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Beaucoup reste à faire dans les zones déshéritées: 107.000 élèves bénéficient de la cantine scolaire

par J. Boukraa

Les cantines, le chauffage et le transport scolaire pour les élèves du cycle primaire sont toujours d'actualité. Leur gestion est caractérisée par de nombreuses défaillances. A Oran, près de 107.000 élèves tous cycles confondus bénéficient, cette année, de la restauration scolaire au niveau des cantines scolaires. Selon les données communiquées par la direction de l'éducation, ces élèves sont repartis comme suit : 98.000 dans le cycle primaire, près de 5.000 dans le moyen et près de 3.500 dans le secondaire. Le nombre de structures de restauration est de 331 dont 253 dans le primaire, 42 dans le moyen et 36 dans le secondaire. Toutefois un nombre important d'élèves des écoles primaires ne bénéficie pas encore de repas, faute de structures de restauration, alors que d'autres se contentent de repas froid. Même si le réseau des cantines scolaires s'est densifié ces dernières années, les parents d'élèves et les élus de l'ex-commission de l'éducation de l'assemblée populaire de wilaya d'Oran ont maintes fois critiqué la situation dans les restos des établissements scolaires.

Cette commission n'a pas manqué de relever de grosses lacunes dans la restauration scolaire surtout dans les zones reculées de la wilaya d'Oran ou une disparité dans la qualité des menus a été observée en comparaison avec des cantines du centre-ville. Cette situation a été jugée discriminatoire par les membres de cette commission envers ces écoliers qui sont obligés de parcourir de longues distances afin de rallier leurs établissements qui sont en principe prioritaires pour la restauration scolaire. Les communes ont la charge de l'organisation et de la gestion des services de restauration scolaire.

Cette lourde tâche est régulièrement porteuse de difficultés juridiques tant sur le point de la tarification, du mode de gestion ou encore de la détermination des menus. Depuis janvier 2017, la gestion des cantines scolaires est revenue aux APC après une période où elle fut assurée par le secteur de l'éducation nationale au même titre que les chauffages. « Les cantines c'étaient les directions de l'éducation qui les géraient mais depuis 2016, elles sont gérées par les collectivités locales. Le transfert de gestion de la direction de l'éducation aux APC a posé un problème », a-t-on appris de la direction de l'éducation. Toutefois, certaines écoles sont ou bien dépourvues de cuisines ou bien manquant cruellement de personnel pour en assurer le service. «Dans la majorité des cas, le repas se limitait à deux olives, un oeuf et un morceau de fromage », a révélé une source proche du dossier. Face aux critiques des médias et à l'irresponsabilité de certains élus locaux, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a donné de fermes instructions. Il a sommé ses cadres de réunir toutes les conditions pour la prise en charge efficace des élèves du cycle primaire, notamment celles liées à leur confort (restauration, chauffage, transports scolaires) ainsi que la nécessité de rassembler toutes les conditions favorables au bon déroulement de l'année scolaire. Des enveloppes conséquentes ont été dégagées à cet effet, et le ministère de l'Intérieur des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire en charge du dossier s'emploie tant bien que mal à combler les lacunes De son côté, le service prévention à la direction de la santé et de la population a indiqué, l'année passée, que pas moins de 11 % des cantines scolaires dans la wilaya d'Oran ne remplissent pas les conditions d'hygiène. Le manque d'hygiène au sein des cantines scolaires constitue un problème de santé publique causant plusieurs maladies dont les intoxications alimentaires, ce qui dicte aux présidents d'APC une bonne prise en charge de ces structures dont bénéficie un grand nombre de la population scolaire.