|
La décision
de Donald Trump de reconnaître El-Qods
comme la capitale d'Israël et d'y faire transférer en mai prochain l'ambassade
des Etats-Unis a été, pour rappel, fustigée et dénoncée par les Nations unies
de même que par l'Union européenne en raison qu'elle contrevient au consensus
international sur la question du statut de cette ville dont le changement ne
peut s'agréer que sur la base d'un accord négocié entre Israéliens et
Palestiniens. Deux pays, le Guatemala et la Roumanie, ont malgré cela décidé d'emboîter
le pas aux Etats-Unis.
La décision du pays sud-américain a été connue quelques semaines après la déclaration controversée du président américain et n'a pas surpris eu égard à sa vassalité absolue au puissant voisin du Nord. Il en va autrement pour celle de la Roumanie. Certes, l'on sait que ce pays entretient de chaleureuses et importantes relations avec l'Etat sioniste qui le disposent à prêter une oreille consentante à la revendication israélienne sur El-Qods. Mais il paraissait peu probable qu'en tant qu'Etat membre de l'Union européenne, laquelle a refusé de suivre Donald Trump sur ce problème, la Roumanie se décide à faire cavalier seul. A l'heure où cet écrit se fait, aucune déclaration officielle n'a été rendue publique à Bucarest informant d'une décision prise pour le transfert à El-Qods le l'ambassade roumaine en Israël. La seule annonce de ce transfert est venue du chef du Parti des sociaux démocrates (PSD) membre de la majorité gouvernementale auquel il est prêté de jouer un rôle déterminant dans la conduite des affaires de l'exécutif roumain et d'être par conséquent avisé des décisions arrêtées par ce dernier. Le chef des sociaux démocrates roumains Liviu Dragnea qui de toute évidence est favorable au transfert de l'ambassade de son pays a prétendu que la « décision est prise et les procédures commencent». Pour justifier l'initiative roumaine, Dragnea qui en a fait l'annonce a avancé qu'Israël «a une forte influence sur le plan international et une très grande valeur pour l'administration» et cyniquement fait valoir que sa décision «engendrera des bénéfices importants» pour la Roumanie. Quid alors du respect par la Roumanie du droit international dont l'Union européenne à laquelle elle appartient s'est réclamée pour formuler son refus de suivre les Etats-Unis sur la reconnaissance d'El-Qods comme capitale d'Israël ? Il faut croire que Donald Trump et Israël ont fait des promesses à Bucarest qui ont été si tentantes pour l'exécutif roumain confronté à une situation économique critique et à une contestation sociopolitique qui l'ont fragilisé qu'il s'est résolu à faire fi de la solidarité avec l'ensemble européen dont la Roumanie fait partie. Washington et Tel-Aviv ont dû faire le forcing sur Bucarest avec le calcul qu'en amenant ce pays à emboîter le pas à l'Amérique son exemple fera «boule de neige» et ouvrira la voie à d'autres transferts d'ambassades européennes. La «solidarité» même superficielle que la Roumanie a longuement manifestée pour les causes palestinienne et arabe s'est évanouie sous le prétexte de la «realpolitik» mais aussi sous le constat que le monde arabe ne fait rien qui conforte les pays qui lui marquent leurs soutien et solidarité. |
|
||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||