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Gardes-côtes, gendarmerie, police et autorités civiles: Une commission de wilaya pour cerner le problème des harraga

par K. Assia

  Une commission, présidée par le wali d'Oran et composée des services des gardes-côtes, de la gendarmerie et de la sûreté de la wilaya d'Oran, a été installée, ces derniers jours, en vue de débattre le phénomène de l'émigration clandestine, étudier son évolution et dégager des solutions pour lutter contre ce fléau.

En effet et face à l'ampleur du phénomène, une instruction émanant du ministère de l'Intérieur a été adressée aux services des wilayas concernées pour se pencher sérieusement sur la problématique. La commission se réunit presque quotidiennement pour suivre de près le dossier, a-t-on appris de sources sécuritaires.

A vrai dire, des dizaines de tentatives d'émigration clandestine ont été déjouées, ces derniers mois, par les forces navales de la façade maritime de l'Ouest. La dernière en date remonte au 23 janvier dernier, lorsque les gardes-côtes ont porté secours à 12 harraga au large d'Aïn El-Turck. Une semaine auparavant, quatorze candidats à l'émigration clandestine ont été secourus au large de Cap Falcon, alors que le corps d'un quinzième harrag a été repêché. Une seizième victime, une femme transférée dans un état grave vers l'EHU 1er -Novembre, est décédée quelques instants après. Au début du mois, 12 candidats à l'émigration clandestine dont trois femmes ont été interceptés par les gardes-côtes, à 18 km au nord de Cap Falcon. Ces harraga étaient de différentes nationalités, soit cinq Camerounais dont deux femmes, un Guinéen, deux Maliens, un Gabonais, une Togolaise, un Mauritanien et un Béninois.

Depuis le 31 décembre dernier, plus de 144 harraga ont été appréhendés au large de Madagh, Aïn El-Turck, Les Andalouses et Bouzedjar. Les services de sécurité dont les éléments du Groupement de la gendarmerie et la sûreté d'Oran ont, pour leur part, renforcé leur dispositif sur la terre ferme. Souvent, ces jeunes qui tentent l'aventure font appel à des réseaux d'intermédiaires qui leur procurent embarcation et carburant contre d'importantes sommes d'argent.

Au niveau d'Oran, huit réseaux de passeurs ont été démantelés par les services de la sûreté de la wilaya dont celui de Sidi Lahouari, a-t-on appris auprès du chef de la sûreté d'Oran, le contrôleur Nouasri Salah. Au courant de l'année 2017, un autre réseau de 18 passeurs a été démantelé par les services de la gendarmerie d'Oran à Kristel. Les enquêteurs ont récupéré trois véhicules légers, un camion, des moteurs pour embarcation et des jerricans de carburant.

Dans la wilaya de Mostaganem, concernée également par le phénomène, les services de la sûreté ont interpellé 18 individus accusés d'organiser ces hedda. Des moteurs et autres objets ont été récupérés. Par ailleurs, on saura que 693 clandestins ont été interceptés durant les mois de septembre et octobre à l'Ouest, soit au large de Mostaganem, Oran, et Aïn Témouchent. Selon un premier bilan des services concernés, on saura que 761 candidats à l'émigration clandestine ont été interceptés au niveau de l'ouest du pays durant l'année 2016, contre 328 harraga en 2015, 223 migrants en 2014 et 400 clandestins interceptés en 2013. Dans ce registre, plusieurs dispositions ont été initiées par les pouvoirs publics pour contrecarrer ce phénomène qui met en péril des vies humaines.