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Football - Ligue 2: L'éthique sportive en question

par M. Zeggai

A une journée de la fin du championnat de Ligue 2, les dés sont presque jetés pour les deux billets donnant accès à l'élite. En effet, de nombreux résultats laissent planer le doute pour ne pas dire autre chose. Certaines équipes, pour une saison ou une autre, ont carrément faussé le championnat. C'est le cas du SC Aïn Defla, de l'USM Bel Abbès, de l'IB Lakhdaria et du CA Bordj Bou Arreridj. D'autres formations ayant assuré leur maintien, leur ont emboîté le pas. Aussi, des équipes, considérées comme des prétendants au titre, se fassent battre inexplicablement par des formations qui luttent pour leur survie. D'autres formations n'ont pas respecté l'éthique sportive misant sur des joueurs espoirs, se présentant même sans entraineurs, ce qui a donné lieu à diverses interprétations. Au fait, où est passé l'amendement des règlements de la FAF obligeant les clubs à aligner un certain nombre de titulaires lors des derniers matches de championnat ?

Nous n'accusons personne sauf que nous nous sommes référés à la réalité du terrain et à la logique du football. La situation risque de s'aggraver davantage puisque tout le monde sait ce qui se trame dans le football algérien «avec la complicité de certains dirigeants des clubs et managers de joueurs», nous a-t-on dit. Pire encore, c'est que ces dernières saisons, au vu et au su de tout le monde, l'éthique sportive a été totalement bafouée. En face, c'est le silence absolu des structures censées combattre ce genre de fléaux et mettre fin à certaines affaires scabreuses. Le silence est perçu comme étant une «complicité indirecte» par de nombreux observateurs. Sinon, comment expliquer ces décisions d'aligner des juniors et des remplaçants au cours des matches décisifs ? D'ailleurs, comment expliquer ces accusations entre certains présidents de clubs à l'approche de la clôture du championnat ?

La faute incombe à ceux qui ont pris la décision de changer le système de compétition sans aucune réflexion au préalable. Les mêmes membres du BF qui ont approuvé l'ancien système de championnat ont opté pour son changement lors de l'AG extraordinaire du 21 novembre 2021. Bizarre, n'est-ce pas ? Une preuve tangible que le football algérien est malade de ses dirigeants. Ce qui signifie que les décisions prises sont dictées par des intérêts personnels et non par une politique de développement de notre sport-roi. Aujourd'hui, on se demande quel est le rôle de la commission d'intégrité pour mettre fin à cette mascarade ? Va-t-on rester les bras croisés face à cette grave crise de gestion ? Des solutions urgentes et des décisions courageuses devront être prises pour mettre fin à ce que l'on peut qualifier de «massacre» du football national. L'Etat doit réagir devant les graves dysfonctionnements et les dérives qui affectent notre sport-roi, car il y va de l'intérêt du football algérien. En somme, seule une thérapie de choc pourrait contribuer à sauver le football national qui a inéluctablement besoin d'une profonde réforme, plus que jamais indispensable.