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Equipe nationale: La FAF, l'arbitrage et l'avenir de Belmadi

par M. Benboua

La fin était cruelle pour l'Algérie, mardi soir à Blida, Djamel Belmadi, lui, était inconsolable sur la pelouse. Les Verts venaient d'être privés du Mondial-2022 dans les dernières secondes des prolongations d'un match fou devant le Cameroun, qui a réalisé le hold-up parfait.

La désillusion était grande chez les Algériens partout à travers le monde. En voyant leur aventure dans cette 33e édition de la CAN-2021 prendre fin précocement, les coéquipiers de Mandi, avaient à cœur de tourner la page et de se projeter sur l'avenir, à savoir la Coupe du monde 2022. Mais cette ambition s'est avérée un luxe eu égard aux difficultés rencontrées par la sélection algérienne, depuis quelques temps, à se faire notamment respecter au niveau africain. Souvent dans ce genre de circonstances, une remise en question générale est inévitable pour tirer les enseignements nécessaires. L'importance de se relever après une telle désillusion est d'autant plus précieux, puisque le football est ainsi fait de hauts et de bas.

La FAF ne fait plus le poids en Afrique

L'image du sélectionneur Djamel Belmadi en pleurs à genoux sur le terrain illustre cette incroyable fin de match, pendant que les ?Lions Indomptables' bondissaient de joie partout. En revanche, l'arbitre gambien Bakary Gassama a quitté le terrain, avec la ferme conviction du devoir accompli: celui d'avoir privé l'Algérie du Mondial. Pour revenir un peu en arrière, il faut avouer que la nomination de l'arbitre botswanais Joshua Bondo et du gambien Bakary Gassama pour ces deux matches barrage, a suscité une grande inquiétude chez les supporters de l'équipe nationale algérienne. Les meilleurs arbitres du continent eux, ont été désignés pour des matches de moindre envergure, comme le Sud-africain Victor Gomes, où l'éthiopien Bamlak Tessema.

Or, au match aller et contre toute attente, botswanais Bondo s'est montré très correct à Douala, ne commettant aucune erreur fatale contre l'Algérie. A l'inverse, celui qu'on craignait le moins, Bakary Gassama a volé la vedette, mardi soir à Blida, s'avérant comme le principal adversaire des Verts sur le terrain après le Cameroun. Le sélectionneur national, n'a pas hésité à « tirer » sur l'arbitre de la rencontre en fin de match. « Je le dis aujourd'hui sans peur : ces arbitres ne respectent pas notre pays. Ils viennent ici, voient ce travail, et ne nous respectent pas. Ces deux dernières années, je n'ai jamais vu un seul arbitre qui ne soit pas agressif quand tu viens lui parler. Je ne cherche pas d'excuses, ce sont des faits. Ramy dans une sommation a eu un jaune. Leur gardien a pris du temps 50 fois et a eu un carton à la fin du match. C'est insupportable. Les arbitres le savent.

Certains, présents ici ou sur les plateaux télé aussi se réjouissent de ce qui s'est passé », a déclaré Djamel Belmadi. Aujourd'hui, la responsabilité de la Fédération algérienne (FAF) et son président Amara Charaf-Eddine est entièrement engagée, car tout le monde sait qu'en Afrique il ne suffit pas d'avoir une bonne équipe et un sélectionneur de renom pour espérer réaliser de bons résultats, les coulisses se taillant la part du lion au sein de la CAF. On ne dit pas cela sous l'effet de la frustration, même si elle est immense, mais l'intronisation d'Amara Charaf-Eddine, un inconnu du bataillon, à la place de Zetchi Kheireddine s'est avérée comme une erreur monumentale.

Qui veut la peau du sélectionneur ?

En poste depuis août 2018, Djamel Belmadi a vécu son second revers important après celui de la CAN-2021, lui qui avait réussi à donner à cette équipe une identité de jeu, et surtout rendre l'Algérie redoutable au tout point de vue. Il avait aussi à cœur de disputer ce Mondial en tant qu'entraineur du «team Algérie», lui qui ne l'avait pas connu en tant que joueur.

En conférence de presse d'après-match, les journalistes se sont empressés de demander à Belmadi s'il comptait démissionner de son poste. Encore sous le coup de la déception, le sélectionneur national, s'est montré lucide tout en laissant la porte ouverte à toutes les hypothèses. « Le jour où je sens que je ne serai plus utile pour mon pays, je me retire tranquillement. Je vais réfléchir comme il le faut dans les jours à venir, le plus important est que cette équipe nationale soit forte dans les prochaines années.

Les étapes par lesquelles on est passé doivent nous renforcer. Il faut juste continuer à travailler et améliorer ce qui n'a pas marché dans l'organisation de cette équipe, de cette Fédération », a indiqué Belmadi. Avant d'enchaîner : « Nous allons passer par des jours très difficiles, dans les jours et les mois à venir, ça peut durer un certain temps. Il va falloir se relever, c'est l'histoire du football.

L'Algérie reste une grande nation de football, il y a encore de belles choses à faire à l'avenir, avec ou sans moi. Je ne suis pas là pour accrocher un trône, et ne plus bouger. Je n'ai jamais pris cette fonction de cette manière. Il y a des chances que je fasse plaisir à beaucoup de monde, parmi certains journalistes, qui prêchent pour certaines paroisses, qui travaillent pour certains lobbys, et à qui je faisais certainement du tort ».