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Les cas de plus en plus nombreux: Covid-19 : Situation alarmante

par Houari Barti

Les spécialistes sont unanimes. La situation est très inquiétante. Le nombre de personnes atteintes du COVID en Algérie est depuis quelques semaines en constante augmentation avec l'observation de cas très sévères à cause notamment l'apparition de nouveaux variants plus virulents du virus. Seuls mots d'ordres : respect stricte des mesures de prévention et appels à une vaccination à plus grande échelle de la population.

Ce sont en premier lieu les immunologistes qui tirent la sonnette d'alarme. Rien que durant la dernière semaine, le nombre de personnes contaminées sur le territoire national a augmenté de plus de 22%, passant de 369 à 475 cas par jour. «Nous sommes plus que jamais interpellés par cette nouvelle vague et nous appelons tout le monde à suivre le protocole sanitaire et à se faire vacciner», a alerté le Professeur Salah Sofiane, Chef de service immunologie à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger.

Il s'agit d'une inquiétude exprimée par l'ensemble des participants aux 9èmes journées d'immunologie, organisées, avant-hier, à Alger, qui n'ont pas hésité à tirer la sonnette d'alarme, en étant unanimes à mettre en garde la population, le personnel de la santé et les pouvoirs publics contre «le relâchement» observé durant ces derniers mois.

Belguendouz Houda, professeur en Chimie-biologie à l'université de Bab-Ezzouar prévient pour sa part sur les «formes sévères» mais aussi sur les séquelles que peuvent engendrer «les formes légère et modérée». «On ignore toujours quelles sont les retombées de ces contamination à moyen terme», indique-t-elle en laissant augurer qu'une personne «peut attraper le virus et ce n'est qu'après une année qu'elle se rendra compte des séquelles avec des problèmes musculaires et articulaires».

Le relâchement constaté parmi la population résulte du fait qu'on croit, à tort, que la pandémie est derrière, que le virus est en train de s'estomper. Or, ce n'est pas du tout vrai. Bien au contraire. Le virus sévit toujours et il est même plus dangereux. Dans certains pays, le nouveau variant «Delta» fait des ravages avec un nombre de morts important. L'OMS avertit et parle d'une recrudescence à «un rythme alarmant» en Afrique causée par ce variant. Pour les spécialistes, la vaccination et la prévention restent le seul rempart contre le virus.

Du côté des instances sanitaires, et afin de mieux gérer le flux des malades, particulièrement au niveau des services COVID des établissements hospitaliers de la région d'Alger, une instruction écrite du directeur de la santé de la wilaya, interpelle les responsables de ces structures à limiter les hospitalisations des malades du COVID aux seuls «cas graves» ou présentant des complications. La règle est donc de suivre sa médication à domicile. L'hospitalisation étant réservée aux cas graves nécessitant une observation et une assistance spécialisées. Dans cette même instruction, les directeurs d'établissements hospitaliers sont tenus de procéder à l'augmentation du nombre de lits consacrés aux malades au niveau des services COVID à 100% de leurs capacités dans un délai qui ne doit pas dépasser la date du 8 juillet. Il est à noter que nombre de spécialistes de santé publique sont d'avis que l'Algérie fait bel et bien face à une troisième vague de Covid-19. Les salles de réanimation au niveau des hôpitaux d'Alger, Blida et Tipaza sont débordées, et de nombreux malades se présentent aux urgences des hôpitaux dans un état grave, est-il par ailleurs constaté.