C'est fait et bien fait. Désormais on ne peut plus
rallier la ville d'Aïn Temouchent
par Oran sans croiser le regard menaçant de l'impressionnant et célèbre
capitaine Baba Aroudj debout, sabre au clair, canon
en vue et prêt à bondir sur l'ennemi. La stèle érigée à sa mémoire au milieu
d'une charmante aire de repos dotée d'espaces verts, d'un parc de
stationnement, d'un superbe jet d'eau, de pergolas et de bancs, est une belle
réussite au plan architectural et esthétique. Installée sur une large bande de
terrain à l'intersection des routes nationales R.N. 2 et R.N. 35 menant
respectivement à Oran et Tlemcen, elle rayonne sur tout le paysage alentour et
tout visiteur de passage au gré d'une halte peut satisfaire sa curiosité en parcourant
les légendes gravées sur les plaques de bronze ornant les quatre côtés du socle
sur lequel la statue repose qui relatent les hauts faits d'armes de la
cavalerie turque. Une œuvre d'art parrainée par T.K.A., l'agence de coopération
turque, celle-là même qui a financé la rénovation de la mosquée de Ketchaoua à Alger, mais dont la conception a été confiée au
sculpteur et décorateur Mebbani Ali, un talentueux
artiste algérien peu connu. Baba Arroudj, plus connu
sous le nom de Barberousse, poursuivi par les Espagnols en l'an 1518 au mois de
mai, a rendu l'âme à quelques bornes de l'endroit à l'issue d'une sanglante
bataille il y a exactement 500 années.