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Gouvernement: L'argent sale dans le collimateur

par Zahir Mehdaoui

  Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé mardi dernier une séance de travail consacrée à l'examen du projet de Plan national de relance socio-économique à soumettre aux prochaines réunions du Conseil des ministres, indique un communiqué de la présidence de la République. Le chef de l'Etat a instruit à cet effet le gouvernement afin de s'attaquer avec fermeté à l'argent sale qui gangrène le pays. Tebboune estime en effet que les détenteurs de cet argent sale « veulent entraver l'opération de changement radical, amorcée le 12 décembre dernier». La lutte contre l'argent sale était l'un de ses engagements pris lors de sa campagne électorale, faut-il le rappeler. Cette lutte ne sera pas cependant un « fleuve tranquille » pour Tebboune sachant que le phénomène a pris des tournures extrêmement graves dans un pays qui se cherche encore. Tebboune a présidé la séance de travail, en présence du Premier ministre et des ministres des Finances, de l'Energie, de l'Industrie et des Mines, du Commerce, de l'Agriculture, ainsi que du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective. Cette séance de travail a été consacrée à l'examen du projet de Plan national de relance socio-économique à soumettre aux prochaines réunions du Conseil des ministres. Les ministres concernés ont présenté des exposés sur les mesures pratiques proposées pour la mise en œuvre du Plan d'action du gouvernement, visant l'édification d'une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l'économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales.

Lors des débats, le Président Tebboune a donné des instructions détaillées à chacun des ministres concernés, à l'effet d'opérer des réformes structurelles dans le cadre de la politique générale du gouvernement, à même d'assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales, à commencer par les mines dont regorge l'Algérie. A cet effet, le président de la République a ordonné l'entame de l'exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet dans la wilaya de Tindouf et du gisement de zinc de Oued Amizour dans la wilaya de Béjaïa. Pour le Président Tebboune, l'édification d'une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion ni exclusive. Le président de la République a mis l'accent sur l'impératif de générer de la valeur ajoutée dans chaque projet, appelant à explorer toutes les terres, y compris les terres rares, aux fins d'amortir le recul des recettes de l'Etat. Il a instruit le ministre de l'Industrie à l'effet de présenter les cahiers des charges déjà disponibles, lors du prochain Conseil des ministres, et d'optimiser les dérivés du pétrole et du gaz en vue de revoir le produit national à la hausse. Par ailleurs, le Président Tebboune a affirmé que la mouture finale du Plan de relance socio-économique sera présentée à tous les opérateurs économiques algériens, une fois approuvée en Conseil des ministres, en tant que feuille de route ayant des délais de mise en œuvre, pour faire l'objet d'évaluation à l'expiration de ces délais, précisant que ce Plan national doit préserver le caractère social de l'Etat et le pouvoir d'achat du citoyen, notamment la classe défavorisée. Au terme de la séance de travail, le président de la République a appelé les ministres concernés à entamer immédiatement, sous la supervision du Premier ministre, la recherche des mécanismes efficaces à même de réduire, à court terme, les dépenses inutiles et d'augmenter les revenus à travers l'encouragement de la production nationale, la généralisation de la numérisation et la lutte contre l'évasion fiscale, le gaspillage et la surfacturation, afin de permettre au pays de surmonter les difficultés conjoncturelles induites par la double crise issue du recul des revenus des hydrocarbures et de la propagation de la pandémie de la Covid-19.