Un couple entretenait une relation
passionnelle jusqu'au jour où la jeune femme disparut soudainement sans donner
signe de vie. C'était au mois d'octobre 2013. Aussitôt le père de la disparue,
mariée et mère d'une fillette de trois ans, le signalait aux services de la
sûreté de la daïra de Cheria, à 47 km à l'ouest de
Tébessa. Ces derniers entreprirent leur enquête, les premières personnes
interrogées furent les deux sœurs de la disparue, qui déclarèrent que leur sœur
avait quitté le domicile parental, pour se rendre à une polyclinique. Depuis,
plus aucune une nouvelle. Peu de temps après, le corps de la jeune femme a été
retrouvé dans une zone accidentée, à une dizaine de kilomètres. Il présentait
des traces de morsures dues vraisemblablement à des animaux sauvages. Les
investigations policières s'approfondirent en fonction de cette découverte
macabre. Ainsi, la disparue possédait deux puces sur son téléphone portable,
l'une pour communiquer avec sa famille et son mari, l'autre uniquement réservée
à quelqu'un d'autre, qui fut identifié par les enquêteurs, un fellah-éleveur de
la région. Ce dernier reconnut entretenir une relation intime avec la femme,
depuis déjà quatre ans, des déclarations faites devant les policiers et le juge
d'instruction. Seize témoins furent entendus dans cette affaire, dont les sœurs
de la victime. De même, certains amis de l'accusé, qui a déjà purgé cinq ans de
prison avant ce procès, confirmèrent la relation entre l'accusé et son amante.
Dans son réquisitoire le représentant du ministère public indiqua que toutes
les preuves étaient contre le prévenu, notamment le numéro du portable que la
défunte utilisait pour le joindre et que l'ultime communication était justement
avec lui. Le magistrat demanda l'application de la peine capitale à l'encontre
de l'accusé.
Coup de théâtre, après les
délibérations, l'accusé fut acquitté. Tout cela s'est déroulé devant un
auditoire record, une histoire tragique qui passionnait beaucoup de monde et
l'énigme d'une mort suspecte resta en entier.