Notre
précieux répertoire proverbial populaire déborde de dictons et d'expressions de
sagesse, issus de notre riche terroir plein de leçons de morale. Aussi, pour la
bonne cause, nous évoquerons cette fois-ci un proverbe prudent sur les risques
du mépris. Les plus sages d'entre nous ont toujours dit qu'il faut se méfier
des faux-semblants et que la minuscule brindille que tu méprises t'éborgnera «
el âamoud li testahza bih, yâamik », comme l'a affirmé
le proverbe populaire prévoyant. Une brindille, c'est petit et insignifiant,
mais c'est pointu comme une aiguille et c'est très douloureux, quand elle
pénètre par mégarde entre la chair et l'ongle ou dans l'œil. Un moustique,
c'est kifkif, c'est volant et minuscule dans la corpulence, mais cela fait très
mal, lorsqu'il nous percute au centre de l'œil. Egalement pour le scorpion,
c'est tellement petit qu'un rameau, mais c'est gorgé de venin, et quand ça
pique, on peut perdre la vie facilement pour l'avoir ignoré. Le sujet énoncé
ci-contre est figuratif dans son contenu, donc en allant dans le sens propre du
proverbe, il faut être vigilant dans la vie et anticiper tous ses gestes dans
les lieux où le danger est omniprésent. Le risque ne provient pas seulement du
côté de la puissance physique, mais il peut venir d'un être ou d'un objet
inférieur qu'on sous-estime à cause de sa taille ou de son apparence chétive ou
tout simplement qu'on est trop confiant vis-à-vis du danger. Dans le sens
figuré du proverbe, les individus grossiers et lâches ont toujours été
confiants et ont mésestimé leurs adversaires plus faibles, en les provocant
pour les ridiculiser gratuitement. Les plus sages se sont toujours méfiés de la
vie et des situations trop faciles. Les apparences sont souvent trompeuses et
la brindille que tu dédaigneras se manifestera un jour sur ton chemin sous
l'apparence d'un homme chétif ou d'un innocent animal, qui te feront regretter
ta confiance ou ton arrogance pour les avoir sous-estimés. «El âamoud li testahza bih, yâamik ». Pour cela, nos
proches nous recommandent toujours de prendre soin de nous, et de faire bien
attention lorsque nous sommes en face du danger. Nous adorons tous nous
rafraichir durant les moments de chaleur en nous baignant dans la mer bleue,
mais là aussi, il y a un vieux dicton qui nous met en garde contre l'eau qui
dort. On a souvent vu ou entendu dire qu'un tel a été emporté par une mer
démontée à cause de son mépris pour le danger. «Ma tehagarech!» s'écrient
toutes les personnes sages, en rappelant à leurs proches ou à leurs amis de ne
pas sous-estimer le danger. Tous ces accidents sont-ils les résultats de la
fatalité ou de nos errements ? Il ne faut pas prendre la vie à la légère.
Prenons le temps de vivre et de nous prémunir des dangers qui nous guettent
tout le long de cette existence. C'est à cause de notre précipitation que des
accidents domestiques mortels ont emporté beaucoup de personnes parce qu'elles
ont sous-estimé la dangerosité de l'électricité, des fuites de gaz et des jeux
d'enfants violents. «Fais bien attention à toi !
Ehrez rohok !» nous
préviennent à tout moment et à chaque sortie de la maison nos parents, qui
s'inquiètent pour nous. Dans ces moments épidémiques, il y a un proverbe qui dit: «Le mépris tue aussi bien que la maladie »; pour cela,
il ne faut pas sous-estimer le virus et faire fi des conseils et des mesures
sanitaires. Aussi, il est recommandé de se prémunir contre ce fléau de la
Covid-19 pour espérer échapper à la contamination.