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Education: Une rentrée scolaire difficile

par M. Aziza

La rentrée des classes s'annonce, cette année encore, difficile. Bien que les indicateurs de la troisième vague de la Covid-19 ne cessent de s'estomper, mais selon les pronostics des spécialistes, une quatrième vague est inévitable.

Pour garantir une rentrée scolaire sans gros dégâts, et ce, en tentant de limiter la circulation du virus dans les établissements scolaires, le ministère de l'Éducation nationale a prévu de reconduire les mesures relatives à l'application du protocole sanitaire. Il mise également sur la vaccination du personnel de l'Education.

Le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belabed, s'est engagé, dans ce sens, à assurer les moyens nécessaires pour l'exécution du protocole sanitaire. Il a également affirmé en prévision de la rentrée scolaire, la réception de 473 nouveaux établissements scolaires, dont 303 primaires, 73 lycées, et 97 établissements d'enseignement moyen (CEM). Ce qui permettra de garantir le principe de la distanciation physique entre les élèves, et évitant ainsi la surcharge des classes ou plutôt des groupes. Plus de 10 millions d'élèves des 3 cycles de l'enseignement sont attendus pour cette rentrée scolaire. Pour certains syndicats, théoriquement et selon les engagements du ministère de l'Education, tout est prêt pour une rentrée scolaire dans les meilleures conditions possibles. Mais, disent-ils, «on verra sur le terrain». «Pour l'instant, il est bien trop tôt pour parler des points positifs ou des points négatifs », a affirmé à notre journal, Messaoud Boudiba, le secrétaire national chargé de la communication et de l'information au CNAPESTE. Il affirme que son syndicat et d'autres formations syndicales ont tous décidé de réunir leurs conseils nationaux après une semaine de la rentrée pour faire «une évaluation exhaustive» sur la rentrée scolaire 2021-2022.

Pour Messaoud Boudiba «tout est prêt si on se réfère aux déclarations des responsables du ministère de l'Education notamment en matière de moyens». Et d'enchaîner «la chose qui devrait, peut-être, poser problème, c'est la surcharge du volume horaire pour certains enseignants, car la tutelle n'a pas encore évoqué la création de postes budgétaires ou d'éventuels recrutements».

Pour Abdelouahab Lamri Zegar, porte-parole de l'Union nationale du personnel de l'Education et de la Formation (Unpef), le ministre de l'Education s'est engagé à régler ce problème, affirmant que les cadres de son secteur vont pouvoir trouver des solutions selon les besoins dans chaque établissement. «Ils vont sûrement faire appel aux vacataires, car ils n'ont prévu pas, à notre connaissance, un plan de recrutement de nouveaux enseignants pour le moment», ajoute notre interlocuteur.

Pour ce qui est de la campagne de vaccination anti-covid engagée au profit du personnel de l'Education, Lamri Zegar a affirmé que malheureusement sur les 740.000 fonctionnaires de l'Education, seuls 10% ont été vaccinés, pour le moment. Il a ainsi justifié «ce faible taux » par «l'absence de grands moyens de vaccination, en matière de doses de vaccins et en matière de personnel médical chargé de la vaccination, à travers le territoire national et pas seulement dans les grandes villes».

A noter que le gouvernement a décidé, en coordination avec le ministère de la Santé, de permettre le déplacement des médecins, dès la rentrée scolaire, prévue aujourd'hui, dans les établissements scolaires pour permettre aux employés du secteur de se faire vacciner sur leur lieu de travail.

Pour le porte-parole de l'UNPEF, cette décision va sûrement permettre de faire augmenter le taux de vaccination parmi le personnel des établissements scolaires. Il affirmé, par ailleurs, que son syndicat réunira son conseil les 28-29-30 pour faire une évaluation de la rentrée scolaire. M. Zegar a évoqué, avec regret, le retour probable des mouvements de grève dans le secteur de l'Education à partir du mois d'octobre, et ce, en l'absence de réponses aux multiples doléances du personnel de l'Education qui souffre, au même titre que l'ensemble des fonctionnaires de la dégradation fulgurante du pouvoir d'achat.