Dans le
répertoire des huiles sur cette terre, il y en a beaucoup sur le marché. On
compte des huiles végétales et des huiles animales utiles à notre bien-être. Il
y en a même qui sont minérale ou synthétique et qui sont utilisées pour les
moteurs mécaniques. Chez nous, tout le monde sait qu'on marche à l'huile
végétale pour se nourrir et faire cuire les aliments qu'on bouffe. Vous me
direz qu'il y a aussi l'huile d'olive en abondance, mais elle coûte très cher
pour les petits ménages. Toutes les huiles ne sont pas transparentes. «Ezite», c'est le symbole de la cuisine et tout le monde en
rêve durant les instants de pénuries. Aussi dans les moments burlesques et
huileux, tout ne baigne pas dans l'huile dans les raffineries et les huileries
du pays. Ça grince dans les engrenages de la cuisine et tout n'est pas bien
huilé pour aller de l'avant. Encore une fois, il n'y a pas d'huile dans la
burette et le moteur chauffe. L'huile de table fait des siennes et certains
commerçants spéculent sur l'huile devenue rare, au lieu d'huiler leurs
commerces en toute clarté. L'huile de moteur «kayene»,
mais l'huile de table s'est évaporée des étals. Le tournesol est à sec et la
pomme de terre n'est pas au menu ce soir. Même «el'mqalli»(les
poêles), ne sont pas bien lubrifiées et dégagent de la fumée. «Zitna fi dkikna» est un vieux
proverbe de la vieille qui signifie «binatna» et que
c'est un problème entre-nous. Dans ce présent
nourrissant, la restauration rapide a pignon sur rue et les bouquinistes
vendent leurs derniers livres de cuisine sans odeurs avant de baisser rideau.
Ça sent le brûlé en cuisine et les chefs cuistots jettent de l'huile par les
fenêtres. L'huile est le premier coupable parce que c'est un produit
inflammable. «Les grosses huiles» s'engraissent au nez et à la barbe des chefs
oléagineux. Les hommes sages disent toujours que : «La vérité est comme l'huile
: elle remonte toujours à la surface». «El m'hajeb s'khounine» (les crêpes épicées chaudes), ont une odeur
ragoutante quand elles inondent les ruelles de proximité. Les livres, les
revues et les journaux ne dégagent aucune odeur parfumée pour attirer les
affamés de lecture. Cela fait plus d'un mois, à chaque fois que je mets les
pieds dehors, madame m'interpelle sur le seuil de la porte «s'maatni, matensech zit !»(Tu m'as entendu, n'oublie pas l'huile). A ce stade
des pénuries répétitives, bientôt c'est le retour à «nosse
ritla zite ou r'boo ritla zite»
(1/2 litre ou 1/4 de litre) chez l'épicier du coin...