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Gaïd Salah met en garde contre un vide constitutionnel

par Moncef Wafi

En visite à la 3e RM de Béchar, le chef de l'état-major de l'ANP a mis en garde contre le vide constitutionnel et ceux qui appellent à «la destruction des fondements de l'Etat national algérien» et pensent «à construire un autre Etat avec d'autres standards, d'autres idées et d'autres projets idéologiques, auxquels seront consacrés des débats sans fin».

Pour Gaïd Salah, il n'existe pas de différence entre trouver une solution consensuelle dans le cadre des dispositions de la Constitution et les revendications populaires «dans ses marches successives». Aussi, ajoute-t-il, «il est impensable de procéder au nom du peuple» à la destruction de la Constitution. Il a également évoqué les articles 7 et 8 de la Constitution dont l'application est revendiquée par la rue. Il précise à ce sujet que «c'est une vérité utilisée à tort» et ceux qui revendiquent «que le pouvoir du peuple est au-dessus de la Constitution et au-dessus de tous» soit «par ignorance ou arrogance et entêtement» ou qui sont «animés par des intentions aux objectifs ambigus», ont l'intention «d'outrepasser, voire geler l'application des dispositions de la Constitution». Et de s'interroger sur l'objectif de ces gens qui cherchent «la suppression de toutes les institutions». Le vice-ministre de la Défense nationale a souligné toute l'importance de cette Constitution algérienne «giron du peuple et son rempart imprenable» excluant de fait toute forme de révision. «Elle est le fédérateur des composantes de son identité nationale et des solides constantes qui n'ont nul besoin de quelque forme que ce soit de révision ou de changement», affirme-t-il à ce propos.

Evoquant la crise, Gaïd Salah s'est montré optimiste quant à ses conséquences, indiquant que malgré elle, «l'Etat algérien, à travers ses différentes institutions, a su préserver toutes ses capacités de gestion, sa notoriété et ses différentes activités, comme il a pu maintenir son capital relationnel avec ses partenaires étrangers». Quant à la relation entre l'Armée et le peuple, le chef d'état-major de l'ANP sera sans ambiguïté affirmant que «celui qui voue rancune et animosité envers l'Armée Nationale Populaire et son Commandement, est indubitablement un ennemi de l'Algérie». Concernant la lutte contre la corruption, le général de corps d'armée a souligné qu'au moment où l'armée vaquait à ses missions «certaines personnes dénuées de conscience et de scrupules, planifiaient avec ruse la manière d'usurper les deniers publics, soit l'argent du peuple algérien». Commentant l'actualité judiciaire, il a mis en exergue la détermination de son institution à continuer d'accompagner les instances de la justice et de les protéger afin de leur permettre de traiter les affaires de corruption «en déterrant tous les dossiers et en les traitant en toute équité quelles que soient les circonstances, de façon à faire comparaître devant la justice tous les corrompus quels que soient leur fonction ou leur rang social». Gaïd Salah a précisé «qu'il a été procédé par le passé et de manière délibérée, à la mise en place des conditions propices à la pratique de la corruption» mettant en évidence l'échec de la réforme de la justice qui «n'était malheureusement que des paroles en l'air et des réformes creuses qui, bien au contraire, ont encouragé les corrompus à persister dans leurs méfaits».