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LE BIENFAIT D'UN VIRUS

par Abdou BENABBOU

Quel que soit le prix à payer, tout le monde est d'accord pour soutenir qu'il faudra bien que la rentrée scolaire se fasse. Mais il est difficile de s'engager dans un achat quand on n'en connaît pas le prix et quand de surcroît on doit s'engager à prendre attache avec un marché vicieux et dangereux. Face à cette obligation kafkaïenne, les autorités publiques ont tout l'air de se démener pour sauver l'essentiel et les démenées ne sont pas de tout repos quand il s'agit de préserver des vies. Des avis et leurs contraires sont formulés dans une tentative de trouver un accord minimum pour lequel le gouvernement tient à impliquer tous les parents d'élèves et l'ensemble des syndicats concernés.

Pour une fois, un phénomène naturel mortel a offert à des parties souvent en désaccord d'aborder ensemble un problème épineux, sans préalables et sans arrière-pensées. L'occasion de confronter ainsi leurs arguments respectifs a la particularité heureuse de ne s'attacher qu'au primordial pour prémunir enseignants et enfance algérienne d'un mortel danger. Bien que les dispositifs à mettre en place pour une rentrée scolaire un tant soit peu sereine et qu'il ne faille pas occulter le casse-tête prégnant pour ce faire, les préoccupations forcément communes orientent pour une rare fois un pan important de la société vers la recherche de la préservation d'un intérêt commun. Cette recherche dépouillée des malentendus et des calculs sectoriels souvent politiciens, où chacun doit mettre sans arrière-pensées du sien, devrait recommander à tous les Algériens, acteurs politiques et économiques de s'intégrer dans des efforts similaires pour affronter la crise profonde devant laquelle l'Algérie doit faire face.

Le souci sérieux de préserver la vie des enfants ne diffère en rien de celui des dangers qui menacent le pays. La rentrée scolaire qui ne saurait tarder ne va certainement pas s'effecteur sans grands tracas et avec une évidence flagrante l'on doit déjà se convaincre qu'une année de scolarité est perdue. Mais cette perte que l'on ne pouvait éviter à cause d'un fléau naturel a prodigué la voie judicieuse pour préserver ce que les Algériens ont de commun.