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Relance de l'industrie: Les assurances du Premier ministre

par R. N.

Le 1er ministre et ministre des Finances a promis hier «une croissance de 15% dans le secteur de l'industrie par rapport au PIB dans les deux années à venir» et ce, «après un changement radical dans la structuration du secteur».

De 6% de croissance qu'il a annoncés pour cette année dans le secteur de l'industrie, Aymene Benabderrahmane a promis lors de la clôture de la conférence nationale de la relance du secteur en question qui a eu lieu hier au CIC Abdelatif Rahal, après trois jours de travaux, que l'industrie va rapidement enregistrer une croissance de 12% qui passera «à 15% dans les deux ans à venir». Ce taux de croissance sera selon lui enregistré, après «une refonte profonde du parc public industriel dans ses dimensions financières, économiques et sociales, la création d'une commission nationale pour les projets bloqués, l'évaluation des entreprises, leurs pertes et leurs profits, la prise de mesures nécessaires pour accompagner les projets en phase de réalisation, le recensement avant la fin de cette année des failles qui ont empêché l'exploitation du foncier industriel, l'élaboration d'une cartographie des produits industriels locaux pour les besoins du marché national et pour l'exportation, la révision des mesures incitatives et leur redistribution à travers les régions du pays, la révision de la dépense fiscale».

Ces nombreux chantiers seront inscrits, a-t-il dit, «dans une démarche de relance globale intersectorielle» pour la mise en œuvre de laquelle il s'est engagé à «redonner confiance aux gestionnaires publics et privés et aux investisseurs avec l'aide des responsables centraux et locaux et la levée des obstacles devant les investissements et l'élimination de la bureaucratie administrative».

Refonte du secteur de l'industrie

Le 1er ministre a charpenté son discours sur la base de plus d'une centaine de recommandations qui ont été retenues par les 4 ateliers qui ont débattu pendant deux jours des problématiques liées entre elles et devant permettre la relance de l'industrie. Il a aussi étayé les décisions qu'il a annoncées en notant que «la dépense fiscale a atteint entre 2018 et 2019 au titre des investissements, 1.500 milliards de dinars soit 10 milliards de dollars mais sans aucune création de richesse ou d'emploi». Il a en outre fait savoir que le recensement du foncier industriel a déterminé 628 zones d'activités et 56 zones industrielles, le tout s'étend sur 67.000 hectares». Il existe selon lui 14.700 hectares de foncier qui n'ont pas été exploités. Pour lui «l'agence nationale du foncier industriel (dont la création a été annoncée par le président de la République) est la solution radicale pour instaurer la transparence loin des intervenants des différentes administrations». Il fera savoir par ailleurs que «les exportations hors hydrocarbures ont atteint cette année 4 milliards de dollars». Il a lancé une multitude de montants faramineux «octroyés par les banques entre 2019 et 2021 sous forme de crédits de réalisation de projets et crédits d'exploitation». Un nouveau mode de financement prendra essence, selon lui, à partir de l'entrée en Bourse des entreprises.

Avant lui, le ministre de l'Industrie Ahmed Zaghdar a annoncé «la mise en place d'un nouveau dispositif législatif pour mettre en œuvre les recommandations des ateliers».

Un recensement des compétences

Les rapporteurs ont fait lecture de toutes celles qui ont été retenues entre autres «la nécessité d'élaborer en premier des stratégies sectorielles devant converger vers une stratégie nationale, ceci pour «éviter le travail individuel et les décisions unilatérales», la levée des obstacles bureaucratiques, la mise sur pied d'un guichet unique «pour éviter que les décisions ne s'entremêlent pas», la création d'une plate-forme numérique «pour recenser tous les produits industriels locaux et importés», le recensement par l'Etat des investissements prioritaires et des secteurs compétitifs, l'obligation d'assurer la qualité aux produits locaux, fixer les conditions de partenariat avec les investisseurs étrangers notamment en matière de transfert de technologies, encourager les métiers d'exportation, la création de zones de libre-échange au niveau des régions frontalières, réformer le système bancaire et ouverture de succursales bancaires à l'étranger(?)». Les ateliers ont réclamé l'accélération des travaux pour la réalisation du port du centre Hamdania (Cherchell) et la création d'une zone de libre-échange à son niveau. Port qui s'étend, selon l'orateur, sur 2.000 hectares et possède 255 espaces logistiques.

Autres recommandations, celles au titre de la gouvernance économique, «éviter la révision répétitive de l'arsenal juridique, il faut une révision du système fiscal, diagnostic de tout ce qui a été entrepris par l'Etat en tant qu'actionnaire et régulateur, situer les missions et responsabilités de tous les acteurs dans le secteur, créer un fonds ou une agence pour la gestion des participations de l'Etat, création d'une plate-forme d'enregistrement de toutes les compétences du pays et sa mise à la disposition des conseils d'administration des entreprises pour qu'ils puisent les cadres dont ils ont besoin».

Le 1er ministre a annoncé la tenue «prochainement» des assises de l'agriculture et la sécurité alimentaire, du tourisme et des mines.