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Elle demande sa libération: La famille de Louisa Hanoune écrit à Bensalah

par Moncef Wafi

  La famille de Louisa Hanoune a demandé au chef de l'Etat par intérim de libérer la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT).

Dans une lettre signée par son frère aîné, Abdelmajid Hanoune, la famille affirme que la chef du PT croupit dans la prison de Blida depuis environ un mois «pour des raisons politiques que nous ne commentons pas malgré notre conviction que son seul tort est l'amour qu'elle porte à son pays et son combat de quarante ans pour améliorer le sort de ce pays et de son peuple». Selon la même source, la SG du PT serait dans un état de santé précaire et son âge ne lui permet plus de supporter les conditions carcérales. Sa famille demande à Bensalah de la libérer à l'occasion de l'Aïd El fitr.

Cet appel intervient deux jours après celui des dix partis politiques algériens qui exigent sa libération. «Rien ne peut justifier le maintien en détention de Louisa Hanoune, responsable d'un parti politique», indique le communiqué commun signé par le PT, FFS, RCD, le PLJ, MDS, Jil Jadid, UCP, PST, PNSD, PLD.

Pour eux, l'emprisonnement de Mme Hanoune est de ce fait «un avertissement et une menace pour tous ceux, responsables politiques ou citoyens, qui réclament le changement de régime». Ainsi, ils «exigent la libération immédiate et sans condition de Louisa Hanoune». Une semaine plus tôt, trois mille personnalités françaises ont signé un appel à sa «libération immédiate». Parmi les signataires de l'appel figure l'Entente internationale des travailleurs (EIT), dont Louisa Hanoune est coordinatrice en Algérie.

«C'est une question de combat pour le respect de la démocratie et des libertés publiques. Madame Louisa Hanoune est responsable d'un parti politique, elle est arrêtée en raison de ses convictions politiques et non pas en fonction d'un acte délictueux qu'elle aurait pu commettre», affirme Patrick Hebert, membre de l'EIT. «Nous demandons sa libération au nom du respect de la démocratie.

Ça ne veut pas dire qu'on porte un jugement sur la politique du Parti des travailleurs ou même sur ce qui se passe en Algérie. On se situe simplement sur le terrain du respect des libertés», explique Hebert.

Rappelons que le tribunal militaire de Blida avait rejeté le 20 mai dernier la demande de libération provisoire de la SG du PT, selon ses avocats maîtres Mokrane Aït Larbi et Boudjamaa Ghechir. «La chambre d'accusation a examiné l'appel introduit par la prévenue Louisa Hanoune pour sa libération», ont-ils indiqué ajoutant que «l'audience s'est déroulée normalement, et après les délibérations, la chambre d'accusation a appuyé la décision du juge d'instruction portant son placement en détention provisoire». Mme Hanoune a été convoquée auparavant par le juge d'instruction près le tribunal militaire de Blida pour être entendue dans le cadre de l'enquête ouverte contre Athmane Tartag, Mohamed Mediène et Saïd Bouteflika, poursuivis pour «atteinte à l'autorité de l'Armée et complot contre l'autorité de l'Etat».