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Bouira: La prise en charge des personnes âgées en débat

par Farid Haddouche

Au niveau de l'auditorium de l'université Akli-Mohand-Oulhadj, nous avons assisté à 2 jours du déroulement du 1er Congrès international sur les personnes âgées, intitulé «Problèmes des personnes âgées : entre réalité et perspectives.» et qui vient de s'achever avec des recommandations formulées aux secteurs compétents.

Organisé par la faculté des sciences humaines et sociales, département de psychologie et des sciences de l'éducation, cet évènement scientifique a vu la participation d'universitaires nationaux et d'autres venus du Maroc, Tunisie, France et d'Egypte. Afin de connaitre les objectifs assignés à ce 1er congrès sur les personnes âgées, nous avons pris attache avec la présidente de ce congrès, docteure Mme Karima Kheddouci, maitre de conférences A à l'université Akli-Mohand-Oulhadj. Cette dernière nous affirmera «Il s'agit de faire connaitre en premier lieu, la véritable réalité des personnes âgées dans le pays, ensuite, d'identifier et préciser les troubles avérés des personnes âgées, du point de vue neurologique, intellectuel et médical. Exposer les effets psychologiques résultant des maladies des personnes âgées, élaborer des stratégies et de techniques modernes dans la prise en charge des maladies des personnes âgées. Et enfin, solliciter les secteurs concernés à mettre en œuvre le rôle des entreprises sociales dans la prise en charge des difficultés que supportent les personnes âgées.»

Melle Gala Telalez de l'université de Tunis, interviendra pour communiquer sur le thème de «La maltraitance ordinaire des infirmiers auprès des personnes âgées». Sa démonstration repose sur un long travail d'investigation effectué au niveau des centres hospitalo-universitaires en Tunisie qui lui a fait dire que «la maltraitance «ordinaire» des personnes âgées est un problème de santé publique, elle est dite ordinaire parce qu'elle est présente dans le quotidien, banalisée et parfois même presque invisible et impalpable» Pour le docteur Lounès Lallem de l'université de Tizi-Ouzou, ce dernier appréciera que «le vieillissement de la population dans le monde est un sujet de préoccupation quant à sa prise en charge lorsque les conditions ne sont pas réunies à cet effet» Ce dernier ajoutera «les représentations sociales dans les pays occidentaux ne sont pas toujours positives, par contre, d'autres civilisations particulièrement celles ou les valeurs traditionnelles et religieuses prédominent, gardent encore un regard bienveillant sur la vieillesses et s'attachent à lui apporter, dans la mesure du possible, un accompagnement convenable» Mme Fatna Masmoudi de l'université de Biskra interviendra dans la conférence sur le thème de «L'accroissement rapide de l'espérance de vie et des populations vieillissantes, un problème sociétal et de santé publique, et la nécessité de concevoir une société solidaire vis-à-vis des personnes âgées en difficulté cognitive » Cette doctorante, en se basant sur une étude de Denis Legros professeur émérite des universités IUFM et Paris 8, a présenté une communication dans laquelle elle dévoila quelques caractéristiques qui définissent les situations de populations vieillissantes et les principaux enjeux sociétaux qu'elles soulèvent. «des études ont montré que la situation des populations vieillissantes constituait un problème important aux enjeux majeurs pour l'équilibre de nos sociétés et qu'il était nécessaire d'aborder cette problématiques, dans sa dimension éthique en particulier, en poursuivant et en améliorant les politiques «vieillesses» entreprises jusque-là» De la conférence de Mme Bentounes Makhlouf Sadjia enseignante à l'université d'Alger 2, maitre de conférences A, et qui a supervisé un groupe de recherche sur les personnes âgées qui est intervenu sur le sujet du «Vécu psychologiques des aidants familiaux auprès des personnes âgées», nous avons retenus qu'il faudrait voir la chose dans la culture algérienne et qu'on arrête d'importer tout. L'universitaire apportera des clarifications sur ce sujet en disant que «l'Etat n'a pas offert les infrastructures nécessaires aux personnes âgées, parce que selon certaines mentalités désuètes, la vieillesse veut dire qu'il faut se préparer à mourir.

Chez nous, on offre une omra et une hadja à la personne âgée, au lieu de lui prodiguer de l'épanouissement, de la détente et des loisirs» Quant aux recommandations qui ont résulté de ce congrès international, Mme Karima Kheddouci la présidente de ce symposium s'est vu priée d'en apporter les détails, et cette dernière précisera que les médias toutes formes confondues doivent s'intéresser à cette catégorie fragile de la société, en diffusant la culture du soutien social et affectif dans l'environnement familial. Il s'agit aussi pour les participants à ce colloque, de solliciter les autorités à ouvrir des centres de repos pour les personnes âgées afin de leur permettre de bénéficier des activités de loisirs diverses, de sensibiliser le milieu familial sur la nécessité de soutenir sur le plan psychologique leurs personnes âgées, de faire appel à des sociologues spécialisés afin d'aider les personnes âgées à l'adaptation et à comprendre leur dépression mentale.