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Un immeuble désaffecté menace de s'effondrer à tout moment: Des habitants de Gambetta lancent un appel de détresse

par Rachid Boutlelis

  Après avoir usé de tous les recours que leur confère la loi, des habitants de la place de Gambetta, en plein cœur d'Oran, domiciliés dans les abords immédiats d'un immeuble vétuste désaffecté, menaçant de s'effondrer à tout moment, se sont rapprochés du Quotidien d'Oran. « Cette immeuble en ruine, qui risque de s'affaisser à tout moment, est une véritable menace pour nous autres habitants, les passants et les automobilistes. Nous vivons dans la crainte d'être surpris par un subit effondrement de cette vieille bâtisse. Nous interpellons une fois de plus le wali pour exhorter les responsables concernés à procéder à sa démolition, ont déclaré avec une pointe de dépit nos interlocuteurs, qui ont-ils fait remarquer « ont toujours en mémoire le drame qui s'est produit à proximité de cette immeuble en ruine, une année auparavant, lors d'un effondrement d'une habitation, ayant coûté la vie à une femme, provoqué par des travaux de fondation qu'a effectué un promoteur immobilier sur assiette mitoyenne ». Toujours est-il que la place mythique du prestigieux faubourg Gambetta végète dans la désuétude la plus exécrable. Cernée partiellement par des gargotes aux murs souillés par la fumée des cuissons et délabrés et une terrasse aux tables et chaises branlantes d'un café maure où l'hygiène laisse à désirer, cette place, véritable pan de l'histoire d'Oran et prestigieux point de repère, a cruellement perdu de son aura de naguère et ce, à la faveur d'un manque d'un esprit créatif, ne serait-ce qu'à titre de sauvegarde de ce précieux héritage. Et comme le ridicule ne tue point, une partie de ce carrefour est allégrement squattée par des taxieurs clandestins, qui se sont adjugé le droit de stationnement sur une partie de la voie publique. Ce piteux constat n'est malheureusement pas uniquement spécifique pour la seule place de Gambetta. L'autre esplanade de Kargantah, située sur le côté opposé de la ville d'Oran, où se dresse hideusement une bâtisse inachevée dont la date du lancement des travaux de réalisation remonte à près de trois décennies, et la place Maître Thuvény, transformée en un immense parking sauvage et ce, à la faveur d'un tracé inexploité de la ligne du tramway où encore celle du quartier de St-Eugène, qui, ironie du sort, est devenue désormais un lieu pour d'interminables parties de dominos, sont malheureusement toutes logées à la même déplorable enseigne. Ces prestigieux lieux de repères, qui jadis faisaient la fierté des Oranais, ont été réduits en peau de chagrin avec le temps, dans l'indifférence de tout un chacun.