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Après leur rencontre avec le Gouvernement: Les walis au pied du mur

par R.N.

Le Premier ministre, ministre des Finances a annoncé, hier, la mise en place des ateliers pour les réformes au début du mois d'octobre et le recensement de la population avant la fin du premier semestre de 2021.

Ces annonces, Aïmene Benabderahmane les a faites dans son discours de clôture de la rencontre gouvernement-walis qui s'est tenue pendant deux jours au palais des Nations de Club des Pins à Alger. Il a tenu à demander en substance aux walis «d'appliquer scrupuleusement et rigoureusement les instructions et les recommandations de M. le président de la République qui constituent une véritable feuille de route pour le développement». Le Premier ministre a donné cette instruction, entre autres, aux walis en soulignant que «la feuille de route est le prolongement du plan d'action du gouvernement». Les ateliers qu'il compte mettre en place, dans quelques jours, plancheront, dit-il «sur les réformes en relation avec les politiques publiques et le développement local». Dans cet ordre, il a souligné la nécessité de «réviser les méthodes des choix des projets à initier, leur inscription, leur étude, leur suivi et leur réalisation pour éviter qu'ils ne soient réalisés dans la précipitation mais surtout réévalués quelques temps après leur inscription». Il a rappelé encore une fois qu'entre 2005 et 2020, «en 15 ans, cette réévaluation a coûté à l'Etat 8.900 milliards». «Dans les semaines prochaines, nous allons lancer un recensement économique au niveau des communes pour évaluer les moyens de chacune d'elles (?)». Un recensement qui a, note-t-il «un caractère stratégique parce qu'il permet d'avoir une base de données pour les politiques publiques nationales et locales». Ce qui exige, selon lui «la révision des politiques de développement local ainsi que leur financement». Il a fait savoir qu' «on est en train de récupérer tout le foncier qui n'a pas été exploité ou mal acquis». Il les a exhortés à «déployer des efforts pour la relance des secteurs économiques, tous secteurs confondus», en premier «assurer la sécurité alimentaire et la sécurité sanitaire du pays» et même «l'autosuffisance notamment en céréales».

Nouveau recensement de la population

C'est, a-t-il dit «la priorité des priorités pour la dignité du citoyen». Le schéma national de l'aménagement du territoire devra être, selon lui, «adapté aux exigences des régions et à l'application des programmes des wilayas et des communes». Le prochain recensement de la population qu'il annonce pour «avant la fin du premier semestre 2021», permettra, a-t-il dit, de «répondre aux revendications et aspirations des citoyens». Benabderahmane exige, pour la mise en œuvre des politiques de développement, «une décentralisation effective pour garantir plus de prérogatives aux communes». Il estime ainsi que «pour réussir le développement, il faut un suivi et un contrôle de l'administration locale». Il exhorte «les autorités locales à mettre en place des cellules d'écoute pour connaître les besoins des citoyens, lutter contre la bureaucratie». Il a appelé à cet effet, «à la numérisation du service public, à la promotion des investissements et à la facilitation de la gestion des structures publiques». Il souligne à l'adresse des autorités locales «il faut sortir des frontières de vos wilayas et communes pour pouvoir relier les réseaux des ressources en eau, des énergies (?), il faut qu'il y ait complémentarité économique et sociale entre les territoires». Il a, en outre, rappelé que «le gouvernement prépare une loi sur le partenariat public-privé, on va aussi réviser la loi régissant les structures publiques, avant la fin de l'année et le code des marchés publics avant la fin de novembre».

«Nécessité de prévenir les catastrophes naturelles»

Le Premier ministre a déclaré, par ailleurs, «on attend du ministère des Transports tous les dossiers pour pouvoir donner le feu vert au privé pour investir dans le secteur». Dernier point dans son intervention, les catastrophes naturelles contre lesquelles il recommande «la nécessité de l'élaboration de plans de prévention». Il a fait part de «l'obligation au gouvernement de réviser la loi 0420 relative à la gestion des catastrophes naturelles, avant la fin de l'année». Il a noté que «l'assurance CATNAT est obligatoire» parce que dit-il «entre 2005 et 2020 l'Etat a déboursé 5 milliards de dollars pour gérer les catastrophes naturelles». Le Premier ministre, ministre des Finances a pris la parole après lecture de près de 200 recommandations élaborées par les 5 ateliers mis en place, hier, au CIC. «Le gouvernement va suivre ces recommandations et adapter le cadre juridique pour leur mise en œuvre», a-t-il affirmé en assurant «d'une évaluation périodique de tout ce qui sera réalisé».

Les 5 ateliers ont planché sur «l'adaptation des programmes de développement local», «développement territorial équilibré ; entre l'ambition de relance et l'impératif d'attractivité» ; les voies et moyens pour la redynamisation de l'investissement, la création de richesses et des emplois durables», «la gestion des crises au niveau local : repenser les modes de prévention, de coordination et d'intervention» et enfin «refonte des modes de gestion des services publics locaux, à la croisées d'une démarche rationnelle, économique et efficace». Les thématiques ont été choisies pour «réaliser la relance économique, l'équilibre régional et la justice sociale», slogan de la rencontre gouvernement-walis à l'ouverture de laquelle le président de la République a donné plusieurs instructions aux responsables locaux. Demain, Tebboune va procéder au palais des nations à l'installation des 200 nouveaux membres du CNESE (Conseil national économique, social et environnemental) dont 20 nommés par la présidence de la république parmi eux Abdelkader Chiali l'ex-ministre des transports dans le premier gouvernement Djerad.