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La stratégie des USA dans les nationalisations du pétrole: Comment le monde arabe, l'Iran et les États-Unis continuent de sauver le monde ! (2ème partie)

par Medjdoub Hamed*

Donc, comment appréhender la situation économique mondiale après 1945, i.e. dans sa genèse ? Rappelons-le, la transformation totale du monde a complètement changé avec la naissance de 100 nouveaux États issues de la décolonisation entre la fin des années 1940 et la fin des années 1970. Précisément, si à cette période, le nouvel état du monde était planté, il demeure que cette période constituera le début d'un processus de crises financières et monétaires qui ne cesseront de marquer économiquement le monde, mais paradoxalement, ces crises qui changeront progressivement la face du monde ont été positives puisqu'elles ont fait émerger de nouveaux acteurs, de nouvelles puissances alors qu'avant 1945, elles étaient soit colonisées, soit dominées, comptant très peu dans l'économie mondiale.

Comme on le voit aujourd'hui, la Chine est devenue depuis 2010 la deuxième puissance économique mondiale, et aspire monter au podium en tant que première puissance mondiale, et ce à un proche horizon. Qu'en est-il de ce processus qui étonne et demande à être explicité pour que l'humain que nous sommes puisse comprendre ce qu'il en retourne de cette dynamique complexe qui touche l'économie mondiale, et surtout ce qu'elle réserve dans quelques années à l'humanité.

Schématisons l'économie mondiale et représentons-nous que l'économie mondiale est un système économique constitué de trois entités A, B, C. Une grande nation A, la plus puissante, c'est-à-dire les États-Unis et un groupe de nations industrialisées les plus en vue B du système, i.e. l'Europe, le Japon, le Canada... Sur ces deux entités, seule la nation A dispose, après 1945, d'une monnaie internationale qui est aussi une monnaie de réserve, c'est le dollar américain. Et la nation A, en instituant les accords de Bretton Woods (États-Unis), en 1944, qui va régir le système monétaire international, fit du dollar US la seule monnaie convertible, au change fixe sur la base de 35 dollars l'once d'or. Il est évident que la nation A (États-Unis) a cherché à conforter les bases d'un nouvel ordre mondial qu'elle ambitionne de diriger. D'autant plus que les autres puissances, avec les destructions de la Deuxième Guerre mondiale et leurs dettes de guerre envers elle, ont fait que la nation A disposait du plus grand stock d'or du monde.

Mais la reconstruction s'étant opérée, l'aide du plan Marshall y a joué une part, les nations qui se sont réindustrialisées ont commencé de nouveau à gagner des parts de marché dans le commerce mondial. Quant aux pays C, avec la décolonisation qui a fait éclore une multitude de nouveaux États en Afrique et en Asie, et donc leur édification en tant que nations indépendantes, et la part dans le marché mondial des pays communistes, tous ces événements ont joué très favorablement à leur croissance et à la croissance économique mondiale.

Dès 1958, les grandes puissances européennes ont commencé à procéder à la convertibilité de leurs monnaies dans le commerce mondial. Une situation nouvelle qui va peser progressivement sur la monnaie-centre du pays A. Perdant de plus en plus d'or au profit des pays B, i.e. les pays européens et le Japon, des crises monétaires commencèrent à influer négativement sur les relations entre le pays A et les pays B. Rappelons que le Japon est devenu une grande puissance industrielle grâce à l'aide américaine. L'objectif des États-Unis, dans un contexte de guerre froide, était de faire du Japon un allié de premier plan face à l'Union soviétique et la Chine communiste.

Et c'est ainsi que les crises monétaires entre le pays A et les pays B prirent de telles proportions qu'il ne pouvait y avoir d'accords. Le pays A procédait des émissions monétaires pour financer leurs déficits commerciaux avec l'Europe, sans qu'il ne puisse les convertir en or, son stock d'or ayant fortement diminué. Une situation que n'acceptent pas les pays B qui, en clair, consistait pour eux d'exporter un surplus de richesses (dû aux déficits du pays A) sans contreparties de richesses, i.e. gratuitement.

Pour les pays C, ils n'y voyaient pas d'inconvénient avec le dollar US. Bien, au contraire, c'est grâce aux déficits américains, qu'ils pouvaient exporter et amasser plus de réserves de change. De même, avec les pays B qui sont détenteurs de monnaies internationales (franc français, livre sterling, deutschemark, yen). Des réserves de change qui leur permettent de se constituer un panier de monnaies internationales déterminant le taux de change de leurs monnaies nationales (qu'elles soient convertibles ou non) et pour financer leurs importations. Et, sans ces réserves de change, les pays C ne sont pas solvables et ne peuvent importer de biens et services sinon avec le troc en des proportions infimes.

Donc pour les pays C, cette guerre monétaire entre pays occidentaux ne les concerne pas, puisque, financièrement et monétairement et évidemment sur le plan économique, ils sont dépendants d'eux.

En revanche, les pays B sont touchés par les émissions monétaires ex nihilo du pays A. Du fait qu'il les prive d'une partie de leurs richesses. C'est ainsi que, le 15 août 1971, vu que le stock d'or a atteint un niveau bas qui ne pouvait être dépassé, le pays A suspend unilatéralement la convertibilité du dollar en or. Cette suspension devient en fait définitive à partir de cette date. Les pays B ripostent par une désaffection de leurs monnaies sur le dollar et abandonnent le change fixe (ancrage sur le dollar régi par l'or) pour le « change flottant ». Dès lors, la situation devient très difficile pour le pays A. Continuer à financer ses déficits commerciaux par la création monétaire ne fera que déprécier le dollar US dans les marchés monétaires. Puisqu'avec le change flottant, c'est désormais la « loi de l'offre et la demande » qui va déterminer les taux de change des devises sur les marchés monétaires. Certes, il y a le « change flottant impur » pour ceux qui dépendent du marché américain, comme l'Allemagne et le Japon, mais il demeure que la valeur de la monnaie américaine chute considérablement sur les marchés, et les États-Unis sont astreints à diminuer leurs importations, et donc leurs déficits extérieurs.

Les crises monétaires entre le pays A et les pays B s'aggravant vont amener le pays A à adopter une stratégie qui va changer complètement le cours de l'histoire. Cette stratégie américaine est encore à l'œuvre aujourd'hui, elle l'est en 2020 et le sera certainement encore dans les années à venir. En anticipant, et en faisant une digression, on peut dire que l'animosité entre l'Iran et les États-Unis relèvent en grande partie de cette stratégie, et l'option du programme nucléaire iranien relève en « autodéfense » face à cette stratégie. Il est certain que sans cette stratégie US, l'Iran ne se serait pas porté à rechercher la maîtrise du cycle nucléaire.

Qu'en est-il de cette stratégie ? Dès le début des années 1970, le pays A, très discrètement, pousse un groupe de pays exportateurs de pétrole à nationaliser leur pétrole. Appelons-les le groupe P, lettre initiale de « pétrole ». Les pays exportateurs de pétrole prennent le contrôle de l'ensemble de leurs gisements naturels de gaz et de pétrole, les oléoducs et les gazoducs. Toute l'industrie pétrolière est nationalisée. Les compagnies pétrolières étrangères qui activent dans ces pays ne sont plus que des acheteurs de pétrole, le coût de leur activité étant négociée. En clair, la nationalisation pétrolière est radicale.

Évidemment, cette stratégie n'apparaissait pas du pays A, et la série de nationalisations entre 1971 et 1973 a touché surtout les pays arabes qui dépendent des sociétés occidentales pour l'extraction et la commercialisation du pétrole. L'Algérie, en 1971, ensuite la Libye, l'Irak. L'Iran a nationalisé, en 1973, ses gisements de pétrole, ses oléoducs et gazoducs et toute son industrie pétrolière.

L'objectif de la stratégie du pays A était d'enlever tout pouvoir pétrolier aux compagnies étrangères des pays B sur les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Et peu importe que les compagnies pétrolière du pays A (américaines) soient sacrifiées par les nationalisations arabes et iraniennes. Ces deux régions devenaient des positions-clés dans la stratégie américaine. En effet, en pleine guerre avec Israël (quatrième guerre israélo-arabe), les pays arabes décrétèrent un embargo pétrolier contre les États-Unis et relevèrent le prix du baril de pétrole de 3 à 13 dollars.

Et comme le pétrole moyen-oriental et nord-africain est facturé en dollars US, le quadruplement du prix du pétrole permet alors au pays A, i.e. les États-Unis, d'imprimer plus de dollars ex nihilo, puisqu'ils sont adossés au prix du pétrole. Et comme la hausse du prix du pétrole oblige les pays B (Europe et Japon) d'acheter plus de dollars sur les marchés pour financer leurs importations pétrolières devenues plus chères, ces achats massifs de dollars permettent aux États-Unis de financer de nouveau leurs déficits commerciaux.

La facturation du pétrole en dollar sera étendue aux autres pays membres de l'OPEP. Ce qui va renforcer la place de la monnaie américaine dans le nouveau système monétaire international, basé « discrétionnairement » sur le pétrole des pays arabes. L'or noir remplaçait en quelque sorte l'or-métal du système Bretton Woods. Bien entendu, parler de ce système discrétionnaire américain était presque tabou pour les médias occidentaux.

Comment les pays arabes, l'Iran et les État-Unis ont sauvé le monde ?

Ce que l'on doit souligner dans cette série de nationalisations par les pays arabes et l'Iran et le quadruplement du prix du pétrole, c'est qu'ils vont mettre fin aux crises monétaires. En effet, si les pays B certes ne refusent plus les dollars américains suite aux crises monétaires en 1971, le passage au change flottant va amener le dollar américain à se déprécier fortement sur les marchés puisque la Réserve fédérale américaine (Fed) continue à émettre de plus en plus de liquidités monétaires ex nihilo pour financer les déficits commerciaux avec les pays du reste du monde toujours croissants. Par conséquent, un dollar faible va rendre très onéreux les biens et services importés, d'autant plus que les États-Unis ont perdu en compétitivité face aux pays d'Europe et surtout le Japon, très compétitif dans le commerce mondial, il est devenu la deuxième puissance économique du monde.

Dès lors, au vu de ce qui précède, si on postule que les crises monétaires intra-occidentales n'avaient pas trouvé de solution, la situation économique mondiale aurait été extrêmement préjudiciable non seulement pour les États-Unis mais aussi pour l'Europe et le Japon. Bien entendu, le reste du monde en pâtirait aussi, puisque le commerce international aurait tendance à se contracter du fait que les États-Unis ne seraient plus la locomotive de l'économie mondiale. Les pays d'Europe refusant de financer les déficits commerciaux américains, et se mettant au change flottant, n'absorberaient pas des dollars américains non adossés à l'or. I.e. issus des déficits extérieurs américains.

En clair, si le moteur de l'économie mondiale n'était pas remplacé par une autre puissance, le monde allait inévitablement s'acheminer vers une crise financière comparable à celle de la crise financière de 1929, et à sa suite la grande dépression économique des années 1930 qui a vu arriver Hitler au pouvoir en 1933, et le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.

Or, le plus grave si une telle situation surgissait, et que le monde se trouverait privé de locomotive comme le furent les États-Unis depuis 1945, « une crise économique mondiale due aux guerres monétaires intra-occidentales et la dépression qui suivrait ferait tomber tout l'édifice économique libéral occidental, libérant inévitablement la voie au communisme ».

Il faut se rappeler que le monde était en pleine guerre froide. D'un côté les États-Unis et leurs alliés, les pays d'Europe et le Japon, de l'autre l'Union soviétique et la Chine, i.e. le bloc communiste. Il est facile de comprendre que si le capitalisme avait été incapable de sortir l'Occident de la crise économique interne, qui deviendra ensuite mondiale, la voie serait ouverte à la soviétisation et au maoïsme de masse du monde.

Aussi peut-on dire que l'intrusion du monde arabe et de l'Iran dans les affaires mondiales, nonobstant qu'elle le doit à la stratégie américaine que l'on peut qualifier de « planétaire » puisqu'aujourd'hui encore cette stratégie suit toujours son cours, a été centrale dans la sortie de crise de l'Occident. Le monde arabe et l'Iran, et c'est une vérité historique, ont non seulement « sauvé » l'humanité d'une voie toute tracée au communisme puisque plus d'un milliard d'êtres humains de l'humanité y vivent déjà sous régime communiste, mais ont aussi « sauvé » les économies occidentales, et par leur biais, l'économie mondiale.

Un autre point important à souligner, l'augmentation du prix du pétrole, en 1973, au demeurant n'a été au fond qu'un réajustement au vrai prix du pétrole puisque celui-ci était pratiquement bradé à 2 ou 3 dollars le baril et ce, par la politique pétrolière intéressée et « mercantile » de l'Occident. Mais les crises monétaires perdant de leur acuité, le réajustement de l'économie mondiale par l'augmentation des prix de pétrole a permis de renouer avec la croissance économique mondiale, et se faisant, a permis de sauver des dizaines de millions d'emplois en Occident et dans le reste du monde.

Le monde a encore en mémoire, il y a 90 ans, les dizaines millions de chômeurs aux États-Unis et en Europe dans les années 1930. Et surtout les six millions de chômeurs allemands ? le taux de chômage est passé de 6 % en 1928 à 43,9 % en 1933 ?, qui ont permis l'accession d'Hitler au pouvoir en Allemagne.

Ce qu'on peut dire encore sur les chocs pétroliers qui ont survenu dans le monde, s'ils ont provoqué en Europe des crises énergétiques mais vite résorbées par un rééquilibrage monétaire avec les nouveaux prix, la croissance économique mondiale de nouveau est repartie parce que cette fois-ci, elle avait deux moteurs en amont pour doper la demande mondiale. Au premier moteur américain « régénéré par les pétrodollars » s'est joint un deuxième moteur, et toujours par les « pétrodollars », les pays producteurs de pétrole arabes et non arabes.

Les pays arabes, l'Iran et les États-Unis sont les « clés du monde »

Évidemment, la situation financière mondiale ne va pas s'opérer sans soubresauts à partir de 1973. En revenant à la schématisation du système économique mondiale, on constate que les pays B qui sont aussi détenteurs de monnaies internationales, confrontés au quadruplement du prix du pétrole, enregistrent forcément des déficits de leurs balances commerciales énergétiques. Certes, ils ont toujours recours d'ajuster les prix des biens et services à la hausse du prix du pétrole. Mais ce n'est pas si simple dans le commerce mondial. Du fait que seuls les pays exportateurs de pétrole et les États-Unis, favorisés par la hausse du prix du pétrole, peuvent supporter le choc de la hausse des biens et services exportés par l'Europe, le Japon et les nouveaux pays industrialisés (NPI). Le reste du monde va s'en trouver très pénalisés et ne pourrait supporter une forte hausse des biens et services. Une situation qui provoquera une contraction du commerce mondial, et donc au détriment des pays industrialisés (Europe, Japon...) et des pays du reste du monde non exportateurs de pétrole.

Une situation qui amène les pays européens à un ajustement pondéré des biens et services par les prix de façon à ne pas fortement affecter le commerce mondial. Comme ils sont obligés d'acheter des dollars pour financer leurs importations, et que malgré tout, le dollar se déprécie, vu que d'une part les déficits commerciaux du pays A sont récurrents, et que les pays P exportateurs de pétrole doivent vendre les dollars du pays A pour acheter des biens et services des pays B, entraînant forcément la dépréciation de la monnaie du pays A sur les marchés monétaires.

Une situation qui voit les monnaies des pays B s'apprécier, ce qui est négatif pour leur commerce extérieur, de plus, affectés par les déficits commerciaux énergétiques qu'il faut absolument les financer pour les besoins de leurs industries, les pays B n'ont pas de choix que de se mettre, comme les États-Unis, à « émettre des liquidités monétaires ex nihilo ». C'est ainsi que, par le biais des émissions monétaires ex nihilo de part et d'autre, et les dépréciations de leurs monnaies qui s'ensuivent, les pays A et B voient leurs déficits extérieurs se confronter les uns les autres. Ces émissions produisent un processus de balancier : « Tantôt c'est le pays A qui émet des liquidités et les pays B s'ajuste en émettant à leur tour, tantôt ce sont les pays B qui émettent des liquidités compte tenu de leurs déficits énergétiques et le pays A s'ajuste ». Et le processus de ce balancier monétaire repose sur les déficits extérieurs du pays A (États-Unis) et les pétrodollars et la réplique des pays B.

Pour les pays du groupe C, en particulier les pays exportateurs de pétrole, les excès de liquidités sur les marchés et qui ne sont pas « absorbés » dans les transactions internationales, sont investis en bons de Trésor américains. Et, bien qu'investis en bons de Trésor, ces placements augmenteront leurs réserves de change nécessaires pour leurs économies, en importation de biens et services et en viabilité leurs monnaies nationales. En clair, l'édification de leurs pays sur le plan économique tout en dopant la demande mondiale.

Cependant, un problème majeur va surgir avec les émissions monétaires récurrentes des pays occidentaux en lien avec les chocs pétroliers, eux-mêmes en lien avec les déficits extérieurs récurrents du pays A, i.e. la première puissance du monde qui refusait de diminuer ses déficits extérieurs et donc la voilure de son économie. C'est l'inflation mondiale qui va monter à deux chiffres et nécessité un deuxième choc pétrolier en 1979. Et on a vu ce qui s'est passé lorsque la Fed américaine pour lutter contre l'inflation a brusquement relevé son taux directeur de 10 % à 20 % au début des années 1980. Un relèvement du taux directeur qui a causé une catastrophe dans le monde. Le reste du monde voit son endettement exploser du jour au lendemain pour avoir emprunté à des taux d'intérêt très faibles du fait de l'excès de création monétaire par l'Occident.

Et on a vu que l'endettement mondial a fini par emporter le bloc soviétique. La chute du Mur de Berlin, en 1989, et la fin de l'existence de l'URSS en décembre 1991.

Mais, comme on l'a vu, l'évolution économique du monde évoluait selon un processus naturel. Il fallait que ceci amène à cela. En effet, la Fed américaine n'a fait que lutter contre l'inflation qui risquait d'emporter le système monétaire international. Un troisième choc pétrolier après 1979 pour absorber les liquidités en dollars n'avait pas de sens, parce que le monde tombait dans une spirale de chocs pétroliers sans perspectives de sortie de la spirale inflationniste. D'autre part, si la première puissance mondiale avait mis fin à ses déficits extérieurs, dans les années 1970, et les pays B, c'est-à-dire l'Europe et le Japon, n'avaient pas monétisé, à leur tour, leurs déficits commerciaux issus de la hausse du prix du pétrole, c'était le monde entier qui en aurait souffert.

Par conséquent, tous les événements qui ont eu lieu après 1945 étaient « nécessaires ». Les guerres que les États-Unis et leurs alliés, l'Europe et Israël, avaient menées dans le monde arabe étaient « nécessaires », et le sont encore aujourd'hui. Et c'est aussi le destin du monde arabe et de l'Iran parce que toute la force de frappe de l'Amérique se trouve dans leurs sous-sols. Et c'est là le paradoxe, ce ne sont pas les grandes puissances qui dirigent le monde, mais « les forces historiques relevant d'une transcendance divine qui dirigent le monde ».

Pour donner un autre exemple, et celui-ci est lumineux, qui a sauvé l'Occident en 2008 ? Qui a permis à la Banque centrale américaine (Fed) et autres grandes Banques centrales du monde, à savoir la Banque centrale européenne (BCE), la Banque d'Angleterre et la Banque du Japon, à mener pendant une décennie des politiques d'assouplissement monétaires non conventionnels (appelés en anglais Quantitative easing) pour sortir l'Occident de la crise ? C'est le pétrole, et surtout arabe et iranien, parce que les plus grands gisements de pétrole du monde se trouvent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

« Et les pays arabes en paient le prix par les guerres » que livrent la première puissance du monde au monde arabe pour le soumettre par la force à la « stratégie planétaire » qu'elle mène dans le monde. Évidemment, tout a une limite. Nous y viendrons dans les analyses qui vont suivre. Et nous verrons que l'inflation dans les années 1970 et l'endettement mondial dans le retournement pétrolier dans les années 1980 a un sens herméneutique. Dans le sens que ces phénomènes herméneutiques ne relèvent pas de l'humain, des grandes puissances, mais de la marche de l'humanité comme « elle a été et est programmée » et « restera toujours programmée » par Celui qui a créé le monde. Et que l'humain qu'il est le croit ou non importe peu, parce qu'il est simplement humain vivant de ce qu'il lui est donné de son humanité.

Comme, par exemple, les pays arabes n'ont aucune conscience de leur place dans les affaires du monde. Habitués à la guerre, ils ne savent pas qu'au fond, par les ressources de leurs sous-sols qu'ils détiennent, et évidemment la stratégie planétaire des États-Unis, que ce sont eux et elle les « clés du monde ». Que ce sont eux et les États-Unis qui ont sauvé le monde depuis les crises monétaires des années 1970 et « ils continuent encore à sauver le monde. » A voir les quantitative easing que les États-Unis ont injectés, et à leur suite toutes les autres grandes Banques centrales occidentales, émettrices de monnaies internationales, confondues, soit « plus de 10.000 milliards de dollars ex nihilo ». Et ce, au détriment de la paix dans le monde arabe.

A suivre