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Quid des nouvelles villes en Algérie ?

par El-Houari Dilmi

Desserrer l'étau autour de la capitale est devenu une urgence absolue. Conséquence directe d'une politique d'aménagement du territoire tatillonne, Alger est la première vitrine des dysfonctionnements dont pâtissent les grandes villes du pays. Le déplacement du centre administratif de la capitale vers l'intérieur du pays est un dossier qui a été souvent abordé, sans vraiment arriver à en faire un projet viable.

C'est ainsi que le dernier Conseil des ministres s'est penché pour revoir la fonction et des modalités de réalisation de la nouvelle ville de Boughezoul, y compris l'association des investisseurs privés pour le parachèvement de ce projet «avec une touche de développement civilisationnelle».

Le défi premier est de développer une politique d'aménagement du territoire pour desserrer l'étau démographique autour des grandes métropoles du Nord tout en favorisant la répartition spatiale de la population. Pour les aménagistes et les urbanistes, avec la création de la nouvelle ville de Boughezoul, cela peut servir de moyen de freiner l'exode des populations vers les régions métropolitaines du littoral et d'enclencher une dynamique de flux inverses vers les Hauts Plateaux.

Le «Master plan» de la nouvelle ville de Boughezoul, destiné à accueillir une population déplacée de plus de 300.000 habitants, a été plusieurs fois révisé depuis plus d'une décennie pour revenir encore une fois sur la table du Conseil des ministres. Aujourd'hui, il est question d'adapter ce giga-projet à la conjoncture actuelle et apporter des correctifs selon la nouvelle donne économico-financière du pays.

La révision du Schéma national d'aménagement du territoire (SNAT) a été abordée lors de la dernière rencontre gouvernement-walis et classée comme une «priorité», selon le PM, Aïmene Benabderrahmane. Le développement durable est aussi une politique efficiente d'aménagement du territoire dans le but de rééquilibrer le développement des villes et des zones rurales, grâce notamment à une réorientation des politiques publiques en faveur d'un désengorgement des villes du littoral au profit des Hauts Plateaux, du Sud et du Grand Sud, restés des territoires vierges.