Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

A quelles nouveautés s'attendre ?

par Abdelkrim Zerzouri

Les élections locales arrivent à grands pas sans emballer outre mesure la classe politique. La récente audience accordée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, est annonciatrice de l'approche de cet important rendez-vous électoral, le dernier pour parachever l'installation des nouvelles institutions constitutionnelles. Ainsi, suite à l'entretien qu'il a eu, jeudi dernier, avec le président de la République, M. Mohamed Charfi a déclaré que les discussions ont porté, en sus des aspects juridiques et logistiques, sur les préparatifs des prochaines élections locales «en vue de la consolidation du processus de renouvellement des institutions de l'Etat algérien sur des bases solides».

Après les législatives du 12 juin dernier, la prochaine étape concernera, donc, le renouvellement des Assemblées locales, en respect de l'agenda politique auquel s'est engagé le président de la République pour opérer un changement à travers le renouvellement de l'ensemble des institutions constitutionnelles. Aucune date n'a été avancée par le concerné pour la tenue de ces élections, mais cela devrait avoir lieu à la prochaine rentrée sociale. La hiérarchie issue des dernières législatives sera-t-elle respectée ou assistera-t-on à un chamboulement dans le classement des forces politiques après le vote de ces élections locales ? Dans la tradition des scrutins passés, les mêmes vainqueurs des législatives dominent les locales. Mais la bataille sera rude lors des prochaines élections locales entre candidats indépendants et candidats partisans notamment. Les locales sont réputées pour leur ascendant de proximité, et qui pourrait mieux que les indépendants influer, dans ce contexte, sur le choix des électeurs ? Arrivant en deuxième position après le FLN lors des dernières législatives, les indépendants pourraient damer le pion à tous les partis politiques lors de ce prochain rendez-vous électoral.

Et il reste encore d'autres inconnues qui planent sur ces élections locales, particulièrement concernant le maintien ou l'abandon des positions de boycott des partis qui ont tourné le dos aux législatives ? Y aurait-il du nouveau sur le plan réglementaire ou de la participation de ces partis aux prochaines élections locales ? Rien n'a été décidé pour le moment, du moins publiquement, puisque ces partis devraient faire une déclaration politique sur ce plan, au moment opportun certainement, et cela conforte l'idée qu'en politique, aucune position n'est totalement immuable. Souvent, les formations politiques, qui sont amenées à boycotter les législatives ou même les présidentielles, souhaitent garder des liens étroits avec les populations à travers leurs représentants au niveau des Assemblées locales élues. Quant au taux de participation des électeurs, il sera, selon toute évidence, un peu plus élevé que celui enregistré par les dernières législatives, comme de tradition, sans influer légalement sur le cours des évènements, comme toujours.