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Hommage au jeune Karim assassiné à Canastel

par Mokhtaria Bensaâd

  «Un téléphone ne doit plus coûter une vie», c'est avec cette légende écrite sur les tee-shirt illustrée par un dessin représentant le défunt Karim Belmekki sur un smartphone et avec un cœur en sang, que des jeunes ont voulu rendre hommage à leur frère et ami lâchement assassiné, le 18 juillet dernier, par deux jeunes pour lui subtiliser son portable. Cet hommage a été rendu lors d'un rassemblement organisé ce jeudi devant la salle omnisports située à l'entrée de la forêt par le collectif «justice pour Karim». Le père et le frère du défunt ont pris part à cette manifestation qui s'est voulue une sonnette d'alarme tirée contre l'insécurité et les agressions qui règnent dans les quartiers d'Oran. C'est avec une grande émotion que le père de Karim s'est adressé aux présents, leur demandant d'abord de respecter les mesures sanitaires de distanciation pour éviter toute contamination au coronavirus. Bien qu'inconsolable pour cette perte, le père a lancé à tous ceux qui sont venus rendre hommage à son fils, «In Cha'ALLAH la mort de Karim sera un exemple et le début d'une Algérie nouvelle.

Une Algérie où tout crime sera puni. Nous demandons l'application de la peine de mort pour les crimes crapuleux. Nous sommes des honnêtes gens et nous volons avoir la possibilité de sortir et se promener en toute quiétude dans nos quartiers. Les personnes comme les assassins de mon fils n'ont pas de place dans notre société».

Dans son communiqué rendu public, le collectif a exprimé son ras-le-bol des agressions qui se sont multipliées ces derniers jours. Il cite le crime de Karim poignardé le 18 juillet et aussi l'agression d'une femme accompagnée par sa mère, âgée de 70 ans, le 17 juillet toujours dans le quartier de Canastel pour un portable. Le 14 juillet, une autre agression, cette fois-ci, un homme sorti pour faire son jogging à la forêt Canastel pour un smartphone également. «Trop, c'est trop ! Les familles n'osent plus sortir de peur d'être lynchés par des bandes de voyous prêts à ôter la vie de leurs proies pour un portable ou pour un simple billet de 200 DA», écrit le collectif dans son communiqué. Il appelle à l'application de la peine capitale. «Nous exigeons aussi des services de sécurité que les citoyens d'Oran puissent sortir en toute sécurité et dans la quiétude totale. Le crime sauvage dont a été victime Karim ne devrait en aucun cas se reproduire à Oran, ni dans une autre région de l'Algérie».