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«Monsieur propre»

par Hamid Dahmani

Le nom patronymique ou le nom de famille est un nom propre de personne qui distingue les êtres humains des autres noms d'animaux ou d'objets. On peut citer à titre d'exemples des noms propres de célèbres escrocs, de gangsters, de voleurs qui ont laissé leurs empreintes dans l'histoire, parce qu'ils portaient des noms propres notoires au sens du mot, tels que Les Dalton, Al Capone, Dellinger... qui en réalité n'ont pas fait beaucoup honneur à leurs noms patronymiques, à cause de leurs comportements blâmables aux yeux de l'histoire. Aussi dans le réel sombre de ce territoire soumis aux pires injustices, monsieur «propre», est une personnalité hors du commun, parce qu'Il porte un nom qui est sur toutes les lèvres. Ce bonhomme au nom sournois, bien connu des gens ordinaires, n'inspire aucune confiance, maintenant, sur la scène politique. Hier, la population n'avait d'yeux que pour cette espèce de grosses légumes qui faisaient la pluie et le beau temps. Mais la réalité a vite fait de rattraper et de démasquer ces propres à rien qui ont trompé l'opinion dans l'exercice de leurs fonctions, comme on témoigne les grands scandales qui ont secoué notre jeune République ces derniers temps. Le nom propre n'a plus de référence ni de signification dans le classement grammatical et social. La lettre majuscule n'est plus qu'un petit détail en lettre minuscule qui s'apparente à une virgule sur la page d'histoire. Le nom propre a perdu toute son assurance, au sein de la population flouée. Le nom malpropre est devenu un vulgaire untel après avoir été sali. Il a dégringolé de son perchoir d'autrefois. Dorénavant, les noms de ces malfrats ne s'écriront plus en lettre majuscule, juste pour les distinguer des noms respectueux qui n'ont pas trahi la Nation. Le nom perverti a perdu de son immunité et de sa grandeur parmi les autres noms qui se sont transformé en nom commun. Ils ont perdu leurs grades et leur dignité. Ces soi-disant «noms propres» qui nous représentaient hier, utilisaient leurs noms, comme des noms de guerre pour intimider, impressionner les plus faibles que nous étions et pour accaparer les biens de la République. Ces noms souillés ne s'écriront plus jamais en lettre majuscule comme le veut le respect de la règle éthique. Le nom propre a perdu sa principale lettre capitale officielle et il est redevenu un nom quelconque qui veut dire «wallou», dans le langage populaire. Le prétendu «monsieur propre» n'est plus un nom propre aux yeux de la règle grammaticale. Ces maudits usurpateurs ont faussé les lois électorales et la loi morale pour continuer à nous berner jusqu'à la fin des temps. Aujourd'hui ces messieurs qui se prétendaient très propres, croupissent en taule en compagnie d'autres noms de droits communs. Au fil du temps, certains «noms propres» se transforment et muent avec la saison. C'est comme le label publicitaire d'un produit de consommation devenu périssable avec le temps.