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Transports en commun suspendus, cafés fermés, mise en congé de personnel...: Nouvelles mesures fortes contre le coronavirus

par Z. Mehdaoui

Le président de la République a réuni le gouvernement pour la deuxième fois, en moins d'une semaine. L'ordre du jour est consacré, bien évidement à la pandémie mondiale qui touche l'Algérie. De nouvelles mesures sont décidées par Tebboune pour faire barrage au Covid-19 qui a fait des milliers de morts à travers le monde. En effet, le chef de l'Etat a décidé, jeudi dernier, de « la suspension de tous les moyens de transport en commun publics et privés, à l'intérieur des villes et inter-wilayas ainsi que le trafic ferroviaire, la démobilisation de 50% des employés et le maintien des employés des services vitaux nécessaires, avec maintien des salaires et la démobilisation des femmes travailleuses ayant des enfants en bas âges ». Les catégories concernées par la démobilisation seront définies, dans les 2 cas, via un décret exécutif qui sera promulgué par le Premier ministre. Il s'agit également de « la fermeture temporaire des cafés et restaurants, dans les grandes villes. Ces mesures entreront en vigueur à partir de dimanche, à 01h:00 et s'étaleront jusqu'au 4 avril. Elles seront soit levées, soit prolongées en fonction des nouvelles donnes».

Le Président Tebboune a ordonné «la régulation du marché pour lutter contre les pénuries, en assurant la disponibilité de tous les produits alimentaires de première nécessité» et «chargé le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire de guetter, en coordination avec les ministères du Commerce et de l'Agriculture, les spéculateurs et de prendre les mesures nécessaires à leur encontre, dont la mise sous-scellés de leurs entrepôts et locaux et leur signalement à travers les médias avant de les déférer devant la justice ». Le Président Tebboune a décidé «de doter l'actuelle Commission de vigilance et de suivi, au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, d'un comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie du Coronavirus (COVID-19), composé d'éminents médecins spécialistes, à travers tout le territoire national, sous la supervision du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et dont la tâche consistera à suivre l'évolution de la pandémie et à en informer l'opinion publique quotidiennement et de manière régulière».

L'épidémiologiste Pr. Djamel Fourar, directeur général de la Prévention au ministère de la Santé, a été nommé porte-parole officiel de ce nouveau comité scientifique.

En outre, le ministère des Finances a été chargé de faciliter « les mesures de dédouanement des produits alimentaires importés et d'accélérer les procédures bancaires y afférentes, en fonction de la situation exceptionnelle que traverse le pays». Au terme de la réunion, le président de la République a insisté, de nouveau, sur « le sens élevé de responsabilité dont tout un chacun doit faire preuve, notamment les médias », soulignant la possibilité de recourir «aux moyens de l'Armée nationale populaire (ANP), capable d'apporter son aide, à travers des hôpitaux de campagne et des capacités humaines telles que les médecins, spécialistes, corps paramédical et ambulances». Par ailleurs le Président Tebboune a instruit les départements ministériels concernés à l'effet de « lutter quotidiennement contre les campagnes de désinformation par la diffusion de données scientifiques de manière intégrale sur l'évolution de la propagation de la pandémie, en y associant des spécialistes et des experts dans l'opération de sensibilisation, afin de rassurer les citoyens et de les inciter à respecter les mesures de prévention ». Tebboune a fustigé, dans ce sens, « les voix défaitistes qui s'élèvent, çà et là, pour propager, avec une insistance étrange, des fake-news tendancieuses et de fausses informations dont les auteurs sont à la solde de clans haineux », mettant en garde contre « tout dépassement sous le couvert de la liberté d'expression ». Il a appelé, en outre, à « ne pas s'adonner à la panique et à la peur, car la situation est sous contrôle sur les plans financiers et humains, grâce à la mobilisation de tous les secteurs de l'Etat, mais aussi à l'état d'alerte décrété dans les établissements hospitaliers et des frontières aériennes, terrestres et maritimes». Le président de la République a exprimé «sa satisfaction pour la prise de conscience croissante des citoyens quant à la gravité de la situation, en faisant preuve de vigilance et de prudence», réitérant son appel à davantage de discipline et de respect des mesures de prévention, unique antidote jusque-là à travers le monde».