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Aïn El Turck: Des locaux commerciaux livrés à l'abandon et au squat

par Rachid Boutlelis

Répartis à travers trois sites, essaimés dans le chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck, les 370 locaux commerciaux, qui ont englouti des milliards pour leur réalisation plus d'une décennie auparavant, suscitent un mélange de sidération et de sarcasme chez les habitants demeurant dans leurs abords immédiats. Ces derniers dénoncent en effet leur squat par des familles sinistrées et/ou par des marginaux.

En effet, selon le constat établi par Le Quotidien d'Oran, ces locaux de commerce, qui ont fait couler beaucoup d'encre et dont la confection des listes des bénéficiaires près de huit années auparavant a provoqué des troubles, semblent malheureusement avoir tendance à se transformer en bidonvilles.

Il importe de noter qu'en 2015, des protestations ont éclaté après la confection des listes de ces locaux, qui ont été inscrits dans le cadre des dispositifs Ansej, Cnac et Angem. Les postulants du chef-lieu, mais aussi ceux des trois autres communes de la daïra d'Aïn El Turck, qui ont introduit des recours en constatant que leurs noms n'ont pas été portés sur les listes en question, avaient exprimé leur colère lors d'un rassemblement devant le siège de l'APC. Les responsables locaux de l'époque ont fait remarquer aux protestataires que « les listes des bénéficiaires ont été établies, d'un commun accord avec les comités de quartier », dégageant ainsi leurs responsabilités dans cette situation baroque. Les mécontents, qui ont affirmé répondre aux critères exigés, ont dénoncé le fait que leurs noms eurent été gommés de la liste initiale, qui a été affichée quelques mois auparavant, avant d'être carrément annulée suite à des troubles. Ces derniers ont pris à partie les initiateurs des listes en question pour dénoncer leur marginalisation.

Finalement, les décisions d'affectation ont été reportées à une date ultérieure en attendant les réponses des recours introduits par les postulants, qui s'estiment lésés. Nombre d'entre eux, notamment ceux domiciliés dans les communes de Bousfer de Mers El Kébir et d'El Ançor, se sont interrogés « pourquoi l'emplacement de ces locaux commerciaux a été décidé uniquement au niveau du chef-lieu. Et qu'elles sont les raisons qui ont empêché de faire bénéficier d'un quota chacune des communes de cette daïra » ? Notons dans ce contexte que les graves troubles qui ont éclaté, à cette époque, ont été marqués par les tentatives de suicide de deux manifestants et ce, suite au premier affichage de ces très controversées listes des bénéficiaires de locaux commerciaux.

Il y a lieu de rappeler que lors de cette protesta, les manifestants ont assiégé le siège de l'APC, perturbant ainsi le bon déroulement du travail dans les différents services durant près d'une semaine et ce, au grand dam des administrés, qui ont été durement pénalisés par cette situation de déliquescence.

Du coup, la décision de la délocalisation de l'actuel marché de fruits et légumes de ladite commune, a été renvoyée à une date ultérieure et ce, au grand dam des habitants domiciliés à l'intérieur et les abords immédiats, qui ne cessent de dénoncer les moult contraintes causées sur leur cadre d'environnement. Il est utile de souligner également que les locaux en question sont destinés à résorber un tant soit peu l'informel qui a pris des proportions démesurées dans cette partie de la wilaya d'Oran.