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FAF - Consultation écrite: Incertitudes et confusion générale !

par M. Zeggai

Le 17 septembre dernier, l'assemblée générale de la FAF, en session extraordinaire, a voté un nouveau système pyramidal de compétition. Début juin, le MJS a diffusé une note adressée aux présidents des fédérations leur signifiant qu'il était interdit durant l'année d'une élection fédérale de changer ou modifier les statuts et les règlements intérieurs, toucher aux système de compétition et disciplinaires ou effectuer le moindre mouvement des cadres techniques mis à disposition par les autorités fédérales ou réactiver de structures sportives suspendues. Quelques jours plus tard, la même tutelle a carrément refusé à la FAF la tenue d'une AG extraordinaire pour décider du sort des championnats.

Devant cet état de fait, la FAF a opté pour la consultation écrite avec les membres de l'AG, une démarche approuvée par la FIFA et le MJS. En attendant, Mokhtar Boudina, président de l'observatoire national du sport, organe consultatif placé auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, a expliqué que dans l'absolu, la consultation écrite ne peut avoir de valeur juridique, quand bien même on est face à un cas de force majeure ou encore qu'elle ait été autorisée par la FIFA. « La consultation écrite n'est pas prévue dans les statuts et ne peut pas remplacer une AG.

Elle donne une légitimité pour prendre une décision, mais ne peut en aucun cas être une forme de délibération », a-t-il déclaré. Ce qui signifie que ce sera au bureau fédéral de prendre une décision définitive comme le stipule le règlement. Boudina, qui a affirmé que son organisme n'a aucune force de décision, estime que la démarche initiée par la FAF de recourir à une consultation écrite « n'avait pas de base sur le plan réglementaire ». Selon ses propos. « Quasiment tout le monde sait que c'est la troisième proposition, qui sera choisie avec la désignation des champions, des clubs qui accèdent mais sans relégation, car cela fait les affaires de tout le monde », a déclaré hier le président de la LFP, Abdelkrim Medouar sur les ondes de la radio. Par ailleurs, la JS Saoura a pris la décision de ne pas répondre au formulaire envoyée par la FAF et justifie cette décision par « l'intérêt populiste et les manœuvres faites par la FAF pour préparer des futures élections », lit-on dans la réponse des dirigeants de la JSS signée par Mohamed Zerrouati. Pour sa part, le MC Alger aurait opté pour une saison blanche. « Notre position va vers une saison blanche et la nécessité de penser à l'avenir », a indiqué Abdenacer Almas, président du conseil d'administration de la SSPA/MCA tout en soulignant que sa direction «défendra avec force les intérêts du club ». Mais, cette perspective très plausible est déjà en contradiction flagrante avec la circulaire du MJS n°264/2020 du 8 juin dernier, qui interdit tout changement de système de compétition durant la présente saison. En somme, c'est la confusion. Certes, la tutelle ne peut pas se prononcer sur le système de compétition qui relève des prérogatives de la FAF. « Mais, s'il y a un nouveau système de compétition, il ne peut être pris que dans le cadre du strict respect des statuts et des règlements généraux », a indiqué Sid-Ali Khaldi récemment à Oran, tout en réaffirmant qu'il n'existait aucun conflit avec la FAF.

En attendant donc la décision de l'AG et nommant des clubs, c'est l'incertitude qui plane. Aussi, le jeu de coulisses continue de porter de graves préjudices avec cette incompétence caractérisée de certains membres des AG. Aujourd'hui, la question est de savoir quelle sera la réponse de Sid-Ali Khaldi, si la FAF décide quand même d'aller vers un changement de compétition, qu'elle présente comme «transitoire» dans son communiqué ? D'autant plus que certains responsables de clubs n'arrivent pas à se mettre d'accord, du fait que chacun veut défendre ses intérêts. Et là, l'on se demande bien où sont passés ceux qui plaçaient la situation sanitaire du pays au-dessous de celle des clubs, lors des réunions régionales avec le président de la LFP ? « Certes, nous avons opté lors de nos réunions régionales avec la LFP pour une Ligue 1 avec 20 clubs, mais nous avons exigé une Ligue 2 de seize clubs avec maintien du statut pro », nous a révélé un président de club, qui a préféré garder l'anonymat. Certains nous ont fait savoir que la FIFA risque de s'autosaisir du dossier et prendre des mesures qui s'imposent ce qui sera considéré comme un affront pour l'Algérie. « Mais, la FIFA n'a pas droit de s'immiscer dans les affaires internes et de la loi algérienne, qui gère le sport en général et le football en particulier », a tenu à le faire remarquer un président de club. En tous cas, le football algérien est malade de ses dirigeants qui ne sont là que pour défendre leurs intérêts et autres avantages au détriment du football national. Pour sortir de cet engrenage, la seule solution est de procéder à un changement radical des statuts pour déterminer les critères des dirigeants et notamment ceux des clubs professionnels, qualifiés par certains spécialistes de «budgétivores». C'est là où une intervention politique devra contribuer à assainir le football algérien et surtout mettre en place des mécanismes de contrôle des deniers de l'Etat.

Aujourd'hui plus jamais, notre sport roi a besoin d'une véritable thérapie de choc.