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FAF - AGEx: La réponse cinglante de Sid-Ali Khaldi

par R. S.

Coup de théâtre dans l'affaire de la demande d'organisation d'une assemblée générale extraordinaire par la FAF afin de se prononcer sur l'avenir des championnats de football. Hier, le ministère de la Jeunesse et des Sports a été sans équivoque et s'est clairement opposé à la tenue de cette AGEx. « La Fédération algérienne de football a sollicité une autorisation pour tenir une assemblée générale ordinaire en session extraordinaire. Cette démarche est considérée comme illégale, car ne correspondant pas à l'objet de son appel », a indiqué l'instance de Sid-Ali Khaldi dans un communiqué, précisant qu'une « AGEX ne peut être convoquée que pour trois raisons (selon l'article 29-6 des statuts de la FAF), modification du siège de la fédération, modification des statuts ou dissolution de l'association ». Pour le ministère, seule l'assemblée générale ordinaire (AGO), qui se réuni une fois par an, est compétente pour ces questions-là. « Si le but de cette démarche est d'organiser une large concertation avec tous les acteurs et la famille du football, cela reste possible sans avoir le besoin d'aller vers l'AG », ajoutera le MJS, qui a conclu par un rappel de son communiqué du 09 juillet 2020 dans lequel il souligne qu'il a été décidé de ne pas autoriser la reprise des entraînements «pour le moment», conformément aux recommandations du comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19. Une décision qui pourrait donner le tournis au président de la FAF, Kheireddine Zetchi, appelé encore à trouver une solution qui sauvera son système pyramidal ainsi que cette saison 2019 - 2020 pas comme les autres. Il faut dire qu'à la FAF, on tient à l'application du réaménagement du système pyramidal des compétitions, approuvé par les membres de l'AG l'année dernière. Certains observateurs estiment que cette décision de la FAF de s'en remettre à l'AG est considérée comme étant «une fuite de responsabilité», au moment où le président de la FAF affirme que «c'est une action réglementaire, démocratique et sereine». C'est clair, le bureau fédéral a voulu, par cette action, dégager sa responsabilité quant aux retombées sportives et éviter le courroux des clubs concernés par les différents enjeux. A notre humble avis, le fait de vouloir s'en remettre aux membres de l'AG pour décider du devenir du football était un acte suicidaire lorsqu'on sait comment fonctionnent les assemblées générales, sources de tous les maux du sport-roi algérien, en raison des jeux de coulisses. La preuve est visible comme l'atteste la grande confusion dans les travaux des assemblées générales où n'importe qui est devenu membre. Ces mêmes membres, qui ne répondent à aucun critère légal, ne viennent que pour approuver ou rejeter les bilans avec cette formule passe-partout de quorum non atteint, devenue marque déposée chez nous. Or, si la tenue d'une AG extraordinaire est aujourd'hui remise en question, la FAF se contentera-t-elle de passer par la concertation écrite ? Là, le président de la FAF a expliqué que «son instance a déjà pris attache avec la FIFA qui a donné son accord pour adopter cette formule dans un cadre réglementaire du moment que l'éventualité d'organiser cette AG est difficile». Alors, faut-il décréter une année blanche ou valider les résultats enregistrés jusque-là ? C'est la question sur laquelle devra trancher non pas les membres de l'AG, mais le bureau fédéral désormais.

Pour rappel, Sid-Ali Khaldi avait saisi toutes les fédérations pour leur rappeler «qu'il est formellement interdit de procéder à la moindre modification des statuts ou dans leurs règlements intérieurs à l'approche des assemblées générales électives. Nous avons donné des instructions à tous les présidents des fédérations de s'abstenir d'apporter tout amendement aux statuts, au code électoral, aux règlements généraux, au système de compétition et même à la nomination des cadres technico-administratifs mis à la disposition du ministère», avait déclaré le MJS lors d'une intervention à la radio nationale. Dans l'autre camp, les clubs professionnels, lors de leurs réunions régionales avec le président de la LFP, ont décidé à l'unanimité de ne pas reprendre les compétitions. Dans la foulée, selon un membre du bureau fédéral, Abdelkrim Medouar, qui a souvent changé de stratégie et de discours ces derniers mois, n'a pas cautionné la démarche du renvoi de cette affaire à une AG extraordinaire. Comme quoi, le conflit Zetchi - Medouar est profond. Le président de la LFP s'est même empressé de s'afficher avant-hier sur les plateaux de télévision avec l'ancien président de la ligue, Mahfoud Kerbadj, l'un des bras droit de l'ancien patron de la FAF, qui lui aussi a été poussé vers la sortie par Zetchi. C'est dire que Medouar est en train de frapper actuellement à toutes les portes pour espérer trouver du soutient pour bloquer «indirectement» le projet du changement du système de compétition décidé par la FAF. En somme, le flou persiste dans le football algérien au moment où la situation sanitaire est devenue préoccupante et même alarmante. «Nous sommes tout près du scénario des Italiens», pour reprendre une expression d'un responsable proche de la commission scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du coronavirus.