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Commerce: Le ministre demande aux boulangers de «patienter»

par M. Aziza

Bien que l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) se soit démarquée de l'augmentation unilatérale du prix de la baguette de pain subventionnée à 15 DA et les appels dans ce sens, elle a, cependant, défendu le principe de revoir en priorité la marge bénéficiaire en augmentant le prix de la baguette de pain, hier, auprès du ministre du Commerce.

Les membres de l'UGCAA et de l'Union nationale des boulangers algériens persistent et signent en affirmant que les boulangers trouvent de grosses difficultés à tenir avec un prix de la baguette de pain à 10 DA.

Une réunion de dialogue a eu lieu, hier, dans le cadre des concertations liées à la prise en charge des préoccupations des boulangers, au siège du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations. Et ce, en présence des représentants de l'Union générale des commerçants et artisans, de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA). Etaient également présents, les représentants de différents départements ministériels concernés par ce dossier, dont le ministère du Travail, de l'Agriculture, l'Industrie et l'Environnement, des Finances et de l'Intérieur.

Le ministre du Commerce Kamel Rezig a affirmé la volonté des pouvoirs publics à prendre en charge toutes les préoccupations des boulangers, soulignant le rôle du dialogue continu avec tous les partenaires, en vue de satisfaire progressivement toutes les revendications exprimées.

C'est d'ailleurs ce que nous a confirmé Aissam Bedrissi, responsable et directeur de l'office à l'UGCAA, qui a souligné «la volonté des pouvoirs publics de vouloir prendre en charge sérieusement les revendications des boulangers». Il a précisé que «des instructions fermes ont été données par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Ben Abderrahmane pour la prise en charge, selon un calendrier préétabli, de l'ensemble des revendications des boulangers» en soulignant que «c'est une première après une vingtaine d'années de réclamation».

Le représentant de l'UGCAA s'est dit rassuré pour le moment et demande aux boulangers de patienter un petit peu. «Toute décision d'augmentation doit être prise par les autorités du pays en concertation avec les professionnels bien évidemment, non pas d'une façon anarchique et unilatérale», a-t-il insisté.

Notre interlocuteur a précisé que les membres de l'UGCAA et de l'Union des boulangers ont mis l'accent lors de cette réunion sur la revendication urgente relative à l'augmentation du prix de la baguette de pain à 15 DA. En soulignant qu' «à ce prix, on ne va pas ruiner les citoyens et on va pouvoir préserver des emplois et le métier de la boulangerie qui est en danger et en voie de disparition».

Et de préciser qu'on comptait 21.000 boulangeries sur tout le territoire et aujourd'hui il n'en reste plus que 7.000, selon les dernières données du Centre national du registre de commerce (CNRC). Et de souligner qu'aucune nouvelle boulangerie ne s'est inscrite au registre du commerce ces derniers temps.

Il a également indiqué que cette «augmentation étudiée» va sûrement permettre de réduire un tant soit peu le gaspillage. «On est à 8 millions de baguettes de pain gaspillées quotidiennement», a-t-il dit. Il faut dire que le sujet est sensible, atteste-t-il, mais il faut admettre que les boulangers trouvent de grosses difficultés pour tenir le coup avec une baguette de pain cédée à 10 DA.

M. Bedrissi a dénoncé les campagnes de dénigrement contre les boulangers lancées sur les réseaux sociaux et d'autres qui parlent au nom des boulangers en décidant à leur place des augmentations. Notre interlocuteur a demandé au nom de l'union, au ministère de l'Intérieur, de sévir et de traquer ceux qui sont derrière ces campagnes.

Des négociations ont eu lieu entre les différentes intervenants autour de la satisfaction de toutes les revendications des boulangers, dont la révision à la baisse de leurs charges en ce qui concerne les impôts, l'électricité et l'eau et l'importation d'équipements de boulangerie. Ce sont en fait «des revendications qui sont en discussion avancée, mais qui prennent du temps. Il leur faut des décrets et des textes de loi», nous dira le responsable à l'UGCCA, en insistant sur la question prioritaire, la révision à la hausse de la marge bénéficiaire sur le prix de la baguette du pain subventionnée.