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Maghnia: Des parents d'élèves et des enseignants tirent la sonnette d'alarme

par Cheikh Guetbi

Si les candidats au BEM et leurs familles vivent, après une année scolaire particulièrement intense, l'angoisse dans l'attente des résultats, chez l'association des parents d'élèves et les enseignants du lycée Bouazza Miloud (lycée 3), la préoccupation est toute autre : ils appréhendent la prochaine rentrée scolaire qui, faute de moyens d'accueil et d'encadrement suffisants, risque d'être compromise.

Deux membres de l'association des parents d'élèves, Oubachir et Ghazar, expliquent que de par la situation géographique de ce lycée dans une zone où la densité d'habitants est très élevée, ses ressources structurelles et humaines actuelles ne sont pas suffisantes pour l'accueil d'un nombre élevé de nouveaux élèves. Ils affirment que des classes accueillent jusqu'à 47 élèves cette année scolaire.

A souligner que ce lycée souffre de surcharge depuis des années ce qui contraint chaque année à la ventilation d'une bonne partie des nouveaux arrivants, habitant pourtant dans la zone de ce lycée, vers d'autres lycées notamment celui de Moufdi Zakaria qui lui est très éloigné. Craignant que cette situation s'aggrave davantage avec l'arrivée de nouveaux élèves, l'association des parents d'élèves et des enseignants ont tiré la sonnette d'alarme en avisant la direction de l'Education des contraintes et des conditions d'enseignement auxquelles seront confrontés les enseignants durant la prochaine année scolaire ainsi que des difficultés de déplacement que rencontreront les élèves orientés vers d'autres lycées.

Par ailleurs, selon nos interlocuteurs, le lycée Ahmed El Bayrouni (lycée 4) situé à l'Ouest de la ville vit la même situation, voire plus préoccupante.

Les 2.500 logements implantés à l'extrême Ouest sont venus compliquer davantage la surcharge de ce lycée. Le projet de réalisation d'un nouveau lycée à l'extrême Ouest pourtant programmé en 2014 pour faire face à la charge supplémentaire que la nouvelle cité sociale a engendrée, a été gelé puis dégelé il y a 2 années mais non lancé à cause de l'enveloppe initialement allouée qui s'avère insuffisante.

Nos interlocuteurs estiment que « si le lycée accueille un seul élève pour chaque 2 logements de la nouvelle cité des 2500 logements, le besoin s'élèvera à 1250 places pédagogiques, une charge à laquelle le lycée ne peut faire face ». Les représentants des parents d'élèves trouvent la répartition géographique des 5 lycées, pour certains, mal réfléchie et précipitée à l'image des lycées Moufdi Zakaria et El Khawarizmi qui sont proches et implantés hors de la zone urbaine. Enseignants et associations des parents d'élèves des lycées 3 et 4 ne se sont pas contentés de soulever le problème mais suggèrent des solutions. Diverses propositions sont retenues dont celle de la transformation du CEM Dari Ouassini en lycée. Celui-ci est selon le collectif des enseignants et de l'association des parents d'élèves tout indiqué de par son emplacement central, son importance spatiale et sa capacité structurelle pour alléger les contraintes et la pression auxquelles sont confrontés ces deux lycées.

Quant à l'école primaire Akid Abbès qui tourne avec la moitié de sa capacité, il est proposé de le transformer en collège pour accueillir les élèves du CEM Dari Ouassini. « Nous avons alerté toutes les instances de l'éducation et jusqu'alors l'on n'a reçu que des promesses», conclut M. Oubachir qui prévient que tout retard dans une prise de décision effective par les responsables du secteur de l'éducation risque de compliquer la situation actuelle.