramadhan, ndlr), et qui nécessitent une prise en charge hautement spécialisée, surtout si la personne peut faire un accident vasculaire cérébral (AVC). Une décompensation peut provoquer une insuffisance rénale aigue, ou bien un coma métabolique, qui nécessitent une prise en charge sérieuse et multidisciplinaire. Avec notamment un plateau technique pour pouvoir faire un scanner, un bilan biologique, pour que la prise en charge soit efficiente», ajoute le Pr Belhadj. Interrogé sur «l'inexistence de services de gériatrie» dans les structures hospitalières, l'intervenant, également président du SNECHU, a rappelé qu'en tant qu'universitaires, «nous avons demandé à créer un CES (Certificat d'études spécialisées)». «A la faculté de médecine d'Alger, il y a un projet de créer ce Certificat, c'est-à-dire de donner la possibilité aux médecins généralistes d'avoir un diplôme reconnu, celui de la gériatrie, avec un programme de formation permettant la prise en charge correctement des personnes âgées, notamment à travers les notions de l'éducation sanitaire et la prévention des complications », affirme encore l'intervenant. Selon lui, «les dernières statistiques de l'Office national des statistiques (ONS) prévoient qu'en 2030, on risque d'avoir plus de 5 millions de personnes de plus de 65 ans. Avec l'incidence des maladies métaboliques, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires et aussi le cancer, ces malades nécessitent, quand ils décompensent pendant le mois de Ramadhan, surtout s'ils arrêtent leurs traitements, ou qu'ils ratent un rendez-vous (médical, ndlr), d'être pris en charge». «Vous me donnez aussi l'occasion de soulever le problème des structures de santé de proximité qui doivent jouer leur rôle et d'aider les CHU à prendre en charge ces cas sérieux lorsqu'il y a une urgence médicale. Car au niveau des hôpitaux, souvent ces personnes sont accompagnées par des membres de leurs familles ou des voisins, et ça nous crée des problèmes de gestion au niveau des urgences», répond le Pr Belhadj. Pour gérer ces problèmes, au CHU Mustapha Pacha a été créé «un centre de tri». «C'est une sorte de polyclinique à l'intérieur du CHU, afin de soulager ces structures d'urgence spécialisées pour prendre en charge correctement les malades atteints de pathologies citées précédemment», précise encore l'intervenant. Sur le même sujet, Belhadj plaide pour la formation «d'infirmiers spécialisés, notamment en soins à domicile». Ceci permettra, selon lui, de «prendre en charge certaines pathologies à domicile», de «gagner un lit d'hospitalisation», et de «diminuer la charge pour les familles de se déplacer vers les structures hospitalières».