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Valse des entraîneurs: Des raisons multiples et la pression de la rue

par M. Zeggai

  Après les démissions des Dziri Billel, Aït Djoudi Azzedine et Abdelkader Yaïche, ainsi que le limogeage de Moez Bouakaz du CABBA, ils sont à présent 19 techniciens à avoir mis fin à leur collaboration avec leurs clubs respectifs depuis l'entame du championnat. La liste pourrait s'allonger si l'on tient compte de la situation de Zaoui Samir à l'ASO Chlef, fortement décrié par les supporters. A l'USM Bel-Abbès, la récente défaite à domicile face à l'US Biskra a précipité le départ de Yaïche, qui n'a pas hésité à tirer à boulets rouges sur les dirigeants. Au NAHD, l'entraîneur Azzedine Aït Djoudi a préféré quitter la barre technique du club, lanterne rouge de la Ligue 1 et plus que jamais menacé de relégation. «Après avoir mûrement réfléchi, j'ai décidé de démissionner en raison, entre autres, du manque de moyens. Je n'ai pas fui mes responsabilités, mais j'ai estimé que le climat n'est pas propice pour poursuivre mon travail», a-t-il indiqué pour justifier sa décision.

Le NAHD n'en finit décidément pas avec l'instabilité criarde de son encadrement technique, puisque Aït Djoudi est le troisième entraîneur depuis le début de la saison en cours, après Rezki Remane et Lakhdar Adjali. Du côté de l'USM Alger, un accord a été trouvé pour une séparation à l'amiable avec Dziri Billel. Ce dernier avait déjà démissionné de son poste à l'issue de l'élimination essuyée en 1/16es de finale de la Coupe d'Algérie en déplacement face à l'ASMO, avant de revenir sur sa décision, suite à l'intervention d'Achour Djelloul, P-DG du groupe Serport, actionnaire majoritaire de l'USMA.

Contacté pour remplacer Dziri Billel, l'entraîneur Abdelkrim Bira s'est rétracté après avoir pourtant trouvé un accord avec la direction. «Pour des raisons personnelles, Abdelkrim Bira n'entraînera pas l'USMA», a indiqué le club algérois.

Si Dziri Billel est annoncé au CABBA et reste toujours en contact avec trois autres clubs, il n'en demeure pas moins que les rumeurs circulent avec insistance sur l'identité de son successeur.

Le nom du coach du Club Africain, Lassaâd Dridi, ainsi que celui de Roland Courbis pour un éventuel retour de ce dernier à l'USMA. A propos d'Aït Djoudi, ce dernier a formellement démenti avoir reçu un contact de la part de la direction de l'USMA. Par ailleurs, la valse des entraîneurs continue dans l'antichambre de l'élite. La dernière nouveauté réside dans la démission de Chérif Hadjar, qui quitte inexplicablement l'O. Médéa pourtant leader pour atterrir au Mouloudia de Béjaïa, sérieusement menacé par la relégation. Avant lui, le tandem Sahraoui Touhami-Aïssa Kinane est venu remplacer Hadj Merine qui a mis le cap sur le NC Magra. Youcef Bouzidi, lui, a fait son come-back au Rapid de Relizane pour pallier le départ d'Ighil Meziane, parti à la JS Saoura. Ainsi donc, il est clair que le terme stabilité ne figure pas dans le vocabulaire de nos dirigeants et présidents de clubs, qui réagissent à la demande de la rue et ce, pour préserver leurs postes. Aujourd'hui, la réalité et là et bien là. Il ne sert à rien de perdre du temps à mentir au public. Il est évident que l'on ne peut prétendre à une progression quand on n'est pas en mesure de maîtriser un tel phénomène, c'est-à-dire la valse des entraîneurs. Quelle est donc l'utilité de mettre en place une commission pour débattre les raisons des échecs des clubs algériens en compétitions internationales ? Qu'on le veuille ou non, l'instabilité reste l'une des principales raisons de l'élimination de nos clubs en Coupes d'Afrique et en Coupe arabe.