La décision prise par le président de la
République de dissoudre le parlement, entre dans l'agenda du chef de l'Etat,
qui a promis de procéder à de nombreuses réformes politiques et
institutionnelles prévues et souhaitées par la présidence. Donc la dissolution
de l'institution législative et l'appel à des élections législatives anticipées
ont été différemment appréciées par les politiques, mais aussi par les
citoyens. Ces derniers se disent directement concernés par l'initiative
présidentielle, tant que celle-ci vise à apporter du sang neuf, aux instances
élues, une des revendications du Hirak, le départ
d'une assemblée reliquat de l'ancien pouvoir. Une APN décriée pour les
conditions dans lesquelles elle avait été choisie. Certains voient dans la
dissolution un éventuel nouveau départ, d'une Algérie en proie à des doutes sur
son avenir, ses choix et ses orientations. Après près de soixante ans
d'indépendance, l'Algérie amorce un virage crucial, dans l'édification d'un
Etat de droit, d'une gouvernance limpide et performante. C'est le souhait de
toute une population qui aspire que le pays soit doté d'organes politiques
représentatifs. Des gens approchés sont dans l'ensemble unanimes, quand il
s'agit de construire un Etat fort, dans ses institutions et dans ses pratiques
politiques. Les reformes qui se dessinent ne doivent pas se limiter au haut de
l'édifice de la pyramide institutionnelle, les citoyens espèrent que la vague
du changement pour une Algérie nouvelle touchera également la base du piédestal
politico-institutionnel. Ces mêmes citoyens revendiquent leur droit de designer les hommes et femmes qui auront à les représenter.
Très déçus des précédentes mandatures, d'un parlement où sont parachutés des
élus, triés selon les intérêts de milieux d'affairistes sans vergogne. Des
députés et des sénateurs qui n'ont jamais été au niveau de leurs missions,
affirment certaines voix. L'ouverture du parlement organe du pouvoir
législatif, devant de nouvelles compétences et aptitudes, à même de redonner la
confiance exigée, pour que la scène politique nationale retrouve sa quiétude et
sa plénitude. Il est de notoriété publique que le parlement jouera pleinement
son rôle de contrôle de l'action du gouvernement et faire soulever à celui-ci
les préoccupations de la population. La majorité dite silencieuse croit à son
implication dans les efforts du changement prônés par le président de la
République si toutefois, les conditions d'un véritable changement seront
réunies. La mutation du système politique passe inévitablement par le retour
aux valeurs fondamentales d'un Etat algérien construit autour d'un consensus
démocratique, la coexistence des opinions, l'ouverture et l'acceptation de
l'autre. Autrement dit, une Algérie qui s'élève au dessus
des brouilles idéologiques et partisanes, une Algérie bien ancrée à son passé,
postulant à un lendemain de prospérité et de reconnaissance envers ses enfants.