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Affaire Salsabile: Le procès en appel reporté

par M. Nadir

Le procès en appel des assassins de Zahaf Salsabile, qui devait avoir lieu hier au tribunal criminel d'appel près la cour d'Oran, a été ajourné au 31 décembre 2018 pour permettre à l'un des deux accusés, en l'occurrence K. Aziz, de trouver un avocat qui accepterait de défendre ses intérêts. Contrairement à son complice, C. Mohamed, qui a réussi à trouver un avocat au barreau de Mostaganem, Aziz n'a pas été en mesure de se faire représenter, ne serait-ce que par l'assistance judiciaire. La présidente d'audience a bien tenté de remédier à la situation en suspendant l'audience le temps de trouver un homme ou une femme de loi qui accepterait d'assurer sa défense mais elle a dû se rendre à l'évidence et renvoyer le procès à une date ultérieure.

Il faut dire que l'assassinat abject de Salsabile en août dernier, a eu un tel impact émotionnel et médiatique sur l'opinion publique qu'aucun avocat de la défense n'a imaginé représenter les suspects alors que, durant le procès en première instance qui a eu lieu en septembre, plusieurs ont offert de défendre gracieusement les intérêts de la partie civile : «C'est un devoir que de défendre les intérêts de la famille Zahaf», avait notamment expliqué l'avocat qui a finalement pris le dossier de la victime en mains. Après avoir été défendu par une avocate commise d'office lors du premier procès, K. Aziz n'a même pas pu bénéficier de ce droit, hier, alors que la loi le lui garantit malgré la gravité du crime commis.

Crime qui, on s'en souvient, avait suscité l'indignation horrifiée de l'opinion publique oranaise et algérienne dont la réaction a été d'exiger la condamnation à mort du ou des coupables. Dans la rue comme à la télévision ou sur les réseaux sociaux, des voix se sont élevées pour exiger l'application de la peine capitale contre les tueurs d'enfants, comme elles l'avaient revendiquée, quelques années plus tôt, après les meurtres de Soundous, Chaïma, Brahim, Naoufel, Nihal...

Et c'est cette ébullition populaire, porteuse de risques sur l'ordre public, qui a amené les autorités à boucler le dossier en l'espace de quatre semaines : les procédures qui, d'ordinaire nécessitent des mois, voire des années, ont été conduites avec une telle célérité que les suspects ont été jugés et condamnés un mois, presque jour pour jour, après la perpétration du crime. Le 19 septembre, K. Aziz, 18 ans, et C. Mohamed, 31 ans, ont été déclarés coupables de l'assassinat de Salsabile, huit ans, commis à haï Chouhada le 18 août, et condamnés à la peine capitale. Si Aziz avait reconnu les faits tout en niant l'intention de donner la mort, Mohamed s'est, lui, insurgé contre l'accusation de complicité et dénoncé un «coup monté».