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Rendez-vous raté ?

par Abdelkrim Zerzouri

Difficile d'envisager des vacances à l'étranger pour les familles algériennes. Ce n'est pas par manque de moyens financiers, mais dans les faits, les Algériens qui souhaitent passer leurs vacances hors des frontières du pays doivent prendre leur mal en patience et attendre encore un éclaircissement de l'horizon. Jusqu'à quand, alors que ce genre de voyages se préparent des semaines à l'avance ? Pour le moment, on peut réserver des billets aller sans retour confirmé, s'offusquent presque à l'asphyxie les voyagistes. C'est le plus grand problème auquel se trouvent confronté les voyagistes, et les touristes algériens en général, qui peuvent assez facilement réserver leurs places dans des vols internationaux au départ d'Algérie, alors que le retour reste ouvert, sans confirmation, en attendant la mise en œuvre commerciale, ou la mise en vente des billets, du programme des vols internationaux. Et encore, il faudrait réussir à s'assurer un siège dans l'avion retour avec une pression de la demande qui décourage plus d'un de tenter l'aventure. La Tunisie, qui attirait quelque deux millions de touristes algériens, avant la pandémie, reste inaccessible par voie terrestre en raison du maintien de la fermeture des frontières entre les deux pays voisins? Que reste-t-il pour les touristes algériens ? Le tourisme domestique. D'une part les devises resteront au pays, et d'autre part cela va promouvoir le tourisme intérieur, qui a toujours été boudé par les citoyens pour des raisons légitimes et fondées, notamment sur le plan des prix et la qualité des services. On ne sait pas ce que va donner cette initiative de l'ouverture des cités universitaires aux touristes mais, par expérience, les prix sont exorbitants pour les familles algériennes qui souhaitent passer quelques jours de détente dans une quelconque ville côtière du pays. Cela coûterait trois ou quatre fois le prix qu'on déboursera pour le même séjour « étoilé » en Tunisie.

Mais, paradoxalement, on ne fait rien pour attirer les touristes étrangers, ni même les membres de la diaspora qui souhaitent passer leurs vacances au pays, et qui se trouvent bloqués en raison du manque de places dans les avions et dans les bateaux à destination de l'Algérie. Cette année, malgré la levée des restrictions sanitaires, l'opération accueil des émigrés au niveau des frontières, d'habitude assez spéciale chaque été, avant la pandémie, bien sûr, personne n'en parle. Est-ce que les autorités sont dans l'incapacité de régler ces petits problèmes de navigation aérienne et maritime pour permettre aux citoyens de voyager à leur guise ? Si on répond par l'affirmative, cela serait tout simplement scandaleux, et si on pense le contraire, on accuserait ces autorités de restreindre la liberté de mouvement des citoyens. Est-ce qu'on ne regretterait pas cette récente période pandémique qui a entraîné la fermeture des frontières, et où personne ne souhaitait quitter son chez soi ? Vraiment, l'Algérie n'est pas au rendez-vous des vacances d'été.