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Pour blanchiment d'argent et financement occulte de partis politiques: Tliba incarcéré à la prison d'El Harrach

par Moncef Wafi

  Baha Eddine Tliba a été placé jeudi dernier sous mandat de dépôt à la prison d'El Harrach, à l'issue de son audition par le juge d'instruction près le tribunal de Sid M'hamed. Il est accusé notamment de «blanchiment d'argent et financement occulte de partis politiques».

La nouvelle de son arrestation, mercredi dernier, avait fait le tour des rédactions web mais divergeait sur la manière et le lieu de son arrestation. En absence d'informations officielles, de nombreuses sources ont évoqué son interpellation à El-Oued dont il est originaire, d'autres affirment que Tliba aurait été arrêté en Tunisie et rapatrié en Algérie. Notons que cette arrestation n'a pas suscité autant de commentaires que sa prétendue fuite sur les réseaux sociaux. Rappelons que le controversé député FLN de Annaba devait être entendu par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, le 3 octobre, mais il n'a jamais répondu à cette convocation.

Le 29 septembre, l'information sur sa fuite avait été donnée par le journal arabophone Echourouk, dans sa version électronique, indiquant qu'il se serait enfui en traversant la frontière avec la Tunisie. Quelques heures plus tard, la même source rapportait que son passage par la frontière Est du pays «n'était pas confirmée». Si l'information s'avérait exacte, la sortie du territoire de Baha Eddine Tliba se serait faite naturellement puisque aucune interdiction de sortie du territoire national (ISTN) n'a été émise à son encontre bien que son immunité parlementaire ait été levée à la demande du département de Zeghmati. De là, les rumeurs les plus folles avaient circulé sur le cas Tliba. Certains affirmaient qu'il a été aidé dans sa fuite par les réseaux de passeurs libyens pour débarquer en Italie, d'autres disaient qu'il avait demandé l'asile politique en Angleterre ou encore qu'il n'avait jamais quitté le territoire national et qu'il serait caché dans sa région natale. Rappelons que Tliba, ayant refusé de renoncer volontairement à son immunité parlementaire, s'est vu déchoir de sa protection par ses paires, le 25 septembre dernier, lors d'une plénière tenue à huis clos. 277 députés ont voté pour la levée de son immunité, 30 contre, 30 se sont abstenus et sept bulletins ont été annulés. Quelques jours plus tôt, il avait envoyé des messages et adressé une lettre aux députés pour leur demander de voter contre la levée de son immunité, se présentant lui-même comme une victime du fils de Djamel Ould Abbès qui lui aurait exigé, comme il le prétend, sept milliards de centimes pour être sur la liste des candidats à la députation de la wilaya de Annaba. Il avait également été très actif sur les réseaux sociaux, se faisant passer pour un homme intègre et un lanceur d'alerte qui lutte contre le phénomène de la corruption. Pour lui, la mesure de la levée de son immunité parlementaire «est une provocation».