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Boxe - FAB: Lorsque le sport casse les tabous

par Adjal Lahouari

Vendredi dernier aura été une journée mémorable pour les sportifs algériens. Après l'élimination de l'équipe de football U18, le public a eu droit à de grosses satisfactions en boxe, avec une large moisson de médailles inespérée au départ, en fait un formidable tir groupé qui permet à l'Algérie de s'installer sur la troisième marche du podium, derrière la Turquie et l'Italie.

Devancer des nations sportives aussi fortes que la France, l'Espagne, l'Egypte, la Croatie et la Tunisie situe parfaitement la portée de cet exploit. La grande nouveauté, c'est de trouver la présence de boxeuses algériennes, une première dans les annales, tant cette discipline était réservée auparavant à la gent masculine.

Encore une fois, le sport a cassé un autre tabou avec ces filles médaillées et que personne n'attendait à un aussi haut niveau. Un expert dira même « que la boxe s'est démocratisée en brisant un véritable carcan et des réticences tenaces.»

Depuis qu'elle a été réglementée, la boxe a produit de grands champions, tous poids confondus, avec des styles différents. Le législateur a voulu lui donner ses lettres de noblesse pour qu'elle devienne « l'escrime des poings », visant à bannir les horribles et interminables pugilats du passé. En dépit de son succès planétaire, la boxe n'a jamais découragé ses détracteurs, qui évoquent les quelques drames survenus sur le ring et les séquelles post-carrière des boxeurs. Un journaliste a même réussi à trouver un jeu de mots, remplaçant l'expression « noble art » par « l'ignoble art ». En outre, les affairistes de tous bords ont multiplié les organismes mondiaux, les « combats du siècle », ainsi que les catégories de poids.

- De nouvelles perspectives

Malgré tout, la boxe continue à exercer de l'attrait auprès de la jeunesse comme l'atteste le nombre de pratiquants, de plus en plus élevé. L'Algérie a toujours produit de grands champions dont la plupart ne sont plus de ce monde. Mais gageons que ceux qui sont encore parmi nous doivent éprouver de la fierté à la vue des exploits de leurs prédécesseurs, sans oublier la divine surprise des filles. Après cette razzia, peut-on parler d'uns « école algérienne ? », tant il est vrai que notre pays a des similitudes avec Cuba, terre bénie de la boxe où nos représentants se préparent parfois. Il faut, bien sûr, louer les efforts fournis par ces pratiquants et leurs staffs techniques, le plus souvent dans l'anonymat et dans la sueur. Les observateurs estiment que la boxe se trouve devant de nouvelles perspectives qui favoriseraient son développement et son épanouissement.