Le débit Internet est sans conteste, aujourd'hui, un
paramètre grâce auquel on peut jauger le degré de développement des pays. Il
est signe de sous-développement des pays où il est bas (faible débit) et de
développement quand il est fort (haut débit). Il n'y a qu'à voir le dernier
classement des pays établi le 21 février dernier pour s'en rendre à cette
évidence. Un classement qui place l'Algérie parmi les pays ayant les vitesses
Internet les moins rapides au monde avec seulement 1,37 mégabit par seconde,
aux côtés de l'Afghanistan, le Gabon, la Guinée et le Benin, très loin de la
meilleure performance atteignant 85,02 mégabits (Taïwan). Une humiliation qui
n'a jamais dérangé outre mesure les autorités naguère aux commandes de la
destinée du pays. Laissant supposer que cette vitesse d'escargot était bien le
résultat d'une volonté politique délibérée, puisque tous les moyens humains et
matériels plaideraient pour une vitesse moyenne beaucoup plus respectable.
Peut-on espérer un changement sur ce plan, qui n'est pas moins important que
d'autres chantiers ouverts dans ce cadre ? Tout indique que le gouvernement y
va résolument vers l'amélioration du débit Internet et la qualité des prestations
de la téléphonie fixe et portable. On a compris quelque peu tardivement, en
raison d'une volonté politique pas du tout clairvoyante, que cet axe est très
important dans la consolidation des perspectives d'investissement en général,
et particulièrement dans certains nouveaux domaines où le débit Internet et les
prestations de la téléphonie fixe et mobile sont primordiaux, à l'enseigne du
développement des start-up, de l'économie numérique, du e-commerce et, par
extension, la contribution dans le PIB et les recettes fiscales et sociales. Le
haut débit et le très haut débit est tellement important qu'il a laissé dire à
certains spécialistes que ce vecteur constitue, de nos temps, «
l'investissement le plus important qu'une collectivité puisse réaliser en
matière d'infrastructures ». On peut alors comprendre pourquoi le dossier
figure dans le plan d'action du gouvernement, et qu'il est sur l'agenda des
priorités du gouvernement. Ainsi, après le Conseil des
ministres du 8 mars dernier, où le ministre de la Poste et des
Télécommunications a présenté un exposé sur le renforcement de l'utilisation de
la fibre optique afin de généraliser l'accès à internet à haut et très haut
débit, une réunion tripartite (ministres de la Poste et des Télécommunications,
de l'Energie et des Ressources en eau), qui s'inscrit dans le même sillage, a
été organisée le jeudi 7 mai, avec à l'ordre du jour l'examen des moyens à même
d'améliorer, justement, le débit internet, le réseau téléphonique outre le
service public dans les grandes zones et les zones d'ombres, à la faveur d'une
coordination intersectorielle. La pente est, certes, difficile à
remonter mais il faut faire le pas pour sortir le pays du désastre dans lequel
il a été plongé, alors que tout se prête pour le haut et très débit Internet.
Il manquait la volonté politique des dirigeants faibles qui nourrissaient une
peur viscérale pour cet outil hors de leur cercle d'influence. En attendant de
pouvoir surfer à une vitesse moyenne qui ferait gagner au pays des places sur le
classement mondial, il est très réconfortant de voir le gouvernement actuel
s'atteler sérieusement à l'intégration de la connectivité très haut débit à son plan d'action.