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El Tarf: El Kala se souvient de Djefel Torki

par A. Ouélaa

Comme chaque année, aux relents d'un pèlerinage, le peu de compagnons encore vivants célèbrent l'anniversaire de la célèbre bataille de Oued Echouk qui a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 Avril de l'année 1958 dans la wilaya de Souk Ahras pour s'étendre ensuite à Hammam N'Bail dans la wilaya de Guelma et dont c'est le 63ème anniversaire. Une bataille, qualifiée par les historiens comme l'une des plus virulentes et sanglantes batailles de la guerre d'indépendance.

Cette bataille, qui dura une semaine, a opposé le 4ème bataillon de l'ALN, transportant des armes ramenées de la frontière, après avoir traversé au péril de leur vie la ligne électrifiée Morrice que les Katibate des Wilayas 2 et 3 sont venues leur prêter main-forte et desserrer l'étau de l'embuscade que leur a tendu l'armée coloniale. Cette dernière, lourdement armée, en son sein 10.000 soldats aguerris dont des unités d'élite, armées jusqu'aux dents, ont usé d'une puissance de feu d'une rare intensité, mais qui n'a pu entamer le courage et la détermination des moudjahidine. Le prix payé par les moudjahidine lors de cette bataille, selon les témoignages recueillis par les historiens, fait état de 639 martyrs et plus de 300 morts et 700 blessés côté armée coloniale. Ce haut fait d'armes est demeuré encore vivace et aura marqué un tournant décisif dans la glorieuse lutte de la Guerre de libération. Cette bataille, considérée comme mère des batailles, a réuni les dignes fils de l'Algérie venus de différents wilayas dont ceux de la Base de l'Est.

Parmi ces martyrs, il y avait Djefel Torki d'El Kala, tombé au champ d'honneur, les armes à la main, à l'âge de 18 ans. Sur son décès en tant que martyr, c'est le non moins célèbre Salem Jiliano, chef du 4ème bataillon de la Base de l'Est, qui a émargé son acte de décès selon sa famille très, connue à EL Kala dont El Hadj Hocine Djefel, ex-sénateur, un notable très en vue dans la région d'El Kala.

Pour perpétuer le mémoire de ce valeureux martyr, la cité populeuse (ex-Gelasse) porte son nom ainsi que le lycée de Aïn Assel.

A El Kala, on n'a pas oublié les autres martyrs tombés au champ d'honneur dans les différentes batailles durant la glorieuse révolution pour l'indépendance. Enfin, pour rappel, la région d'El Tarf, dont la mémoire a été honorée par une stèle le 1er Novembre de l'année 2020, à côté de la place de l'Indépendance afin de leur rendre hommage.