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JS Saoura: Choisir la voie de la formation

par Adjal L.

Que ce soit en tant que président du club ou à titre de porte-parole, Mohamed Zerouati n'est jamais allé par quatre chemins pour clamer son mécontentement en termes clairs et directs lorsque la situation l'exige, quitte à provoquer des dégâts. Ce fut précisément le cas lorsque la LFP, après le cuisant revers subi suite au verdict par le TAS de Lausanne. Se basant sur cette décision, la Ligue a publié un nouveau classement fin août où la JS Saoura a été décalée à la septième place, précédée par l'USMA. Cette décision a provoqué le courroux des dirigeants Bécharis qui mettent en avant une argumentation logique et irréfutable. En effet, la JSS a terminé le championnat avec 33 points alors que l'USMA, même rétablie dans ses droits, n'en a que 32. La LFP a choisi d'appliquer « l'indice de performance », une application pompeuse et injuste. Aussi, Zerouati est dans son droit de défendre la place acquise sur le terrain et non grâce à un fumeux quotient qui a d'ailleurs provoqué les réclamations de l'ESS et du CSC. En effet, il est admis que cet indice n'est applicable que lorsque deux ou plusieurs clubs sont à égalité, ce qui n'est pas le cas entre la JSS et l'USMA. D'ailleurs, les instances du football national ont du mal à dénouer cette crise, et ce qui explique le retard pour désigner les clubs devant participer à une compétition internationale. Lorsque la JSS est apparue parmi l'élite, elle avait défrayé la chronique par ses bons résultats. Par rapport aux clubs de Ligue 1 de la capitale, la formation bécharie est astreinte à de fréquents et longs déplacements ce qui, au départ, constitue un handicap. Afin que l'équipe tienne correctement son rang, il a été procédé à un recrutement tous azimuts. Tous ses adversaires appréhendaient leur virée du côté de Béchar.

La barre technique a subi le même mouvement avec de fréquents changements. C'est là l'une des raisons de la baisse de régime de la JSS, car chaque entraîneur entend appliquer ses propres conceptions. Dès la moindre anicroche, c'est l'ingérence dans les affaires techniques. Or, toute équipe, pour obtenir de bons résultats, a besoin de stabilité, ce qui n'est guère le cas à la JSS où l'impatience demeure le défaut majeur.

La liste des joueurs et des entraîneurs recrutés ces quatre dernières années est très conséquente. Cette saison, outre le classement moyen en Ligue 1, les Bécharis n'ont guère brillé en Coupe arabe et en Coupe d'Algérie. « Les responsables de la JS Saoura devront investir d'abord dans la formation et non pas brûler les étapes. Les joueurs Khelifi, Akassam, Alaoui, Khoumani et Farouk Slimani (U21) sont les grandes découvertes de cette saison, ces derniers ont logiquement été promus en équipe fanion. Aussi, nous avons appris que le milieu offensif Ibrahim Farhi a été transféré vers le Club Africain (Tunisie). La JS Saoura, qui a été présente avec deux catégories U21 et U19 aux demi-finales des Coupes Algérie des jeunes, a prouvé qu'elle possède un vivier de jeunes talents, comme en témoigne aussi la première place de l'équipe réserve devant celles de l'ESS et du PAC ». Ce sont les lignes parues dans notre édition du 27 avril dernier.

Certes, recruter quelques éléments pour renforcer l'effectif est une nécessité mais point trop n'en faut. Les dirigeants de la JSS doivent s'engager résolument dans la voie de la formation et la promotion de ses jeunes en équipe fanion. Là au moins, il s'agit d'un investissement sûr qui réduira les dépenses de manière conséquente. Il faut se décider pour cette voie et faire preuve de patience. La progression est à ce prix. A la mi-septembre, deux joueurs seulement ont opté pour la JSS. Il s'agit de Derouche et Amrane (CABBA) et Belhamri (WAT). On est tenté de voir dans ce mercato un indice encourageant qui devrait rompre avec les anciennes habitudes.

Et maintenant, vivement le coup d'envoi du championnat pour vérifier le bien-fondé de cette nouvelle forme de gestion de l'effectif en place. Ce qui est certain, c'est que les Bécharis, avec l'expérience acquise ces dernières saisons, ne nourrissent aucun complexe face aux autres grosses cylindrées de Ligue 1.